Industrie agricole
L'agriculture à l’ère des gigaoctets
La Presse
En octobre, le géant agricole Monsanto a acheté pour 1 milliard $US la firme Climate Corporation. La nouvelle en a surpris plus d’un et suscité l’inquiétude des opposants aux semences et pesticides de Monsanto.
Climate Corp, fondée en 2006 par d’anciens employés de Google, va être fusionnée avec une autre firme achetée l’an dernier par Monsanto pour 210 millions $US, Precision Planting. « L’idée est de donner des indications les plus précises possible sur le type de semences à utiliser, quand les planter, le type d’insecticide à utiliser, quand l’épandre et la quantité d’irrigation à utiliser », explique Paul Brouillette, de Mesonet Québec, un équivalent public du service de Monsanto.
Le géant américain a estimé, dans des conversations avec des analystes, que l’ « agriculture de précision », avec des recommandations au mètre carré, est possible pour un milliard d’acres de terres arables de la planète. Des frais de 25 $ par hectare seront exigés par la nouvelle division d’agriculture de précision, selon Bloomberg. La compétition est féroce : le nombre de sources de données climatologiques agricoles est passé de quelques centaines à 7000 depuis quelques années, selon le
, et la quantité de données explose grâce aux capteurs dont est de plus en plus équipée la machinerie agricole. La plupart font leurs propres analyses des données publiques du service météorologique américain.Monsanto n’a pas encore de plans d’agriculture de précision pour le Canada – et n’a pas répondu aux demandes d’entrevue de
. Cela donnera à Mesonet Québec le temps d’achever sa transition vers une accessibilité à tous les fermiers, comme le réseau des Mesonet des États américains.« Comme nous regroupons les stations météorologiques de plusieurs organismes, nous ne pouvons pour le moment donner accès à tous les fermiers, seulement aux fédérations et aux consultants agricoles », explique Paul Brouillette, qui a mis sur pied Mesonet Québec il y a 10 ans pour le ministère des Ressources naturelles. « Mais nous négocions avec tout le monde pour régler les questions de confidentialité des données. »