OPINION

PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE
Un cri du cœur des PME au nouveau gouvernement

Tout au long de la campagne électorale, l’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre a été sur toutes les lèvres. Aujourd’hui, un très grand nombre de PME souhaitent que le nouveau gouvernement s’engage à y apporter des solutions, et ce, en toute urgence.

Il suffit en effet de se promener un peu dans les régions du Québec pour constater que les pancartes « nous embauchons » sont nombreuses devant les commerces et que les entreprises qui doivent fermer leurs portes quelques jours par semaine ou refuser des clients, faute de main-d’œuvre, sont loin d’être l’exception.

Selon le dernier rapport sur les postes vacants de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), près de 110 000 emplois étaient à pourvoir au deuxième trimestre de l’année, un record… encore ! C’est le quatrième trimestre d’affilée que le nombre de postes vacants atteint un sommet au Québec.

Plusieurs solutions sont à mettre de l’avant, à commencer par assurer un meilleur arrimage entre l’immigration et les postes disponibles, la valorisation de la formation professionnelle ou technique, ou encore l’automatisation.

Le hic, c’est que toutes ces solutions louables risquent de ne porter leurs fruits que dans quelques mois, voire quelques années. Un plan d’urgence est nécessaire, et ce, dès aujourd’hui.

Une question demeure donc : en attendant les résultats éventuels de tout cela, qu’est-ce qu’on fait ? C’est aujourd’hui et dès maintenant que les PME ont besoin de main-d’œuvre, pas dans six mois, pas dans un an, maintenant ! Il faut donc une solution immédiate. Nos PME ne peuvent plus attendre.

Il est donc impératif que le nouveau gouvernement mette en place, dès maintenant, un plan d’urgence pour permettre aux entreprises d’accéder à la main-d’œuvre dont elles ont un besoin criant. À cet égard, rappelons que le gouvernement a le pouvoir de mettre en place un tel plan d’urgence, en misant notamment sur le déploiement de projets pilotes comme celui instauré dans la région de la Capitale-Nationale.

En effet, depuis novembre 2017, en vertu du projet pilote Québec-France, les PME de la Capitale-Nationale peuvent recruter plus facilement et plus rapidement des travailleurs du côté de la France. C’est bien, mais il faut élargir la portée de ce projet pilote. Cette entente vise seulement 30 corps de métier, les travailleurs issus de la France et les PME de la Capitale-Nationale.

Il faut donc la multiplier de façon à permettre à plus de régions, à plus de travailleurs issus de pays variés et à plus de secteurs d’activité d’en bénéficier.

Nous n’avons pas les moyens de nous priver de ces travailleurs étrangers qui permettraient de stopper immédiatement l’hémorragie en attendant la mise en place de solutions de moyen ou long terme.

Nous comptons sur le nouveau gouvernement et nous lui offrons d’ailleurs notre pleine collaboration pour mettre en place les mesures qui s’imposent, et ce, dès maintenant. Parce que le temps presse : un Québec avec des PME qui ne peuvent déployer leur plein potentiel, c’est un Québec qui risque de perdre de sa vitalité, de son identité et de sa richesse collective.

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