D’ici 2036, l’industrie mondiale de l’aviation devra recruter chaque jour 67 nouveaux pilotes d’avion de plus de 100 sièges et 13 contrôleurs aériens pour subvenir à ses besoins en forte croissance. Le défi d’attirer les jeunes vers ce secteur est donc mondial, a indiqué, hier à Montréal, la grande patronne de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), Fang Liu.
Selon les prévisions de l’OACI, le nombre de pilotes à l’échelle mondiale devra passer d’environ 290 000 à 620 000 d’ici 2036. En tenant compte des départs à la retraite, ce sont un peu plus de 490 000 nouveaux pilotes qu’il faudra trouver, estime l’organisme onusien établi à Montréal.
« Au moment même où notre secteur croît, sa main-d’œuvre se contracte en raison de facteurs démographiques inéluctables comme le vieillissement, la diminution des taux de fertilité et d’autres facteurs d’attrition », a constaté Mme Liu lors d’une conférence prononcée hier midi, à Montréal, devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).
Le défi est « aggravé par le nombre croissant de carrières en haute technologie dans d’autres secteurs qui rivalisent avec l’aviation pour les jeunes talents », a-t-elle poursuivi.
Vols, passagers et marchandises
L’industrie de l’aviation a traditionnellement doublé le nombre de ses vols et de ses passagers tous les 15 ans et s’apprête à le faire encore d’ici 2030, a estimé Mme Liu. À cette croissance s’ajoute celle du transport de marchandises.
« Il ne faudrait pas oublier l’importance du commerce électronique pour les consommateurs du XXIe siècle et le rôle clé du transport aérien dans les livraisons le jour même ou le jour suivant. Près de 90 % des achats électroniques par des individus aujourd’hui sont livrés par les airs. »
Cette proportion n’était que de 16 % en 2010.
La croissance du transport aérien crée aussi une pression sur les besoins de personnel technique et sur les aéroports eux-mêmes. Pas moins de 24 aéroports internationaux africains seront saturés d’ici deux ans, a indiqué Mme Liu.
— Jean-François Codère, La Presse