Portfolio  Économie verte

Une manne de défis

Un des grands défis des entreprises québécoises œuvrant dans le secteur de l’environnement est de percer le marché des autres provinces. Le président et chef de la direction d’Écotech Québec, Denis Leclerc, affirme sans détour qu’il est plus difficile de percer le marché canadien que celui de la Nouvelle-Angleterre ou de l’Europe. Pour ce regroupement de décideurs du secteur des technologies propres, la solution passe en partie par la création de partenariats avec d’autres joueurs ailleurs au pays.

Écotech Québec a d’ailleurs signé en mars dernier une entente pour coordonner ses efforts avec MaRS Discovery District (Ontario) et l’Alliance des PDG en technologies propres de la Colombie-Britannique. Depuis, l’Alberta Clean Technology Industry Alliance (ACTia) s’est jointe à la coalition.

OBTENIR PLUS DE SOUTIEN

Autre enjeu, le secteur québécois des technologies propres demeure en phase de structuration et sa croissance est ralentie notamment à cause du financement déficient en amorçage des entreprises, selon Échotech. Le plus récent budget Leitao a répondu à cette lacune avec des mesures de soutien de la phase d’amorçage d’entreprises innovantes, dont un nouveau fonds de 30 millions dans le secteur des technologies propres.

SE FAIRE VOIR

Pour que les entreprises vertes puissent se développer dans un marché mondialisé, elles ont besoin d’un meilleur soutien aux étapes de la démonstration, de la commercialisation et de l’exportation de leurs technologies. « Les organisations publiques et parapubliques pourraient devenir la vitrine dont elles ont besoin », estime M. Leclerc, qui vise spécifiquement les municipalités. « Comme gouvernement de proximité, elles doivent faire preuve d’exemplarité. Elles pourraient servir de vitrine pour les entreprises situées sur leur territoire », croit-il.

SECTEURS DE POINTE

Le secteur le plus développé au Québec est celui de l’efficacité énergétique, à l’intérieur duquel on retrouve plusieurs entreprises qui valorisent les matières résiduelles, le traitement des eaux et l’hydroélectricité. « Ces entreprises font preuve d’ingéniosité. On est des gosseux, des patenteux », illustre le vice-président, recherche, innovation et partenariats, au Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ), Laurent Côté.

Au cours des prochaines années, on devrait aussi assister à la croissance d’entreprises œuvrant dans le stockage d’énergie, la chimie verte et l’agriculture.

TROIS ENTREPRISES, TROIS RÉALITÉS

Traitement des matières organiques, recyclage de métaux et stockage d’énergie, voici les enjeux et réalités de trois PME québécoises. 

GEEP

PLUS DE VOLUME, MÊMES REVENUS

La chute de la valeur des métaux a poussé un concurrent majeur à cesser ses activités au Canada, générant une augmentation du volume de matières à recycler pour Global Electric Electronic Processing (GEEP) sans avoir le même effet sur ses revenus. « Nous avons embauché une vingtaine de personnes en janvier dernier et nous prévoyons réaménager nos installations québécoises pour augmenter notre efficacité opérationnelle », souligne Bruce Hartley, vice-président au développement des affaires.

SIGMA STOCKAGE D’ÉNERGIE

DU FINANCEMENT POUR AVANCER

Un investissement de 2,4 millions de la part de Technologies du développement durable Canada permettra à Sigma Stockage d’énergie de fabriquer une solution de stockage d’énergie à air comprimé hybride (CAES) d’une capacité commerciale de grandeur microréseau. Un projet de plus de 7,4 millions. Cette solution de stockage d’énergie pourra résoudre plusieurs problématiques, dont l’intermittence des énergies renouvelables et le gaspillage d’électricité produit par les génératrices diesel. Elle devrait être commercialisée en 2018.

VIRIDIS ENVIRONNEMENT

FAVORISER L’ENSEMBLE DES TECHNOLOGIES PROPRES

Viridis Environnement effectue actuellement une étude de faisabilité qui devrait mener à la commercialisation d’une technologie de recyclage utilisant le chaulage. Le président Renaud Lapierre déplore que le Programme de traitement des matières organiques par biométhanisation et compostage exclue d’autres technologies, car cela désavantage les municipalités de moins de 40 000 habitants qui n’ont pas les finances nécessaires pour investir dans des installations qui répondent à ce programme de subventions.

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