Transports en commun
Des usagers réclament un « plan de match » au ministre Poëti
La Presse
L’association de défense des usagers des transports en commun, Transports 2000 Québec, demande au ministre Robert Poëti de proposer rapidement un « plan de match » pour mettre fin aux spéculations et améliorer les services d’autobus, de trains et de métro offerts dans la région de Montréal.
Selon le président de Transports 2000, François Pepin, ce plan devrait contenir de nouvelles propositions sur la gouvernance des transports collectifs pour clarifier les rôles et responsabilités de chacun, et l’adoption d’un premier plan de transport métropolitain en concertation avec les villes et arrondissements, les usagers et les organismes intéressés.
Presque 10 mois après l’élection du gouvernement Couillard, estime-t-il, l’absence d’une feuille de route précise quant à l’avenir des transports en commun attise des rivalités entre des régions et des villes et entre les partisans de différentes technologies, comme le métro, les SLR et les tramways, qui ne profitent en rien aux usagers.
« Actuellement, dit-il en entrevue à
, tout ce qu’on voit, ce sont des gens qui appuient un métro dans l’Est contre ceux qui appuient un train de banlieue dans l’Ouest, des villes qui veulent un SLR sur le nouveau pont Champlain, contre celles qui veulent un prolongement du métro à Laval, ou à Longueuil. »« Tout le monde tire sur son bout de couverture, tout le monde vend son bout de train, de métro ou d’autre chose, parce que personne ne sait c’est quoi le plan du gouvernement ! S’il n’y a pas de plan, on ne peut pas savoir lequel de ces projets est le plus rentable ou le plus bénéfique pour les usagers ou les contribuables. »
— François Pepin, président de Transports 2000
Lundi, le ministre Pöëti sera conférencier d’honneur du déjeuner-bénéfice annuel de Transports 2000 Québec, une association provinciale créée il y a plus de 35 ans pour faire la promotion du transport en commun et défendre les intérêts de ses usagers. Au fil des ans, cet événement est devenu une sorte d’incontournable pour le monde municipal et le milieu des transports publics de la métropole. Plus de 400 convives seront réunis pour entendre l’allocution du ministre des Transports.
Pour François Pepin, l’occasion serait belle pour que M. Poëti « nous dise seulement où il voudrait être rendu, dans ces dossiers, le 31 décembre 2015. Ce serait déjà ça. Il y a beaucoup de confusion actuellement. S’il nous traçait un chemin clair, je pense que tout le monde se mettrait à travailler dans la même direction. »
Les transports en commun stagnent dans la région métropolitaine depuis trois ans. L’expiration d’une politique qui encadrait le développement des services, à la fin de 2011, deux changements de gouvernement et encore plus de changements de ministres, n’ont pas aidé. L’achalandage des réseaux continue de croître, mais au ralenti. Les nouveaux services sont rares, et la situation financière des sociétés de transports est inquiétante.
Des emplois ont été supprimés par dizaines à la Société de transport de Montréal et à l’Agence métropolitaine de transport (AMT). L’existence même de cette agence, qui gère les trains de banlieue de la métropole, et qui relève de Québec, est remise en question.
« Ce n’est pas l’Apocalypse », prend soin de nuancer le directeur général de Transports 2000 Québec, Normand Parisien.
« Mais on ne voit pas d’orientations claires pour savoir où on s’en va, ajoute le président, François Pepin. On a entendu que 2015 sera l’année du transport en commun. Moi, je me souviens du maire Pierre Bourque, qui répétait à qui voulait l’entendre combien le transport en commun est important, et qui coupait dans ses budgets. »