Courrier

Si vous étiez ministre de l’Architecture, que feriez-vous ?

Ma première décision consisterait à exiger pour tous les projets de construction neuve et pour toutes les rénovations majeures une certification environnementale LEED V4 Niveau de base (les niveaux Argent, Or et Platine seraient optionnels pour ne pas brusquer le marché de la construction).

Le développement durable doit, en cette époque de réchauffement climatique, être au cœur de nos décisions d’aménagement, de construction et d’approvisionnement.

— Patrick Pretty, architecte

Courrier

Plus de bois !

Si j’étais ministre de l’Architecture, j’emploierais plus de bois dans les constructions et le design. La vue du bois est apaisante, chaude et tellement belle. Qui plus est, c’est une de nos ressources. La vue du bois, peu importe son emploi, est toujours réconfortante et durable.

— France Casavant

De petits espaces publics

Pour l’aménagement urbain, je commencerais par élargir les trottoirs et créer autant que possible de petits espaces publics avec des bancs et des poubelles à chaque intersection.

J’exigerais que les futures constructions soient bâties en angle à l’intersection pour former un octogone afin d’élargir la visibilité et créer un plus grand espace visuel. Je devrais aussi uniformiser et réglementer la jungle des enseignes publicitaires devant les magasins.

Et évidemment, j’installerais des toilettes publiques, des bacs à fleurs et des îlots de verdure.

— Michel Mairet

Dès l’enfance

Le goût du beau se développe dès l’enfance. Si on obligeait chaque commission scolaire à construire des écoles à la Pierre Thibault, imaginez l’impact que cela aurait sur chaque enfant et chaque enseignant qui, à son tour, voudrait sûrement mettre un peu plus de beauté dans sa vie ! La beauté de l’architecture, l’accord avec la nature et le milieu ambiant, l’éclairage, le choix des matériaux influencent grandement notre qualité de vie. Aussi bien développer ce goût dès notre plus jeune âge !

— Martine Gaudet

De la végétation sur les toits

Si j’étais ministre de l’Aménagement et de l’Architecture, j’obligerais la construction d’immeubles aux toits pouvant accueillir de la végétation. Pas que les toits : les garde-fous des balcons et terrasses des immeubles à logements et à condos devraient aussi obligatoirement être conçus de façon à pouvoir y intégrer des plantes là où le verre et le béton sont omniprésents. Tous les nouveaux immeubles devraient être équipés de salles de recyclage et de compostage. Je mettrais fin aux chutes à déchets qui vont à l’encontre du tri sélectif que la population a aujourd’hui l’obligation de faire. Puis j’encouragerais et subventionnerais les initiatives comme les Fermes Lufa et tout autre projet similaire d’agriculture urbaine sur les toits. Les projets du type DIX30 n’auraient d’autre choix que de construire des immeubles accueillant des serres sur leur toit ou des toits avec végétaux.

— Luc Forest, Montréal

Pas de panneaux publicitaires

Un début très modeste : interdiction des panneaux publicitaires en milieu urbain.

— Dany Gagnon, Montréal

La recherche du bien-être

L’architecture devrait s’inscrire dans une démarche de recherche du bien-être des personnes qui vivent, travaillent, étudient et fréquentent les bâtiments. L’importance de la beauté des lieux, de la luminosité, de l’harmonie ne devrait pas céder le pas aux considérations de banale facilité du copié-collé. La cohésion avec l’environnement, l’efficacité énergétique (verte), les matériaux naturels locaux, la végétation environnante devraient faire partie de tout projet de construction du XXIe siècle autant que le coût, le confort, la durabilité et la protection de l’environnement.

En bref, la vision et l’œuvre de Pierre Thibault devraient servir d’inspiration aux bâtisseurs de nos futurs espaces de vie.

— Danielle Braün, Sainte-Adèle

Toits verts

Forcer les toits verts pour toute nouvelle construction en milieu urbain.

— Pierre Côté

Les établissements d’enseignement

Ce que je ferais en premier ? Revoir l’architecture et l’aménagement des établissements d’enseignement. Donner aux jeunes des lieux inspirants, sains, lumineux pour apprendre. Avoir des classes où il est possible de changer de position et de place. Avoir de la lumière naturelle partout. Et penser à des modes de chauffage et d’éclairage verts (géothermie, panneaux solaires, fenestration conséquente). Et pourquoi pas des toits et des murs verts ? Une école qui devient un véritable écosystème pour apprendre !

— Sonia Blouin

Courrier

Sensibiliser les gens à l’architecture

Je travaille depuis près de 20 ans comme technicien pour des firmes d’architectes, et la majorité des gens pensent encore que je fais des plans de maisons. Ils ne me parlent pas du nouveau pont Champlain relevant plus du domaine du génie civil, mais pour lequel des architectes ont participé au concept.

Il ne s’agit pas de connaître l’œuvre de Frank Lloyd Wright par cœur, mais peut-être de connaître le nom de Phyllis Lambert ou de son Centre canadien d’architecture. Il y a donc un gros travail d’éducation à faire pour définir l’architecture et sensibiliser les gens à son importance. Nous manquons d’audace en raison de ce manque d’éducation.

Certes, les échéanciers serrés et les budgets ridicules imposés par des gestionnaires de fonds publics n’aident pas, mais il y a moyen de faire des projets de qualité sans que ça coûte les yeux de la tête. Manquons-nous de créativité à ce point ?

Et dire qu’on construit encore des immeubles à appartements sur lesquels on remplace la brique au-dessus des fenêtres par de la tôle pour sauver quelques malheureux linteaux à brique…

— Christian Houle, technicien en architecture

Pour une architecture de qualité

J’abolirais immédiatement le mode de sélection bidon à deux enveloppes utilisé entre autres par les municipalités, et qui fait que c’est la firme qui propose le prix le plus bas qui est sélectionnée.

Je remplacerais le mode d’octroi des contrats au plus bas soumissionnaire par un mécanisme qui favorise une exécution de travaux de qualité plutôt que les moins chers possible.

Je rendrais obligatoire la surveillance des travaux par l’architecte concepteur et verrais à lui donner plus de pouvoir pour assurer la qualité de l’œuvre.

Je verrais à mettre en place un mode de sélection des architectes permettant aux firmes des régions d’avoir accès aux projets dans celles-ci plutôt que de favoriser des consortiums avec de grands bureaux dont les résultats sont généralement décevants.

Je mettrais en place des mesures pour promouvoir et publiciser davantage les réalisations architecturales de qualité reconnues comme telles par l’Ordre des architectes ou un organisme similaire.

Je verrais à sensibiliser l’opinion publique sur l’importance d’une architecture de qualité qui permet à ses usagers d’en profiter et qui restera un modèle et un repère pour les générations futures.

— Michel Laniel, architecte, Salaberry-de-Valleyfield

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