Médicaments contre le rhume et la grippe

À consommer avec modération

Comment s’y retrouver dans les rayons des médicaments en vente libre en pharmacie ? Pause vous propose une série pour y voir plus clair. Cette semaine, les médicaments contre le rhume et la grippe.

Combinaisons

Les médicaments contre le rhume et la grippe visent à soulager les symptômes : mal de gorge, congestion, toux, mal de tête. « Il y a beaucoup, beaucoup de produits sur le marché qui changent rapidement avec le temps », constate Daniel Thirion, pharmacien au CUSM et professeur titulaire de clinique à la faculté de pharmacie de l’Université de Montréal. Alors que les médicaments visaient initialement le soulagement d’un seul symptôme, on trouve aujourd’hui plusieurs types de combinaisons de produits. « Que ce soit en sirop, en comprimé ou en poudre, ce sont les mêmes ingrédients qu’on retrouve dedans », explique Pierre-Marc Gervais, pharmacien-propriétaire à Montréal : un analgésique pour la douleur et la fièvre (Tylenol ou Advil), un ingrédient pour la toux et/ou un décongestionnant oral.

Se fier aux symptômes

Pierre-Marc Gervais et Daniel Thirion s’entendent : il faut choisir le produit en fonction des symptômes précis qu’on souhaite soulager, toujours en tenant compte des effets secondaires possibles. « Les combinaisons sont des produits qu’on n’aime pas nécessairement toujours comme pharmacien, parce qu’on veut traiter les symptômes du patient, et les symptômes évoluent au cours d’un rhume ou d’une grippe, rappelle Pierre-Marc Gervais. Toujours la même recette de base : le moins de médicaments possible, aux plus petites doses possible, mais le bon médicament. » Une mise en garde importante : il ne faut jamais mélanger les produits combinés contre le rhume et la grippe, sans quoi on risque une surdose.

Congestion

On trouve deux types de produits contre la congestion nasale : des décongestionnants nasaux et oraux. Parmi les décongestionnants oraux, il y a la phényléphrine, dont l’efficacité est « mitigée », et la pseudoéphédrine, « qui fonctionne bien, mais qui peut avoir plusieurs effets secondaires (hausse de la pression, palpitations) », indique Pierre-Marc Gervais. Les décongestionnants nasaux (Otrivin, Dristan, Drixoral) « ont un effet de décongestion selon moi impressionnante, mais ils peuvent avoir des effets secondaires aussi », indique Daniel Thirion. Après trois jours ou plus d’utilisation, dit-il, on peut avoir de la congestion rebond, d’où l’importance de s’en servir à court terme seulement. Enfin, on peut utiliser des solutions d’eau saline pour liquéfier les sécrétions, en les achetant ou en les fabriquant soi-même. Toux

Contre la toux, on trouve deux catégories d’ingrédients : ceux contre la toux sèche – antitussifs – et ceux contre la toux grasse – expectorants. La guaïfénésine est un expectorant « à l’efficacité mitigée » vendu sans ordonnance. Quant aux antitussifs, celui qu’on trouve dans les produits vendus dans les rayons se nomme dextrométhorphane (DM). « L’efficacité est loin d’être démontrée et ça peut interagir avec plusieurs produits sérotoninergiques, les antidépresseurs ISRS », indique Pierre-Marc Gervais. Pour apaiser la toux, les deux pharmaciens ont tendance à recommander… le miel ! « Il doit être pasteurisé et les patients immunosupprimés ne doivent pas l’utiliser », précise Daniel Thirion. Enfin, on trouve aussi des sirops contenant des produits naturels : Helixia, pour la toux grasse, et GeloMyrtol, pour la bronchite/sinusite.

Mal de gorge

Contre le mal de gorge, à part les analgésiques (Tylenol ou Advil), on trouve en pharmacie une panoplie de pastilles et des produits analgésiques sous forme de gargarismes ou de vaporisateurs. Les pastilles ont l’avantage d’offrir une exposition plus longue au produit, souligne Daniel Thirion. Pour procurer un soulagement, plusieurs pastilles contiennent du menthol ou encore un anesthésique, comme de la benzocaïne.

Et l’échinacée et le zinc ?

L’échinacée est utilisée contre le rhume selon l’idée qu’elle pourrait stimuler le système immunitaire pour combattre plus efficacement l’infection. De nombreuses études ont été réalisées sur le sujet, mais les résultats demeurent « non concluants », selon le National Center for Complementary and Integrative Health, qui fait partie des Instituts nationaux en santé aux États-Unis. Certaines études montrent que la prise de suppléments de zinc dès l’apparition des symptômes du rhume pourrait aider à réduire la durée de l’infection, mais d’autres études ont conclu à une efficacité ne dépassant pas celle du placébo.

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