La discussion qui a tout changé

Charles Hudon se posait des questions et il avait besoin d’une mise au point. Une bonne conversation avec l’entraîneur-chef Claude Julien a permis de remettre les choses en perspective.

« Ça fait du bien de recevoir une tape dans le dos »

Il y a parfois de ces moments qui peuvent changer le cours d’une saison, et pour Charles Hudon, il est possible que ce moment-là ait eu lieu la semaine dernière.

C’était avant la visite des Flames de Calgary au Centre Bell. Hudon ne le disait pas trop fort, parce que ce n’est pas son genre de toute façon, mais il se posait des questions.

Depuis le début de la saison, son jeu était efficace, avec une récolte de deux buts et une aide lors des six premières parties, mais il se retrouvait à devoir sauter son tour. Les matchs sept, huit et neuf du Canadien, il les a regardés avec des souliers dans les pieds. Ce n’est évidemment pas ce qu’il souhaitait.

Il avait besoin d’une petite mise au point, de savoir un peu où il en était, et l’entraîneur-chef Claude Julien a bien voulu faire le point avec lui.

« C’est un coach qui parle beaucoup avec les joueurs, a expliqué l’attaquant québécois hier matin à Brossard. C’était une question de temps avant qu’on se parle. On a eu une bonne conversation, et ça a bien tourné. Depuis le début de la saison, j’essaie de jouer de la même manière en faisant des progrès à chaque jour. »

« Je me suis dit qu’une bonne conversation avec le coach, ça pourrait m’aider. Et c’est ce qui est arrivé… »

— Charles Hudon

« Je ne dirais pas que ça m’a aidé à passer au travers, ce n’était quand même pas si pire que ça comme situation. Mais ça fait du bien de savoir que le coach a des bonnes choses à dire sur toi. Ça fait du bien de recevoir une tape dans le dos. »

Confiance

Au moment où le Canadien s’apprête à recevoir les Stars de Dallas, ce soir au Centre Bell, c’est un Charles Hudon pleinement confiant qui se prépare à la suite des choses.

Hier à l’entraînement, c’est encore lui qui patinait en compagnie de Nicolas Deslauriers et de Matthew Peca sur le quatrième trio, pendant qu’Andrew Shaw, laissé de côté lors du match précédent à Boston, samedi soir, était l’attaquant en trop.

Hudon revient de ce match face aux Bruins avec un temps de jeu de 10 minutes et 34 secondes, son deuxième temps le plus élevé depuis le début de la saison.

« J’ai toujours été un gars qui a été dur envers lui-même… Ça m’aide beaucoup que Claude me parle du positif et du négatif aussi. Il le fait avec moi depuis qu’il est ici. Et on a parlé récemment de Dom Ducharme qui est derrière le banc, je pense qu’avoir une troisième opinion, ça aide aussi. »

« C’est peut-être quelque chose qui a manqué la saison dernière. Quand on arrivait dans le vestiaire, s’il y avait quelque chose de négatif, personne ne voulait en parler. Mais il y a une manière d’en parler, même si c’est négatif. C’est comme ça que ça marche cette saison. »

— Charles Hudon

C’est d’ailleurs un point de première importance chez le Canadien en 2018-2019 : que les lignes de communication soient bonnes et bien ouvertes. C’est peut-être aussi pourquoi le directeur général Marc Bergevin a choisi de venir faire un brin de jasette aux médias hier à Brossard (voir autre texte), ce qui n’était certes pas dans les habitudes de la maison il n’y a pas si longtemps.

Enfin, tout cela plaît aux joueurs, et en particulier à Charles Hudon qui estime que ce nouveau Canadien, plus axé sur la vitesse et sur la créativité en attaque, pourra lui permettre de rayonner.

« Je suis un gars qui aime avoir la rondelle, je suis un joueur qui veut être le plus longtemps possible en zone offensive. Notre système de jeu est fait en fonction de ça. »

Hockey

Posez vos questions à nos journalistes

La prochaine rencontre numérique La Presse portera sur le Canadien et sera diffusée en direct sur votre ordinateur, tablette ou téléphone demain de midi à 13 h. Max Pacioretty et Alex Galchenyuk sont partis, Jesperi Kotkaniemi et Tomas Tatar se sont joints à l’équipe. Le Tricolore est entré dans une phase de reconstruction cet automne. Un mois après le début de la saison, quel bilan faut-il en tirer ? Que peuvent espérer les partisans au cours des prochains mois ? Posez vos questions à nos journalistes affectés à la couverture de l’équipe, Guillaume Lefrançois, Jean-François Tremblay et Richard Labbé. Vous devez vous inscrire à l’avance afin de recevoir le lien qui vous permettra de vous connecter au moment de la diffusion.

Le Canadien

Kotkaniemi reste… pour l’instant

Jesperi Kotkaniemi ne s’en va nulle part… pour le moment.

C’est ce qu’a fait savoir le directeur général Marc Bergevin, hier à Brossard. Ce soir au Centre Bell, le jeune attaquant finlandais disputera le 11e match de la saison du Canadien.

« Tout va bien pour lui jusqu’à présent, le plan est de le garder à Montréal, a fait savoir Bergevin. Si on voit qu’il a de la difficulté dans 10 ou 15 matchs, on réévaluera. »

Surprises

Kotkaniemi fait partie des belles surprises chez le Canadien en ce début de saison, et cette belle surprise s’ajoute aux autres, parmi lesquelles la fiche du club.

On va se le dire, nous n’étions pas si nombreux à prédire à cette équipe un dossier de 6-2-2 après 10 rencontres.

« Je reconnais que c’est 10 matchs et qu’il s’agit d’un échantillon très petit, a répondu le directeur général. Mais nous sommes capables de rivaliser avec les autres équipes, on peut gagner avec ce système de jeu et on peut jouer avec rapidité. »

« Je m’attends au même type d’effort pour le reste de la saison, et je m’attends aussi à ce que nous soyons en mesure de continuer à être compétitifs. »

— Marc Bergevin

On a demandé au DG ce qui a vraiment changé cette saison. Il a offert quelques pistes de réponse, incluant la charge de travail de Carey Price, qui a obtenu quatre victoires en sept matchs, pour aller avec une moyenne de buts accordés de 2,13 et un taux d’efficacité de ,922.

« Carey Price n’est pas le seul responsable de notre fiche… Par le passé, nous nous sommes souvent fiés sur lui, mais en jouant mieux devant lui, on rend son travail plus facile. C’est comme ça que ça doit être. »

Hommage à Henri Richard

Le vernissage de l’œuvre d’art public intitulée Henri Richard, un grand parmi les grands a eu lieu hier à la Place Bell de Laval en présence du maire Marc Demers, de l’artiste Louise Lemieux Bérubé, de membres de la famille Richard ainsi que de nombreuses personnalités du domaine sportif. L’œuvre est composée d’interprétations en tissage de photographies rappelant Henri Richard en tant qu’homme et joueur de hockey. Mme Lemieux Bérubé a retravaillé, recadré et converti en noir et blanc des photos d’archives, en plus de reprendre le poème inscrit sur le mur du vestiaire du Canadien de Montréal.

— La Presse

Rien de neuf pour Weber

Shea Weber, opéré à un genou en juin, continue son entraînement à l’écart de l’équipe ces jours-ci à Brossard, et selon Marc Bergevin, il ne faudrait pas se laisser aller à des prédictions trop optimistes dans son cas. Rappelons que le retour au jeu du défenseur est prévu pour le mois de décembre et, pour le moment, cela ne change pas. « Nous n’allons pas le presser, a dit le directeur général. Quand il sera prêt, il jouera. »

Scherbak dans l’incertitude

Shea Weber n’est pas le seul à ignorer la date de son retour au jeu ; Nikita Scherbak est dans le même bateau, à la différence que l’attaquant russe est en pleine santé. Mais il n’a toujours pas pris part à un seul match cette saison. « Ce n’est pas la situation idéale, a admis Marc Bergevin. Mais on a du succès en ce moment. Claude [Julien] aimerait l’employer dans la formation, mais présentement, c’est difficile. Mais à un moment donné, il va avoir sa chance. »

Olofsson sur la touche

Enfin, le Rocket de Laval, club-école du Canadien dans la Ligue américaine, a annoncé hier que le défenseur Gustav Olofsson a dû subir une opération à l’épaule droite et qu’il sera à l’écart du jeu pour une période de six mois. Olofsson avait été acquis du Wild du Minnesota au début du mois, en retour de l’attaquant William Bitten.

Montgomery de retour à la maison

À une autre époque, bien avant qu’il ne rêve même de diriger un club de la LNH, Jim Montgomery a été impliqué dans l’un des échanges les plus impopulaires de l’histoire du Canadien de Montréal.

Guy Carbonneau, alors capitaine du CH, avait fait un doigt d’honneur à un photographe sur un terrain de golf dans les jours qui avaient suivi l’élimination du club, en 1994.

Montgomery venait de connaître une première saison professionnelle intéressante dans l’organisation des Blues de St. Louis, après une glorieuse carrière à l’Université du Maine.

À l’aube du camp d’entraînement cette année-là, Carbonneau, 34 ans, a été échangé pour ce jeune homme de 25 ans. En apprenant la nouvelle, Montgomery a été saisi, comme l’ont été les partisans du CH.

« Quand on me l’a annoncé, je me suis d’abord demandé qui d’autre passait au Canadien dans cet échange », a-t-il raconté hier lors de son point de presse, après l’entraînement des Stars de Dallas au Centre Bell, à la veille de leur match contre le Canadien.

Rêve de jeunesse

Malgré la pression qui l’accablait, Montgomery s’était présenté fébrile au camp d’entraînement du Canadien en septembre 1994. Il vivait un rêve de jeunesse.

Il avait grandi à Rosemont, joué dans les rangs collégiaux avec le cégep de Saint-Laurent avant un long exil aux États-Unis pour y poursuivre sa carrière. Il avait eu pour idoles Guy Lafleur, Steve Shutt, Larry Robinson, Jacques Lemaire, Ken Dryden et… Carbonneau.

« Je vais toujours me rappeler quand je suis entré dans le vestiaire du Canadien. C’était incroyable. Je me souviens aussi de Patrick Roy. Le joueur le plus compétitif qu’il m’ait été donné de côtoyer. »

— Jim Montgomery

Son expérience à Montréal a duré cinq matchs. Après avoir passé l’essentiel de la première moitié de saison dans les gradins, il a été soumis au ballottage et réclamé par les Flyers de Philadelphie en février 1995. « Ça n’était juste pas le bon contexte », dit-il.

Montgomery a surtout joué dans les rangs mineurs par la suite, dont un hiver en Allemagne et un autre en Russie. Il a eu nettement plus de succès comme entraîneur. Il a remporté deux championnats dans l’USHL avec Dubuque, où il a dirigé entre autres Johnny Gaudreau, Mike Matheson et Zemgus Girgensons.

Montgomery a connu la consécration à l’Université de Denver, où il a remporté le championnat de la NCAA en 2017 avec ses principaux leaders Will Butcher, Henrik Borgstrom et Troy Terry.

En mai, les Stars lui ont offert le poste d’entraîneur-chef après le départ de Ken Hitchcock. Il est l’un des deux entraîneurs québécois de la LNH avec Guy Boucher (Claude Julien est franco-ontarien).

Attentes élevées

Montgomery a répondu en français à la deuxième question pourtant adressée en anglais, lors de son point de presse. Notre homme n’a cependant pas voulu s’épancher hier midi sur l’émotion suscitée par sa visite à Montréal à la tête d’une équipe de la LNH.

La vilaine défaite de la veille à Detroit l’a rendu de mauvais poil. La léthargie de six matchs sans but de ses deux vedettes, Tyler Seguin et Jamie Benn, le tracasse aussi sans doute.

Mais Montgomery, 49 ans, vivra probablement une émotion particulière lors des hymnes nationaux ce soir.

« Je n’y ai pas trop pensé, a-t-il dit. Je suis plutôt préoccupé par notre match de la veille. Les Stars passent en premier. Je cherche à voir comment on peut s’améliorer. Mais je suis heureux d’être ici. C’est bien de venir voir la famille. J’irai souper ce soir avec ma mère, mes sœurs et mes nièces. »

Les jeunes entraîneurs n’ont pas mille chances de s’établir solidement dans la LNH. Montgomery aurait sans doute souhaité un meilleur départ avec une équipe bien nantie en matière de talent, même si on note une amélioration chez les Stars cette saison en termes de vitesse d’exécution.

Une fiche de 5-5 n’est pas dramatique pour un lot d’équipes, mais les attentes sont élevées à Dallas avec leurs vedettes Seguin, Benn, Alexander Radulov, John Klingberg et compagnie.

Les Stars se sont entraînés avec rigueur, hier midi, à la veille du match contre le Canadien. Deux exercices ont même été consacrés aux batailles pour la possession de la rondelle.

« Si on avait pratiqué comme ça samedi, on aurait eu de meilleurs résultats à Detroit, a déploré Montgomery. On vient d’avoir un bon entraînement, mais nous ne sommes pas constants encore. Parfois on pratique bien, parfois non. Ça explique sans doute pourquoi nous n’avons pas gagné deux matchs de suite cette année. »

La plupart des leaders de l’équipe, du moins Benn, Jason Spezza et Marc Methot, connaissent l’importance du match pour leur nouvel entraîneur. « J’ai entendu dire qu’il venait de Montréal, il va amener beaucoup d’énergie demain, il va falloir gagner pour lui », a dit Methot, de retour au jeu ce soir.

Montgomery a paru surpris de l’apprendre. « Je ne savais pas qu’ils étaient au courant que je venais de Montréal. Ça demeure un match plus important pour les Stars, et aussi pour Jason Spezza, qui dispute son 1000e match dans la Ligue nationale, que pour moi. »

Montgomery devrait néanmoins avoir des papillons dans l’estomac lors des hymnes nationaux.

BENN ET SEGUIN EN PANNE

Pour la deuxième fois seulement depuis qu’ils jouent au sein d’un même trio, Jamie Benn et Tyler Seguin n’ont pas marqué de but à leurs six derniers matchs. Après avoir amassé huit points à ses quatre premiers matchs, Benn n’a pas obtenu le moindre point à ses six derniers. Jim Montgomery a choisi de séparer les deux hommes en prévision du match de ce soir. « Peut-être que ça va les relancer et donner un peu de vie aux autres trios », a expliqué Montgomery. Benn a lui aussi noté que les Stars manquaient de constance. « Nous ne sommes pas assez compétitifs. Il faut travailler plus fort que nos adversaires. » Benn devrait jouer avec Jason Spezza au centre et Mattias Janmark, tandis que Seguin se retrouvera au centre de Tyler Pitlick et d’Alexander Radulov, si celui-ci est en mesure de revenir au jeu.

UN RETOUR AU JEU POUR RADULOV

L’ancien attaquant du Canadien Alexander Radulov pourrait effectuer un retour au jeu ce soir au Centre Bell après une absence de quatre matchs. Il s’entraînait avec vigueur hier. « On verra demain [aujourd’hui], a indiqué Jim Montgomery. Il est dans sa meilleure condition [depuis qu’il s’est blessé]. J’espère qu’il sera prêt. Jouer à Montréal serait bien pour lui. » Radulov a été soustrait des médias hier. Le relationniste de l’équipe a invoqué le fait qu’il était encore blessé pour le garder dans les coulisses du vestiaire. Le Russe avait amassé dix points à ses six premiers matchs. « C’est un élément important de notre équipe, vous avez pu constater son apport pendant un an à Montréal », a souligné Jamie Benn, dont la production souffre de son absence.

LA RENAISSANCE DE SPEZZA

L’arrivée de Jim Montgomery a donné un nouvel élan à la carrière de Jason Spezza. Après avoir connu la pire saison de sa vie l’an dernier, seulement 26 points, dont 8 buts, et plusieurs présences au sein du quatrième trio, on évoquait un rachat de contrat. Spezza a entamé la saison avec huit points en dix matchs au sein du deuxième trio. « Le plus gros message qu’il m’a lancé, c’est de redevenir le joueur que j’étais, a raconté le sympathique attaquant des Stars. Il m’a demandé de hausser mes standards, de jouer avec plus de confiance avec la rondelle. J’avais peut-être accepté trop facilement mon rôle l’an dernier, j’avais perdu un peu du feu sacré. Je suis très heureux de ce nouveau défi. » Spezza disputera son 1000e match en carrière ce soir au Centre Bell. « J’en suis très fier. Ça demande beaucoup de travail d’en jouer autant. De réaliser cette marque à Montréal est très cool. J’adore l’amphithéâtre, l’ambiance, le respect des fans pour ce sport, j’ai toujours aimé jouer ici, même si c’est difficile de jouer à Montréal. »

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