Pétrole en Gaspésie

Une richesse qui doit profiter à la Gaspésie

Le pôle des hydrocarbures au Québec

« Je suis né dans une région industrielle qui n’existe plus. Les usines de transformation de poissons ont disparu, les usines de papier ont fermé, la mine de cuivre de Murdochville aussi. Si on exploite le pétrole sur une base commerciale en Gaspésie, il faudra qu’on obtienne une juste part des redevances pour financer un fonds de développement économique qui permettra de relancer d’autres initiatives industrielles. »

Ce constat simple, clair et sans appel, c’est Frédéric Côté, président de la Chambre de commerce de Gaspé, qui le formule sur un ton posé mais déterminé. M. Côté est aussi le président du TechnoCentre éolien, un centre d’expertise et de transfert de technologies où travaillent une vingtaine de chercheurs à Gaspé.

« On se positionne pour devenir le pôle des hydrocarbures au Québec. Il faut créer un TechnoCentre des hydrocarbures pour préparer les entreprises de la région à devenir partenaires de cette nouvelle filière », souhaite Frédéric Côté.

« On a toujours été une région de ressources »

Delisca Ritchie-Roussy est la mairesse de Murdochville et aussi préfète de la MRC Côte-de-Gaspé. Elle ne cache pas son enthousiasme devant l’éventualité grandissante que la Gaspésie amorce prochainement une production industrielle de pétrole.

« On a toujours été une région de ressources, raconte Delisca Ritchie-Roussy. La découverte du gisement de pétrole de Junex et son potentiel économique sont une excellente nouvelle, mais il faudra que cela profite à l’ensemble de la région. »

« Murdochville a été construite sur ses richesses en cuivre. Elles ont été vidées et on s’est retrouvé avec rien. Cela ne se faisait pas à l’époque, mais imaginez si on avait prévu prélever des redevances pour créer un fonds de développement durable. On ne serait pas où on est rendu aujourd’hui », souligne la mairesse qui réside depuis maintenant 40 ans dans cette ville mono-industrielle qui a déjà compté 5000 habitants, contre 800 aujourd’hui.

Des emplois pour la région

Le maire de Gaspé, Daniel Côté, est favorable à l’exploitation du gisement Galt même s’il sait que les activités industrielles qui pourront en découler auront peu d’impact sur l’emploi dans sa ville. Il compte bien cependant maximiser les retombées que cette nouvelle activité va générer.

« On a un port de mer qui est sous-exploité. Idéalement, il faudrait que la production du gisement Galt soit acheminée vers les raffineries de Montréal ou de Québec par bateaux. Ça va réactiver nos opérations portuaires et créer de l’emploi. On veut aussi devenir un pôle des hydrocarbures, mais on va se battre pour obtenir notre part des redevances que Québec va récolter », soumet-il.

Le maire de Gaspé rappelle que l’exploitation des hydrocarbures est toujours régie par l’ancienne loi des mines, qui date de 1880. Québec devait présenter sa nouvelle loi sur les hydrocarbures à l’automne 2015, mais a récemment annoncé que la nouvelle réglementation serait plutôt déposée au cours de l’hiver 2016.

« La nouvelle loi va définir les taux de redevances que Québec prévoit relever sur chaque baril de pétrole produit au Québec, mais on veut être certain d’obtenir notre part de cette nouvelle richesse qui viendra de chez nous. Les compagnies pétrolières sont toutes favorables à ce que la Gaspésie obtienne son dû », insiste le maire Côté.

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