Prix Écrans canadiens

L’année du Québec et des réalisatrices

La liste des finalistes des prix Écrans canadiens, gala qui récompense l’excellence en cinéma, en télévision et en médias numériques, a été publiée hier matin. Au cinéma, la domination du Québec est éclantante. Et la présence des femmes est importante.

Le gala des prix Écrans canadiens aura lieu le 31 mars, mais on peut déjà annoncer qu’un film québécois remportera le prix du meilleur long métrage de 2018. Parce que les cinq finalistes sont tous québécois. Une première pour ce gala dont la formule actuelle en est à sa septième édition.

Une colonie de Geneviève Dulude-De Celles, Chien de garde de Sophie Dupuis, Genèse de Philippe Lesage, Dans la brume de Daniel Roby et La grande noirceur de Maxime Giroux occupent les places.

Dans la brume et La grande noirceur dominent les sélections avec huit chacun ; Une colonie en a sept.

Huit fois

Campé durant la Seconde Guerre mondiale, La grande noirceur raconte le parcours d’un déserteur québécois parti dans l’ouest américain, où il survit en participant à des concours d’imitation de Charlie Chaplin.

Le réalisateur Maxime Giroux est d’autant plus heureux des sélections que son œuvre a été faite dans l’urgence. « Après Félix et Meira qui remonte à 2014, j’avais ce besoin de tourner à tout prix, confie ce dernier. Plusieurs artisans m’ont accompagné dans cette impulsion de liberté créative sans trop savoir quel budget serait à notre disposition. Je suis heureux pour l’équipe. »

Dans la brume est un drame de science-fiction dans lequel un brouillard mortel se répand dans Paris. Le réalisateur Daniel Roby mis à part, en quoi ce film mettant en vedette Romain Duris est-il québécois ? « Pas mal d’affaires, répond M. Roby en riant. La moitié des effets visuels, le montage sonore, le mixage et la musique sont du Québec. Je n’ai jamais eu une aussi belle récolte pour un de mes films et c’est la première fois de ma vie que je suis finaliste chez les réalisateurs. »

Trois réalisatrices

Trois des cinq finalistes dans la catégorie de la meilleure réalisation sont des femmes, à savoir Geneviève Dulude-De Celles, Sophie Dupuis et Jasmin Mozaffari (Firecrackers). Daniel Roby et Maxime Giroux complètent ce tableau.

D’autres réalisatrices québécoises récoltent des citations avec leur long métrage de fiction, soit Kristina Wagenbauer (Sashinka, 3), Sophie Lorain (Charlotte a du fun, 3) et Renée Beaulieu (Les salopes ou le sucre naturel de la peau, 2). « On est là et nous sommes prêtes à faire les prochains, se réjouit Sophie Dupuis. Il faut continuer. L’équité n’est pas encore atteinte, mais avec les mesures prises par les institutions, j’ai hâte de voir où nous serons dans 10 ans », souligne Renée Beaulieu.

La directrice photo montréalaise Sara Mishara est finaliste par ailleurs dans la section Meilleures images pour les films Allure et La grande noirceur.

Acteurs, actrices

Le Québec domine les quatre catégories d’interprétation avec 11 des 20 comédiens et comédiennes nommés.

Théodore Pellerin (Chien de garde) et Martin Dubreuil (La grande noirceur) sont finalistes pour un premier rôle chez les hommes. Émilie Bierre (Une colonie), Rose-Marie Perreault (Les faux tatouages), Brigitte Poupart (Les salopes ou le sucre naturel de la peau) et Carla Turcotte (Sashinka) le sont chez les femmes.

Dans les rôles de soutien, on compte Jacob Whiteduck-Lavoie (Une colonie), Paul Ahmarani (Genèse) et Paul Doucet (L’amour) chez les hommes ainsi qu’Irlande Côté (Une colonie) et Romane Denis (Charlotte a du fun) chez les femmes.

À ces 11 noms, ajoutons la Canadienne Sarah Gadon (La grande noirceur) et l’acteur français Michel Robin (Dans la brume), finalistes chez les acteurs de soutien.

Des absents

Une liste de finalistes n’est pas complète sans quelques absents. C’est le cas de Marguerite, de Marianne Farley. Cité aux Oscars pour le meilleur court métrage de fiction, il n’est pas aux Écrans canadiens. Par contre, Fauve de Jérémy Comte est finaliste aux Oscars et aux Écrans canadiens.

Certains films n’obtiennent pas de sélection parce qu’ils n’ont pas été soumis. C’est le cas de La chute de l’empire américain de Denys Arcand et de La Bolduc de François Bouvier.

Télévision et médias numériques

Quelques artisans québécois sont nommés dans les sections de la télévision et des médias numériques, où les productions du Canada anglais dominent. C’est le cas de Karine Vanasse (Cardinal) et de Caroline Dhavernas (Mary Kill People), ainsi que des réalisateurs Podz (Vikings) et Philippe Gagnon (Sometimes The Good Kill).

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