Personnalité de la semaine

Des bénévoles et des champions

Le programme de football de Jeunesse au Soleil connaît une année particulièrement fructueuse grâce à nos 30 personnalités de la semaine.

Ce week-end, une quinzaine des quelque 30 entraîneurs bénévoles travaillant avec le programme de football de Jeunesse au Soleil seront au New Jersey. Un voyage qu’ils feront dans le car que leur prête leur organisme. Ils sont invités ainsi chaque année à assister à un bon match de leur sport préféré. Cette fois, ils verront du football collégial : Rutgers contre Michigan State. « Ça fait une dizaine d’années que je fais ça et c’est toujours bien agréable », dit Jesse Blizzard, entraîneur de l’équipe de niveau bantam. « C’est une façon de dire merci. »

La Presse, elle, a choisi ce week-end pour dire aussi « bravo » à la trentaine de bénévoles qui, année après année, donnent immensément de temps et d’énergie pour permettre à des jeunes, souvent de milieux défavorisés puisque c’est là la mission de Jeunesse au Soleil, de bouger, de s’exprimer, de se défouler, de se surpasser en jouant au football.

Année fructueuse

Cette année, nos 30 personnalités de la semaine ont eu une année particulièrement fructueuse : trois équipes se sont rendues aux championnats interprovinciaux.

Aussi, l’équipe bantam de M. Blizzard, un salarié de Jeunesse au Soleil qui est en plus entraîneur de football bénévole, a gagné le championnat provincial, le 12 novembre, en battant les Barons de Saint-Bruno au stade Hébert de Saint-Léonard. C’était la première fois que l’équipe de Jeunesse au Soleil remportait ce titre.

Et le 19 novembre, l’équipe a remporté le championnat interprovincial, où s’affrontent les meilleures équipes du Québec et de l’Ontario, en défaisant les Knights de Kanata, ville de la banlieue d’Ottawa. En tout, l’organisme de la rue Saint-Urbain a amené trois équipes en finale à ce championnat interprovincial qui en est à sa première année. « Oui, dit M. Blizzard, on est pas mal fiers. »

« Je suis la mère d’un joueur de football de Jeunesse au Soleil, et depuis cinq ans, je suis témoin du dévouement des entraîneurs bénévoles de ce club. »

— Ema Ferreira, professeure et vice-doyenne de la faculté de pharmacie de l’Université de Montréal

« Avec peu de moyens et en acceptant que tous les joueurs qui le désirent jouent, ils réussissent à unir une équipe. L’équipe est formée de jeunes de tous les coins de Montréal, souvent issus de milieux défavorisés. »

Selon elle, le fait qu’ils ont réussi, sans présélection, à remporter les deux championnats constitue un véritable exploit.

Sur le site web de l’organisme, on apprend que c’est en 1954 que Jeunesse au Soleil a été fondé pour donner accès aux jeunes défavorisés résidant dans le quartier Saint-Louis, à Montréal, à des activités sportives. On parle ici de la zone qui s’appelle maintenant le Petit Portugal. Depuis, le rayonnement s’est passablement étendu, si bien que l’institution sert tant Villeray que Notre-Dame-de-Grâce, en passant par le Plateau et Côte-des-Neiges. « Notre territoire est pas mal vaste », explique M. Blizzard.

Mais une chose demeure : « Presque tous les jeunes qui fréquentent l’organisme pratiquent un sport, précise le site web, que cela soit au sein d’une de nos équipes sportives, à la colonie de vacances ou au camp de jour. » Et les frais d’adhésion varient selon les activités et le revenu familial.

C’est ainsi que des jeunes de 7 à 18 ans, explique M. Blizzard, peuvent jouer au football. En tout, 160 jeunes font partie des équipes. Ce sont les Hornets, ce qui signifie « frelons ». Le sens de ce symbole ? La « piqûre » pour le sport et l’esprit d’équipe. Les activités ont lieu après les heures scolaires et pendant les week-ends, car Jeunesse au Soleil estime, malgré tout, que le travail scolaire doit avoir priorité sur le sport.

Le programme a produit de grands talents et bien des joueurs ont gravi les échelons du sport, pour se rendre même jusqu’au niveau professionnel, comme Julian Feoli-Gudino, jeune d’origine costaricaine qui joue aujourd’hui pour les Blue Bombers de Winnipeg, ou Mike Dubuisson, récemment embauché par les Roughriders de la Saskatchewan.

Aujourd’hui, le recrutement pour les équipes se fait surtout par les réseaux sociaux, explique l’entraîneur. Et les jeunes qui s’en parlent entre eux.

Et qui sont les 30 bénévoles qui les entraînent ? Des parents, des sportifs, des anciens, donc des gens « qui veulent redonner à l’organisme », dit M. Blizzard. « La plupart sont avec nous depuis un bon bout. » On compte parmi eux tant des professeurs que des électriciens, des gens d’affaires ou des banquiers.

« Ce sont surtout d’anciens joueurs qui reviennent donner de leur temps, ajoute-t-il. On est très fiers de les avoir. »

Les bénévoles choisis personnalités de la semaine : 

Jesse Blizzard, Duane Collins, Tony Pistilli, Nick Perez, Mario Pires, Louis Régimbald, Guy Deslauriers, Eric Jasmin, Dimitrios Manolopoulos, Robert Ravensbergen, Alex Vidal, Elijah Blizzard, Julien Tisdale, Rubens Ernest, Robin Hunter, Tony Mohamed, Frank Kociper, Taki Floros, Jason McGuigan, Jean Ronald Elibert, Félix Richard, Zohar Colman, Bruce Beaton, Andy Antoine, Ron Tondino, Tony Tondino, Shawn Cummins, Phil Labrecque, Sophie Roy, Vincent Richard

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