Équipement de hockey

Internet, un joueur à surveiller

Il y a trois ans, Éric Légaré rêvait de lancer son entreprise, sans savoir encore laquelle. Par ailleurs, ce joueur de hockey frustré était insatisfait du service dans les grandes surfaces comme Rousseau et ne parvenait pas à trouver le bâton qu’il cherchait dans les boutiques spécialisées.

Bien de son temps, il s’est mis à magasiner sur le web. Les meilleurs sites, comme Hockey Monkey, étaient américains. Les prix étaient bons, mais l’expédition des produits tournait chaque fois à l’aventure et revenait cher, surtout quand les droits de douane s’ajoutaient à la facture.

Un jour, en allant sur Google Trends, il réalise que les principaux utilisateurs de Hockey Monkey proviennent des grandes villes canadiennes. Ces consommateurs devaient logiquement vivre les mêmes frustrations que lui. Du coup, Éric Légaré venait de trouver son idée d’entreprise. Hockey Suprématie était né.

Aujourd’hui, son site de hockey est le deuxième au Canada pour le nombre de visites, après celui de Rousseau/Pro Hockey Life. Il est en outre le premier pour les revenus, soutient son président, un ancien du Collège Jean-de-la-Mennais, titulaire d’un bac en gestion hôtelière de l’UQAM en collaboration avec l’ITHQ.

Ce qu’il vend le plus, ce sont les bâtons, des produits faciles à comparer et à commander. Les patins arrivent en deuxième. La marchandise de l’année précédente est offerte en liquidation.

LARGE INVENTAIRE

L’une des grandes forces du web, selon M. Légaré, c’est qu’on peut rejoindre aisément une clientèle qui n’a peut-être pas accès à une grande surface ou qui a des besoins auxquels les détaillants traditionnels sont incapables de répondre, comme des patins de largeur EE ou un pantalon bleu royal XXL. « Pour un détaillant, ce n’est pas envisageable de tout offrir. Ici, on a pas mal tout en stock. » 

Environ 85 % des commandes web de Hockey Suprématie sont expédiées hors Québec.

L’entrepreneur de 29 ans a ouvert deux boutiques pour répondre à la demande locale, la première au siège social, à Candiac, et la seconde sur le boulevard Taschereau, à Brossard, à côté du complexe Les 4-Glaces. Il n’en prévoit pas d’autre. « Le hockey n’est pas un marché qui connaît une forte expansion », explique-t-il.

Il soutient que ses ventes annuelles excèdent largement le million de dollars, mais il refuse d’être plus précis. Le taux de croissance annuelle atteint 65 %.

Un objectif ambitieux à long terme serait de chauffer son concurrent Hockey Monkey, qui vend aussi de l’équipement de baseball. Hockey Monkey a enregistré des revenus de 86 millions US en 2013, selon la publication Internet Retailer.

Le rêve est moins fou qu’il n’y paraît : les marchés canadien et américain de hockey sont de taille comparable, et le commerce électronique au Canada accuse du retard par rapport à son voisin.

Selon le site Nextopia, les ventes en ligne au Canada devraient atteindre 34 milliards en 2016, pratiquement le double des chiffres de 2012. Les auteurs du site soulignent que les ventes d’articles de sport ont bondi de 105 % à l’occasion du cyberlundi de 2013 comparativement à 2012. Pour Éric Légaré, la frustration n’a plus sa raison d’être.

HOCKEY SUPRÉMATIE EN UN COUP D’ŒIL

Créé en 2011

Ventes en ligne d’équipements de hockey

Siège social : Candiac

Fondateur et propriétaire : Éric Légaré, 29 ans

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