À suivre cette semaine

Quand l’inflation se réveille…

Chaque lundi, La Presse Affaires invite un professionnel du secteur des placements à discuter de ses principales préoccupations concernant l’économie et les marchés financiers. Notre invité cette semaine : Louis Allard, président et gestionnaire de portefeuille chez Allard Allard & Associés. Cette firme montréalaise gère pour 800 millions d’actifs.

Que suivez-vous dans l’actualité économique ces temps-ci ?

La multiplication des signaux d’un réveil de l’inflation dans l’économie.

En particulier : l’approche du plein emploi qui alimente les pressions haussières sur les salaires, la remontée des taux d’intérêt, la réémergence de barrières au commerce international.

Ce sont tous des facteurs qui réaniment tranquillement l’inflation.

Pendant ce temps, la teneur des récents résultats d’entreprises et de leurs perspectives d’affaires pour les prochains trimestres m’a procuré un certain confort quant à la continuité d’une conjoncture favorable dans l’économie et les marchés boursiers.

Mais avec le réveil de l’inflation, je perçois aussi des pressions baissières sur les prochaines marges bénéficiaires des entreprises. Notamment avec la remontée des prix des matières et des coûts de main-d’œuvre.

Aussi, avec la remontée des taux d’intérêt de leur niveau historiquement très bas, je fais de plus en plus attention aux entreprises plus endettées, qui ont un bilan un peu trop étiré.

Le niveau d’endettement est l’un des premiers critères de sélection d’entreprises dans lesquelles investir parmi notre équipe d’analystes et de gestionnaires de placements, chez Allard Allard & Associés.

Et dans l’actualité des marchés boursiers ?

De notre point de vue, l’incertitude et la volatilité qui règnent ces semaines-ci dans les marchés rehaussent l’importance de centrer les portefeuilles d’actions de nos clients sur quelques entreprises de qualité, avec des bilans solides.

Ainsi, lorsque surviennent une correction boursière ou une récession économique, les placements en actions d’entreprises de qualité, achetées à bon prix, ont toujours mieux protégé les investisseurs à court terme et généré des rendements supérieurs à long terme.

Cela dit, avec les entreprises déjà dans les portefeuilles de nos clients, nous surveillons surtout l’évolution de leurs résultats et de leurs perspectives d’affaires.

Nos principaux critères de cette surveillance : l’évolution des marges opérationnelles, des flux de trésorerie, des niveaux d’endettement et des revenus.

Aussi, nous sommes attentifs à leurs motifs d’allocation de leur capital : paiement de la dette, versement de dividende, rachats d’actions, fusion et acquisitions de nouveaux actifs, entretien des actifs courants.

Où en est votre stratégie de placement ?

Notre stratégie de placement et de gestion de portefeuilles d’actions chez Allard Allard & Associés est surtout de type « bottom up » plutôt que de type « top down », dans le jargon boursier.

C’est-à-dire que nous sélectionnons les entreprises dans lesquelles investir en fonction d’une analyse détaillée de leurs fondamentaux et de leurs perspectives d’affaires, plutôt que d’une analyse qui découle de la conjoncture économique et d’une allocation d’actifs sectorielle.

Comme gestionnaire de placements, nous agissons un peu comme des gens d’affaires qui, après une analyse rigoureuse des fondamentaux d’une entreprise, décident de l’acheter afin de faire fructifier leur capital pour les cinq à dix prochaines années.

Ensuite, nous fonctionnons avec deux portefeuilles modèles principaux, l’un d’envergure canadienne et l’autre de portée mondiale. Ils contiennent chacun une trentaine d’entreprises de qualité, sélectionnées parmi un échantillon de 250 à 300 entreprises que notre équipe d’analystes et de gestionnaires de placements surveille de longue date.

Cela dit, ces temps-ci, nous surveillons plus attentivement l’impact de la remontée des taux d’intérêt sur certaines entreprises plus sensibles en raison de leur levier d’endettement élevé, comme les télécommunications et les services publics.

Ces secteurs sont quasiment absents de nos portefeuilles depuis longtemps. Mais la remontée des taux pourrait leur infliger une correction en Bourse et les rendre attrayants à nouveau.

Dans le même sens, nous surveillons certaines entreprises de qualité dans des secteurs encore surévalués, notamment dans les technologies, la production de marijuana et les cryptomonnaies.

Dans l’actualité boursière cette semaine

Résultats trimestriels

(échantillon d’entreprises en vue)

À la Bourse canadienne

Demain : Hydro One, Innergex

À la Bourse américaine

Demain : Home Depot

Jeudi : Walmart, JC Penney, Nordstrom

Indicateurs économiques

Au Canada

Mercredi : ventes des manufacturiers (mars)

Vendredi : ventes des détaillants (mars), indice des prix à la consommation (inflation, avril)

Aux États-Unis

Demain : ventes des détaillants (avril)

Mercredi : construction résidentielle (avril), production industrielle (avril)

Source : Thomson Reuters

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