L’Impact

Comme un retour aux sources pour Eric Miller

Une boucle est bouclée pour l’ancien défenseur de l’Impact Eric Miller, rencontré dans un hôtel du centre-ville, hier matin. C’est dans cet établissement qu’il a passé ses premiers jours à Montréal, après sa sélection au repêchage de janvier 2014. Et c’est encore là qu’il a posé ses valises, jeudi, en attendant le match entre l’Impact et les Rapids du Colorado, cet après-midi (16 h).

Entre ces deux séjours, l’arrière droit de 23 ans a plutôt passé son temps dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. Il y a vécu, mais il y a surtout travaillé en foulant les terrains du stade Saputo et du Stade olympique. Son compteur affiche 30 matchs de saison régulière, dont 21 en 2014, et quelques moments mémorables tel le parcours en Ligue des champions. La parenthèse québécoise de l’Américain s’est achevée, le 14 février dernier, avec son échange aux Rapids, en retour d’une somme d’allocation et d’un choix au repêchage de 2018.

« C’est un scénario de fou. Je revenais d’un camp avec la sélection américaine et, dans la semaine, j’avais juste eu le temps de défaire mes affaires. On devait partir le lundi pour la Floride et, la veille, j’ai reçu un appel d’Adam [Braz] qui souhaitait me rencontrer. Évidemment, c’est plutôt inhabituel, dit-il en ajoutant qu’il a immédiatement contacté son agent. La conversation avec Adam a été positive, mais brève. Il m’a remercié pour tout et m’a dit que Colorado allait me contacter. »

D’autres membres de l’Impact se sont ensuite entretenus avec le cinquième choix du repêchage de 2014, alors englué dans la hiérarchie des latéraux. Dans sa volonté de doubler chaque poste, l’Impact comptait déjà sur Ambroise Oyongo, Hassoun Camara, Donny Toia et Maxim Tissot, revenu en défense cette saison. Mais malgré ce constat, Miller – qui avait fait part de sa volonté de jouer davantage – a été « assez surpris » par la première transaction de sa jeune carrière. 

« C’est bien pour Montréal d’avoir une telle profondeur à ma position. Il y a ces quatre gars qui peuvent être titulaires en MLS. J’avais de la difficulté à avoir du temps de jeu. Je voulais simplement jouer même si j’aime Montréal, qui est une ville magnifique, et même si les partisans sont incroyables. »

— Eric Miller

Miller a d’ailleurs tenu à les saluer à sa façon. Peu actif sur les réseaux sociaux, il a publié une note de remerciements, en anglais et en français, sur son compte Twitter.

Le jeune homme n’a pas hésité à apprendre le français dès son arrivée à Montréal. « En vivant ici, j’essayais simplement d’embrasser la culture. Je suis tellement content d’avoir eu la chance de jouer et de vivre ici. Si tu voyages dans la MLS, des villes comme Denver, Dallas ou Houston sont plutôt similaires. À Montréal, c’est tellement différent. » Pas de doute, la ville lui manque, comme l’a ensuite confirmé Tissot, un bon ami.

UN TITULAIRE AU COLORADO

Miller est parti de Montréal avec un statut de remplaçant, il y revient dans la peau d’un titulaire avec sa nouvelle équipe. Moins de deux mois après le début de la saison, il a presque dépassé le nombre de minutes qu’il avait passées sur les terrains en 2015. Il y a bien eu quelques blessures dans la défense des Rapids, mais le numéro 3 s’est surtout vite fondu dans son nouvel environnement. « Ce n’est pas évident au début. C’est comme n’importe quel emploi, tu dois rencontrer plein de nouvelles personnes. À Montréal, j’étais dans un cadre familier dans lequel je connaissais tout le monde et l’équipe, reconnaît celui qui a autant joué à droite qu’en défense centrale. Mais le changement est positif. Quand tu rejoins une nouvelle équipe, tu dois de nouveau faire tes preuves et tenter de relever ce défi. Tout le monde au Colorado m’a bien accueilli et le groupe a facilité ma transition. »

Cela ne nuit pas, non plus, d’arriver au sein d’une équipe qui enchaîne les bons résultats. Avant-dernier de la Conférence de l’Ouest en 2014 et dernier en 2015, le club des Rocheuses est l’une des belles surprises du début de saison. Grâce à des victoires contre Los Angeles, Toronto, New York (Red Bulls), Kansas City et Seattle, les Rapids pointent au deuxième rang avec 16 points en huit matchs. Vue de loin, la progression est inattendue. « Nous ne sommes pas surpris par notre début de saison. L’an dernier, les Rapids avaient récolté une tonne de matchs nuls et n’avaient jamais reçu de grosse correction. Ce n’était pas comme Chivas USA, dont on se disait il y a quelques années : “Cette équipe ne devrait pas être en MLS”, tranche Miller. Il y avait déjà un bon noyau et […] c’est un club qui va dans la bonne direction. Avec les Jermaine Jones ou Tim Howard, nous avons de belles années devant nous. »

La suite des choses commence cet après-midi pour Miller, qui ne cache pas son impatience de revoir d’anciens coéquipiers et des lieux bien connus. « C’était plaisant de jouer avec l’Impact et c’est plaisant de l’affronter. C’est une équipe qui essaie vraiment de jouer au ballon et d’enchaîner les passes. J’ai aimé jouer devant les fans au stade Saputo et ça sera intéressant de voir comment ça se passe en étant dans le camp adverse. »

La boucle sera alors réellement bouclée…

Quatre à six semaines d’absence pour Camara

Hassoun Camara ratera de quatre à six semaines d’activité après avoir subi une blessure la semaine dernière, face au Toronto FC. « C’est une élongation au niveau des ischio-jambiers, a précisé Mauro Biello. On espère que ça ne sera pas six semaines et que ce soit plus près de quatre. Mais il faut qu’on fasse attention, aussi. » La malchance s’acharne donc sur le défenseur français qui, avant de se blesser, avait enchaîné cinq matchs consécutifs. L’an dernier, les blessures avaient limité son apport à neuf matchs et 478 minutes de jeu. Biello sera également privé de Donny Toia, blessé aux ischio-jambiers, pour les deux ou trois prochaines semaines. Finalement, Marco Donadel, sorti sur blessure à New York, devait tester son genou, hier.

Le retour de Jones

Suspendu en début de saison, Jermaine Jones a vite fait sentir sa présence au Colorado avec deux buts et une passe décisive en 177 minutes de jeu. « On dirait que quelqu’un l’a créé en laboratoire pour jouer en MLS, a illustré Eric Miller au sujet de l’international américain. Il est tellement puissant, athlétique. Il peut tout faire. C’était peut-être la pièce qui manquait à notre puzzle. Si on exclut ses statistiques, il se démarque aussi par sa mentalité dans le vestiaire. Il évolue au plus haut niveau depuis si longtemps. »

« Il joue un peu plus haut qu’en Nouvelle-Angleterre, a ajouté Biello. Il est capable de gagner les deuxièmes ballons et de faire des passes décisives. C’est une présence en milieu de terrain qu’il faut surveiller. »

Récupérer les points perdus

L’Impact n’imagine pas la situation autrement. Contre les Rapids, le onze montréalais se voit récupérer les points perdus contre Toronto et New York City. Il s’imagine également y ajouter la manière après deux prestations décevantes. « On a eu un petit bas de quelques jours, mais c’est maintenant qu’on va tester le caractère et l’intelligence de l’équipe. Il faut trouver des solutions face à l’adversité », a jugé Wandrille Lefèvre.

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