COMMANDITÉ

À QUOI S’ATTENDRE DU COMBINE ?

Lorsque le personnel du Service de la science du sport et performances des Canadiens se rendra au Combine de la LNH à la fin du mois de mai, il recueillera de précieuses données sur les meilleurs joueurs admissibles au repêchage du monde entier.

UN TABLEAU DE BORD

Plus d’une centaine de joueurs de la LNH seront à Buffalo trois semaines avant le repêchage à Dallas pour prendre part à divers tests de conditionnement physique, suivis d’entrevues avec des représentants des 31 équipes de la LNH, dont le directeur général du Tricolore Marc Bergevin ainsi que l’adjoint au directeur général Trevor Timmins.

L’objectif principal de Pierre Allard, directeur du Service de la science du sport et performances des Canadiens, sera d'interpréter les données recueillies sur place et de créer un «tableau de bord» en quelque sorte, évaluant les principales qualités ou forces d'un espoir, ainsi que d'identifier les éventuels sujets de préoccupation.

Les Canadiens effectueront leur analyse de données en partenariat avec le département de kinésiologie de l'Université de Montréal et le professeur agrégé Jonathan Tremblay, Ph.D., physiologiste de l'exercice et scientifique des données.

« Le “tableau de bord” ouvre la discussion sur les joueurs : est-ce qu’on voit dans leur forme physique ce qu’on a vu sur la glace ? Ou y at-il des lumières qui s’allument et auxquelles on devrait s’attarder un peu plus avant de repêcher un jeune ? On peut l’utiliser pour aider le joueur, si on le repêche. »

En bref, le « tableau de bord » d’Allard simplifie les données pour le département de recrutement des Canadiens afin d’aider au processus décisionnel menant au repêchage de la LNH en juin.

« Notre travail consiste à prendre quelque chose de très complexe et à le rendre compréhensible pour notre équipe de recruteurs. Lorsqu’ils voient juste une tonne de chiffres, ils veulent savoir : est-il bon à ceci ? Est-il bon à cela ? On répond à toutes les questions qu’ils peuvent avoir, a déclaré Allard.

« Après, ce sont eux qui prennent les décisions. Tu ne peux pas seulement te baser sur ces tests pour décider de repêcher un joueur ou non. Ça prend l’avis des recruteurs. Si tu te fies uniquement au Combine, tu vas prendre une mauvaise décision. »

En d’autres termes, la façon dont les espoirs performent au Combine n’est pas le but ultime du processus de sélection. Tout compte fait, tout dépend de leurs performances sur la glace.

UN OUTIL PARMI TANT D’AUTRES

Le responsable du conditionnement des Canadiens croit qu’une foule de facteurs différents peuvent influer sur la performance d’un espoir durant la partie test de l’événement annuel, ce qui pourrait mener à des résultats inférieurs à la normale.

« Il est difficile de baser une décision sur une seule journée au Combine, car tout le monde est un peu nerveux. Le joueur a peut-être eu une mauvaise nuit, peut-être qu’il n’a pas dormi, a expliqué Allard.

« C’est un jour dans la vie d’un jeune. C’est comme aller à un examen. Vous pouvez étudier tous les jours pendant deux ans de suite et bloquer rendu sur place. Ça ne veut pas dire que vous ne savez rien. C’est juste que ce jour-là, vous ne pouviez pas vous souvenir des choses à cause de plusieurs facteurs. »

Cela étant dit, l’ancien olympien de 45 ans note que les espoirs génèrent généralement des résultats similaires dans tous les domaines.

« Quand j’ai commencé il y a huit ans, il y avait une énorme différence entre les meilleurs et les moins bons. Maintenant, un peu tout le monde est pareil, a mentionné Allard.

« Vous avez des gars qui ressortent un peu plus sur certains tests, mais les joueurs sont de plus en plus en forme. »

DES CARACTÉRISTIQUES CLÉS

Certes, Allard est intrigué de voir les résultats de certains tests par rapport à d’autres. La capacité d’un espoir à générer de la puissance-et à la maintenir-est un aspect primordial.

« Il y a de plus en plus de tests liés à la puissance parce que le hockey est un sport plus explosif. Pour moi, un joueur de hockey est un sprinter sur glace, et ce qui sépare un bon joueur d’un joueur moyen, c’est sa capacité à répéter des sprints de haute intensité, a indiqué Allard.

« Chaque équipe est à la recherche de joueurs qui peuvent être explosifs une présence après l’autre, un match après l’autre. »

Les équipes de la Ligue sont également à la recherche de joueurs ayant une bonne mobilité et une bonne agilité, selon Allard, ce qui pourrait être le signe de bonnes choses à venir.

« Le hockey est plus axé sur la vitesse maintenant. C’est de plus en plus rapide. Les changements de direction sont très rapides et la transition aussi. Un gars avec une bonne mobilité peut avoir une meilleure amplitude de mouvement, a indiqué Allard.

« Une meilleure amplitude de mouvement signifie que vous avez une meilleure capacité à développer votre puissance et votre patinage. Mais, tout ça, ce sont des probabilités. »

Lorsque les Canadiens repêchent un espoir, ce joueur se présente au camp de développement en juillet, où les choses « deviennent intéressantes » d’un point de vue analytique.

« On va faire passer aux joueurs qu’on repêche les mêmes tests que nos joueurs professionnels en septembre. Ensuite, on peut comparer leur puissance à celle de Brendan Gallagher ou leur explosivité à celle de Paul Byron. S’il est déjà bon dans ces domaines, on va le voir en comparant son résultat à celui du joueur, a expliqué Allard.

« On est en mesure à ce moment-là de voir à quel point il est près d’être au niveau de la LNH. »

Bien que l’aspect test du Combine de la LNH offre à l’organisation une mesure du niveau de forme physique d’un espoir, il ne s’agit que d’un aperçu.

En d’autres termes, les équipes ne se contentent pas de convoiter seulement les joueurs avec les meilleurs résultats.

Allard est catégorique sur le fait que ce serait une grave erreur.

« Je ne vais pas dire qu’il faut prendre un joueur juste parce qu’il est en forme. Je peux prendre n’importe quel jeune de 17 ans et il pourrait réussir avec succès tous les tests. Mais, s’il ne sait pas patiner … C’est pourquoi je l’utilise comme "tableau de bord" », a conclu Allard.

Écrit par Matt Cudzinowski.

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