Santé

Plus facile d’écraser après l’ovulation

Les fumeuses ont davantage envie d’une cigarette tout juste après leurs règles, selon une nouvelle étude montréalaise. C’est à cause des hormones sexuelles, qui sont alors à leur plus bas niveau. Ainsi, celles qui veulent écraser devraient commencer leur abstinence tout juste après leur ovulation, quand le désir est moins grand.

« Les femmes semblent plus vulnérables aux moments de besoin [craving] liés aux dépendances », explique Adrianna Mendrek, chercheuse à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal (l’ancien hôpital Louis-H. LaFontaine) et auteure principale de l’étude publiée dans le Psychiatry Journal. « Nous avons observé qu’il y a une différence marquée au long du cycle menstruel, qui pourrait expliquer une partie de l’effet. »

Cela dit, la variation au fil du cycle menstruel est moins importante que les différences « psychosociales » entre les hommes et les femmes, selon Mme Mendrek, qui enseigne aussi la psychologie à l’Université Bishop’s, notamment, l’anxiété et la dépression. Selon une étude texane de 2004, les femmes ont davantage besoin que les hommes d’un soutien psychologique pour arrêter de fumer à l’aide des substituts chimiques de nicotine, comme les timbres, particulièrement à moyen et à long terme (six mois à un an). 

L’équipe texane a tenté, sans succès, d’aider les fumeuses à écraser à l’aide de comprimés de progestérone, une hormone sexuelle. Les femmes sont aussi plus vulnérables aux situations qui leur rappellent leur dépendance – par exemple, une ex-fumeuse qui voit d’autres personnes fumer.

L’équipe de Mme Mendrek a fait cette découverte dans le cadre de travaux sur la schizophrénie, qui s’accompagne d’un taux très élevé – 80 à 90 % – de tabagisme. Mais l’étude publiée dans le Psychiatry Journal, qui consistait en des mesures neurologiques sur 34 fumeurs, portait sur des personnes n’étant pas atteintes de schizophrénie. La schizophrénie touche surtout les jeunes hommes, mais elle connaît un pic chez les femmes dans la quarantaine, une période de variations hormonales.

Ces résultats s’appliquent-ils à d’autres dépendances ? Probablement, selon Mme Mendrek. « Les mécanismes neurologiques sont les mêmes. »

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