LAVAL

Le minibus d’une prématernelle privée dépouillé de ses mécanismes de sécurité

Depuis qu’il a été obligé de respecter une subtilité surprenante du Code de la sécurité routière, le chauffeur d’autobus Daniel Frenette dit que les 200 enfants de 3 à 5 ans qu’il transporte chaque semaine n’ont jamais autant été en danger.

Depuis plus de 15 ans, la prématernelle privée Les Oiselets, à Laval, transporte matin et soir les enfants dans un minibus. La prématernelle a un permis du ministère de la Famille, un permis de la Commission des transports du Québec et une plaque d’autobus.

En mars, un contrôleur routier de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) a arrêté M. Frenette et il lui a remis une contravention de 536 $ (avec taxes).

Son infraction : « avoir exploité un véhicule lourd qui était illégalement muni de feux clignotants ou pivotants ».

M. Frenette, qui conduit de tels autobus depuis 44 ans, est tombé de son siège.

Depuis lors, le minibus n’a plus ni son panneau d’arrêt escamotable ni ses feux clignotants obligeant les automobilistes à s’arrêter jusqu’à ce que le chauffeur redonne le signal.

Sécurité des enfants

Diane Clavet, directrice de la prématernelle depuis 16 ans, s’en fiche de payer 536 $. Mais ce qui l’inquiète au plus haut point, c’est que la sécurité des enfants soit compromise.

Le chauffeur, Daniel Frenette, se montre très inquiet. C’est d’ailleurs lui qui a écrit à La Presse. « Je n’ai pas le droit de sortir de l’autobus et je ne peux pas non plus laisser des enfants traverser tout seuls la rue quand je me trouve dans un sens unique. L’autre jour, c’est une voisine qui a fait traverser l’enfant. Et il y a une voiture qui m’a doublé par la gauche en roulant comme une balle presque au même moment. »

Jonathan Beauvais, lieutenant-coordonnateur aux communications à la SAAQ, explique que dans le cas présent, il y a infraction au Code de la sécurité routière. Selon l’article 239, seuls des commissions scolaires ou des établissements scolaires reconnus par le ministère de l’Éducation peuvent transporter des enfants dans des véhicules munis de feux clignotants et d’un panneau d’arrêt escamotable.

Pourquoi ? Il nous a dit que cette question relevait du ministère des Transports. 

Qui, lui, nous a renvoyé à la SAAQ.

Préposés aux bénéficiaires

La CSN presse Québec d’investir massivement

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) presse Québec d’investir d’urgence dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) et dans les hôpitaux pour accroître les ressources et augmenter le nombre de préposés aux bénéficiaires.

Les responsables en santé et services sociaux de la centrale syndicale ont profité de la tenue d’un forum des préposés aux bénéficiaires, hier à Montréal, pour dévoiler les résultats d’un sondage qui indique notamment que 74 % des personnes qui pratiquent ce métier sont en détresse psychologique.

En moyenne, 61 % des répondants ont affirmé s’occuper de 6 à 16 clients par quart de travail de jour, mais ce chiffre peut atteindre 100, et même parfois 200, « dans certains contextes », selon le questionnaire.

La situation serait telle, en particulier dans les CHSLD, que 80 % des préposés aux bénéficiaires disent être en situation de tension au travail.

En raison d’une surcharge de travail, 94 % des répondants affirment être constamment pressés par le temps, alors que 7 % seulement disent pouvoir accomplir toutes les tâches que leur employeur leur demande.

Seulement 22 % des répondants affirment avoir suffisamment de temps pour donner les bains, 33 % pour effectuer une toilette partielle, 38 % pour distribuer les repas et 34 % pour habiller les bénéficiaires.

Seulement 16 % des répondants disent parvenir, sans exception, à donner un bain par semaine et 11 % indiquent que les culottes d’incontinence ne sont pas disponibles en quantité suffisante.

Les patients visités d’abord

Près de 60 % des répondants affirment qu’il existe, dans leur milieu de travail, une règle non écrite faisant en sorte qu’ils doivent s’occuper en priorité des patients qui reçoivent la visite de membres de leur famille.

En plus, 42 % disent devoir travailler durant leur pause et 23 % affirment effectuer des tâches pour lesquelles ils ne sont pas rémunérés. Et 29 % d’entre eux disent avoir été menacés de sanctions disciplinaires s’ils refusaient d’effectuer des heures supplémentaires.

Le sondage révèle également que 15 % des préposés interrogés disent que leur charge de travail s’est alourdie depuis la réforme Barrette, notamment en raison d’un manque de personnel (91 %), de l’alourdissement de la clientèle (90 %) et de violence de la clientèle ou de son entourage (50 %).

Enfin, 90 % des préposés croient que l’amélioration des conditions de travail passe par l’embauche de personnel et 87 % pensent qu’il faut réduire la charge de travail.

Les dirigeants syndicaux expliquent les résultats du sondage par les mesures d’austérité de l’ancien gouvernement libéral et la réforme Barrette.

Point de rupture

« On lance un cri du cœur au gouvernement pour qu’il prenne des mesures urgentes et énergiques pour aider les préposés aux bénéficiaires [...]. Actuellement, nous avons déjà atteint un point de rupture de la qualité des services », a déclaré le vice-président de la CSN, Jean Lacharité, qui a également lancé un appel aux directions d’établissement pour que des postes de préposé soient notamment affichés.

Une préposée aux bénéficiaires, Caroline Hardy, a ajouté qu’alors qu’il était ministre de la Santé, Gaétan Barrette a ajouté un deuxième bain et des activités pour les bénéficiaires, mais que les préposés ne sont actuellement pas assez nombreux pour effectuer adéquatement ces nouvelles tâches.

Les préposés jugent que les conséquences de la charge de travail sur les patients sont, entre autres :

• des cloches qui sonnent sans cesse (74 %) ;

• une hausse des situations à risque telles les chutes (72 %) ;

• des soins d’hygiène qui ne sont pas réalisés aussi souvent qu’ils le devraient (68 %) ;

• des résidants qu’on devrait lever, mais qui restent couchés (60 %) ;

• des délais de réponse qui entraînent des chutes (55 %) ;

• des culottes d’incontinence qui ne sont pas changées lorsque nécessaire (50 %) ;

• des résidants qui ne peuvent terminer leur repas ou qui ne mangent pas à leur faim (27 %).

L’échantillonnage

Le sondage a été réalisé entre le 15 février et le 5 mai auprès de 8500 préposés aux bénéficiaires qui représentent plus de 20 % des 41 500 préposés employés des établissements publics et privés subventionnés.

ENVIRONNEMENT

Le Pacte pour la transition lance une consultation populaire

Alors que le Pacte pour la transition a amassé 279 000 signatures, une consultation publique en ligne fait suite au mouvement pour la transition écologique. Amorcé aujourd’hui, l’exercice se poursuivra jusqu’au 1er octobre et établira des propositions pour les gouvernements.

Destinée à « rendre concrètes les voix citoyennes », cette conversation est « la suite logique du Pacte lancé en novembre », affirme Dominic Champagne, co-instigateur du mouvement. La consultation permettra à la population de s’exprimer sur 100 idées d’interventions pour remédier à l’urgence climatique.

Consultables sur le site du Pacte, ces pistes de réflexion abordent les « 13 dimensions de la transition », soit l’énergie, le transport, l’industrie, le bâtiment, la consommation, les déchets et matières résiduelles, l’agriculture et l’alimentation, la biodiversité et la protection du territoire, l’éducation, la santé, la sécurité, le plan d’urgence et la politique.

Les citoyens sont invités à présenter leur 101idée, une solution qui devrait, selon eux, s’ajouter à la liste. « Le GIEC a fait part d’une urgence d’agir, on veut répondre à cet appel, car on partage ce sentiment d’urgence », a commenté Dominic Champagne. Parce qu’il faut agir, donc, le Pacte somme les citoyens – « tout le monde, pas juste les militants » – à donner leurs points de vue et pistes de réflexion.

« On ne prétend pas que ce sera une liste parfaite de solutions, mais plutôt une base pour des discussions », affirme le metteur en scène et militant.

La liste a été établie en partie à la suite d’observations de Dominic Champagne. Elle se base également sur les propositions environnementales des partis politiques au Québec. « Une quarantaine d’experts et scientifiques ont contribué à répertorier des idées », ajoute M. Champagne. 

Prendre le taureau par les cornes

Le comité scientifique du Pacte, présidé par l’écosociologue Laure Waridel, se penchera sur les propositions de la consultation afin de produire un document de synthèse à l’intention des gouvernements. 

Dominic Champagne estime que « le gouvernement doit prendre le taureau par les cornes et n’arrivera pas seul » à mettre en place la transition. Selon lui, il faut absolument que la population s’en mêle.

Parmi les 100 idées initiales du Pacte, 10 grandes priorités sont mises de l’avant et sont adressées « principalement » aux instances gouvernementales. En premier lieu, la déclaration officielle de l’urgence climatique. « Les premiers ministres Legault et Trudeau le disent du bout des lèvres, note Dominic Champagne. On souhaite que ça soit clairement affirmé. »

On demande également un plan d’action pour atteindre les cibles de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (de 45 % d’ici 2030) et d’atteinte de la carboneutralité (d’ici 2050). « On veut aussi mentionner l’importance de la gouvernance, souligne Dominic Champagne. On est à un point critique où ce n’est plus juste la responsabilité d’un ministère de l’Environnement. L’ensemble de la société et donc l’ensemble des ministres doivent être impliqués. »

MONTRÉAL

Un avant-goût de l’éclairage du nouveau pont Champlain

Des tests d’éclairage effectués dans les derniers jours sur le nouveau pont Champlain ont donné aux automobilistes qui passaient à proximité un avant-goût de son allure nocturne.

Les couleurs éclectiques qu’ils ont pu voir ne sont toutefois pas là pour de bon, a indiqué l’organisation chargée de coordonner la construction.

« Le système d’éclairage architectural sur le pont Samuel-De Champlain est composé de plus de 8000 luminaires à diodes électroluminescentes (DEL) contrôlables individuellement. Chaque luminaire peut afficher une palette quasi infinie de couleurs », a indiqué hier la directrice des communications Annie-Claire Fournier, par courriel. « Le thème de base sera un affichage blanc, mais des thèmes associés à des grands évènements seront possibles. L’éclairage architectural sera normalement en fonction en soirée et en début de nuit de chaque jour. »

Les tests ont été effectués dans les derniers jours parce que l’installation du système d’éclairage avance bien. Quatre-vingts pour cent du travail est déjà accompli, toujours selon Mme Fournier.

« Depuis le début du projet, l’éclairage architectural fait partie des exigences comprises dans l’entente de partenariat avec le gouvernement du Canada, a-t-elle ajouté. Une équipe de concepteurs, ingénieurs, travailleurs du projet sont à mettre au point un système d’éclairage des poutres de rives, des corridors nord et sud. Les coûts associés à ces opérations sont inclus dans l’enveloppe globale du projet. »

Initialement promise pour la fin de 2018, la livraison du nouveau pont Champlain est maintenant prévue pour cet été.

Montréal

Une nouvelle sorte d’héroïne circule

La crise des surdoses ne s’estompe pas au pays et une nouvelle substance extrêmement dangereuse vient de faire son entrée sur le territoire de la métropole, selon le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). L’héroïne mauve, aussi appelée « Purp » ou « Purple », consisterait en un mélange d’héroïne, d’OxyContin et de fentanyl ou de carfentanil, ce qui inquiète sérieusement les autorités. Dans une note interne obtenue par La Presse canadienne, le SPVM confirme que son service d’analyse et de renseignement a été informé de la présence de cette drogue dure dans la grande région de Montréal. D’après la description des policiers, la substance se présente sous forme de poudre de couleur mauve ou de « mastic de couleur mauve ». Le mois dernier, la Police provinciale de l’Ontario (OPP) a appelé la population à la prudence en raison d’une série de surdoses mortelles attribuées à de l’héroïne mauve survenues sur son territoire.

— Philippe Teisceira-Lessard, La Presse

INDÉPENDANCE DU QUÉBEC

Catherine Fournier publiera un livre à l’automne

Catherine Fournier publiera un livre, cet automne, pour exposer ses réflexions sur le renouvellement du projet souverainiste. D’ici là, la députée indépendante de Marie-Victorin part à la rencontre des signataires du registre « Faut que ça bouge », mis en ligne après son départ du Parti québécois. « Il y a plus de 2200 personnes qui ont signé le registre, dit-elle. Je me rendrai dans les grands centres du Québec pour échanger avec ceux qui m’ont manifesté leur soutien. » Elle a amorcé cette série de rencontres privées hier, à Longueuil. L’initiative « Faut que ça bouge » vise à rassembler les souverainistes pour travailler « en dehors des fractures partisanes » pour faire du Québec un pays.

— Réjean Bourdeau, La Presse

Est de l’Amérique du Nord

Panne des services Google

Presque tous les services de Google sont tombés en panne dans l’est de l’Amérique du Nord, hier après-midi, causant des maux de tête à beaucoup d’internautes et d’entreprises qui dépendent du géant du web. L’entreprise a blâmé une « surcharge d’utilisation ». Des services comme YouTube, Gmail et Google Calendar ont été interrompus ou ralentis pendant quelques heures. Les problèmes ont d’abord été reconnus par Google à 15 h 25, a rapporté l’Associated Press. À 19 h 30, tout était revenu à la normale.

— Philippe Teisceira-Lessard, La Presse

Rectificatif

Résidence officielle du 24, promenade Sussex

Une erreur s’est glissée dans notre numéro d’hier dans l’article « Désertée par le premier ministre, négligée et sécurisée à coups de centaines de milliers de dollars ». La photo qui accompagnait le texte aurait dû être celle-ci, plutôt que celle qui a été publiée. Nos excuses. 

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