Professionnels en soins infirmiers

Champs d’exercice et activités réservées

Les professionnels en soins infirmiers sont les piliers fondamentaux du réseau de la santé et des services sociaux. Au Québec, il existe différents types d’infirmières et d’infirmiers qui ont tous un rôle déterminant à exercer pour donner des soins de qualité. Voici ce qu’il faut savoir sur ces différents professionnels, leurs champs d’exercice et leurs activités réservées.

Différents types d’infirmières et d’infirmiers

Les infirmières (iers)

Les infirmières (iers) forment le plus important groupe de professionnels de soins de santé. Au Québec, différents parcours de formation mènent à cette profession. Il y a le diplôme d’études collégiales (DEC) en soins infirmiers, d’une durée de trois ans, qu’on retrouve dans la majorité des cégeps de la province. Il y a aussi le continuum DEC-BAC, un programme harmonisé qui permet aux détentrices (eurs) d’une technique en soins infirmiers de compléter un baccalauréat en deux ans. Il y a également le baccalauréat en sciences infirmières, d’une durée de trois ans, qui accueille les étudiantes (ts) ayant fait un DEC en sciences de la nature ou en sciences, lettres et arts.

Les infirmières (iers) praticiennes (iens) spécialisées (és)

Souvent qualifiées (és) de super-infirmières (iers), les infirmières (iers) praticiennes (iens) spécialisées (és) (IPS) possèdent une formation et de l’expérience additionnelle en soins infirmiers. Ces professionnels ont suivi une formation avancée de 2e cycle universitaire en sciences infirmières et en sciences médicales, et détiennent une solide expérience dans un domaine clinique comme la néonatologie, la néphrologie, la cardiologie ou les soins de première ligne.

Les infirmières (iers) auxiliaires

Maillon essentiel des équipes de soin, les infirmières (iers) auxiliaires donnent des soins aux patients et collaborent avec les infirmières et infirmiers, les médecins et d’autres professionnels de la santé. Pour exercer cette profession, ces professionnels doivent suivre le programme de formation Santé, assistance et soins infirmiers (SASI), d’une durée totale de 1 800 heures, réparties sur deux ans. Celui-ci mène à l’obtention d’un diplôme d’études professionnelles (DEP) décerné par le Ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MEESR).

Des champs d’exercice professionnel définis

Au Québec, chaque profession est définie par un champ d’exercice. Ce dernier énonce les principales évaluations et interventions, ainsi que la finalité de la pratique professionnelle. Cette définition permet de saisir la nature et la particularité de chacune des professions. Il existe donc un champ d’exercice pour tous les professionnels de la santé. Par exemple, le champ d’exercice des infirmières (iers) se définit ainsi selon la Loi sur les infirmières et les infirmiers (LII) : « L’exercice infirmer consiste à évaluer l’état de santé d’une personne, à déterminer et à assurer la réalisation du plan de soins et de traitements infirmiers, à prodiguer les soins et les traitements infirmiers et médicaux dans le but de maintenir et de rétablir la santé de l’être humain en interaction avec son environnement et de prévenir la maladie ainsi qu’à fournir les soins palliatifs ».

Des activités réservées exclusives ou partagées

Au Québec, les professionnels se voient aussi reconnaître une participation à des activités réservées. Cette réserve professionnelle se justifie par le risque de préjudice associé aux activités visées. Certaines de ces activités réservées sont exclusives à une profession, alors que d’autres sont des activités réservées partagées entre diverses professions, c’est-à-dire entre des professionnels de différentes disciplines qui possèdent les compétences pour la réaliser. Par exemple, les infirmières (iers) et les infirmières (iers) praticiennes (iens) spécialisées (és) partagent plusieurs activités réservées. « Les infirmières (iers) praticiennes (iens) spécialisées (és) peuvent toutefois réaliser en plus cinq activités médicales telles que prescrire des examens diagnostiques, utiliser des techniques diagnostiques invasives et prescrire des médicaments selon leur domaine de spécialité », indique Régine Laurent, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ).

Utiliser leur plein potentiel

« Quand on regarde les activités qui leur sont réservées, les professionnels en soins infirmiers pourraient jouer un rôle plus important dans le réseau de la santé », soutient Mme Laurent. Les infirmières (iers) pourraient, par exemple, faire le suivi des patients souffrant de maladies chroniques comme l’hypertension et le diabète. Les infirmières (iers) auxiliaires pourraient, quant à elles (eux), contribuer encore plus aux soins, et ce, dans presque tous les domaines. « Celles-ci font encore face à la méconnaissance de nombreux gestionnaires », souligne Mme Laurent. Dans tous les cas, il importe donc d’utiliser le plein potentiel de ces professionnels en soins infirmiers.

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