George McPhee en position de force

« Il y a des équipes qui veulent vraiment protéger des gens, protéger leur alignement, et elles sont prêtes à payer un prix très honnête pour qu’on reste loin de certains joueurs et qu’on aille dans une autre direction », a indiqué McPhee, hier, en marge du « combine » de la LNH à Buffalo.

Les Golden Knights auront une fenêtre de trois jours, du 18 au 21 juin, pour analyser les 30 listes de protection et négocier avec des joueurs autonomes en devenir. Ils ne feront pas que réclamer un joueur par équipe pour bâtir leur formation. C’est beaucoup plus complexe que cela !

Voyons quels moyens sont à la disposition des Golden Knights pour bâtir la meilleure équipe d’expansion possible.

1. Accumuler les choix au repêchage

Plusieurs équipes ont été proactives et sont déjà allées voir George McPhee pour lui proposer une compensation afin de s’assurer qu’il ne réclame pas un joueur qu’elles ne veulent absolument pas perdre. McPhee devrait en retour faire le plein de choix au repêchage. « On voudrait être en situation de surplus pendant quelques années », a indiqué le DG. C’est surtout avec leurs nombreux choix que les Golden Knights vont pouvoir créer leur noyau au cours des deux ou trois prochaines années, et non à partir du repêchage d’expansion.

2. Repêcher… puis échanger

Nul doute que certains joueurs laissés libres dans le cadre du repêchage d’expansion intéressent davantage d’autres équipes que les Golden Knights eux-mêmes. Dans ce contexte, la nouvelle équipe peut très bien s’entendre à l’avance avec une formation pour qu’elle réclame tel ou tel joueur et qu’elle le cède ensuite en échange d’un autre ou d’un choix au repêchage. « Je suis sûr que des équipes vont voir sur les listes des joueurs qui s’inséreraient bien chez elles, qui combleraient un besoin, au contrat desquels il reste encore un ou deux ans, et qu’elles vont nous demander de les réclamer », a reconnu McPhee.

3. Embaucher… puis échanger

Les Golden Knights auront une fenêtre exclusive de trois jours pour embaucher des joueurs autonomes avec et sans compensation. C’est un privilège dont George McPhee entend se prévaloir. Il pourrait embaucher Alexander Radulov – ce n’est qu’un exemple –, ce qui ferait en sorte que le Canadien ne perdrait pas d’autres joueurs dans le cadre de l’expansion.

Mais les Golden Knights pourraient aussi servir de courroie de transmission pour des négociations avant d’échanger le joueur à peine embauché à l’équipe qui le voulait vraiment. Exemple : si les Maple Leafs de Toronto convoitent Michael Stone, des Flames de Calgary, et que Vegas ne s’intéresse à personne chez les Flames, ils pourraient faire signer un contrat à Stone et ensuite l’échanger aux Leafs contre d’autres actifs.

4. Tabler sur un mauvais contrat

Une équipe veut se débarrasser d’un contrat encombrant ? Pas de problème, il y a moyen de s’en débarrasser… pour peu qu’elle offre aux Golden Knights une compensation intéressante. « Il va y avoir du mouvement de ce genre-là, a convenu McPhee. Nous sommes prêts à assumer deux ou trois contrats dont des équipes voudraient se départir. Plusieurs équipes nous en offrent ! Nous les prendrons… pour le bon prix. »

Une autre option pour les Golden Knights : si un joueur en soi est intéressant et que c’est simplement son contrat qui est indigeste, ils pourraient l’échanger de nouveau, mais en retenant une partie de son salaire. Kari Lehtonen, par exemple, n’intéressera personne à 5,9 millions par année, mais si les Golden Knights retiennent 50 % de son salaire, il devient subitement plus attrayant !

5. Droits de négociation

Certaines équipes n’auront pas grand-chose d’intéressant à offrir au repêchage d’expansion. Leurs joueurs les plus attrayants pourraient être des joueurs de talent en voie de devenir autonomes. À défaut de mettre ces joueurs sous contrat pour mieux les échanger par la suite, les Golden Knights pourraient toujours échanger leurs droits de négociation à une autre équipe. Encore là, l’idée est d’accumuler un maximum d’actifs. Insistons là-dessus : la nouvelle formation réclamera 30 joueurs, mais ils ne feront pas tous partie de l’équipe à l’automne.

6. Accumuler les gardiens

Avec Marc-André Fleury, Antti Raanta, Philipp Grubauer et Calvin Pickard qui devraient être disponibles – sans compter quelques autres bons adjoints –, les Knights pourraient contrôler tout le marché des gardiens cet été en en réclamant quatre ou cinq au repêchage d’expansion. Ils n’en garderaient que deux et échangeraient les autres par la suite. Il ne fait aucun doute que Raanta et Grubauer vont susciter de l’intérêt.

7. Vegas a toutes les cartes, mais…

Toutes les équipes veulent éviter de perdre un joueur qu’elles aiment sans rien obtenir en retour. Il y a donc des pourparlers en ce sens. Prenons le cas des Blackhawks de Chicago. Le défenseur Trevor van Riemsdyk devrait être le joueur choisi par les Golden Knights plus tard ce mois-ci. C’est un bon jeune défenseur qui attiserait assurément l’intérêt des autres équipes. En coulisses, on raconte qu’ils auraient averti les Knights qu’ils échangeraient van Riemsdyk afin d’obtenir quelque chose pour ses services… à moins que les Golden Knights les dépannent. Selon ce qu’on entend, le dépannage en question serait que la nouvelle formation déleste les Hawks du contrat de Marcus Kruger. Ceux-ci auraient donc trouvé une façon habile de se redonner du pouvoir de négociation. « Nous avons eu une conversation en particulier qui a très bien été et j’imagine que les autres vont s’accentuer au cours de la semaine prochaine », a glissé McPhee. Faisait-il référence aux Hawks ? Des mouvements en ce sens pourraient être annoncés dès les prochains jours.

8. Et Ovechkin ?

L’ancien DG des Capitals de Washington est celui qui a fait signer à Alex Ovechkin un contrat de 13 ans lui rapportant en moyenne plus de 9,5 millions par année. Les spéculations vont bon train voulant qu’Ovechkin, s’il devait être échangé quelque part, le soit à Vegas. Après tout, c’est probablement la seule équipe qui serait en mesure d’absorber un tel salaire. « Les spéculations ne me surprennent pas, étant donné notre relation, mais je doute qu’il arrive quoi que ce soit de ce côté, a commenté McPhee. Il y a trop de chandails numéro 8 dans les gradins à Washington pour qu’ils échangent ce joueur. » McPhee a par ailleurs indiqué que les Golden Knights n’étaient pas nécessairement à la recherche de gros noms. « Le visage de notre concession, ce sera notre logo », a-t-il dit.