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Pourquoi pas des funérailles au musée, à la maison ou au golf ?

La Coopérative funéraire du Grand Montréal lance une opération marketing à la radio et dans les journaux pour faire mousser son nouveau concept : « Des funérailles sur mesure à l’endroit de votre choix. » Si les personnalités publiques y ont droit depuis toujours, le phénomène est encore marginal pour le commun des mortels.

« C’est quelque chose qui est totalement accessible pour tout le monde. Pas besoin d’être une vedette, affirme Caroline Cloutier, directrice du marketing et du développement pour la Coopérative funéraire du Grand Montréal. Si toi, tu es un golfeur et que tu veux faire ça sur un terrain de golf, pourquoi pas ? »

La Coopérative a décidé d’offrir des funérailles flexibles, ou « Flex », comme elle les appelle, pour satisfaire ses membres et ses autres clients. Ceux-ci souhaitent des lieux de recueillement près de chez eux. Jusqu’à maintenant, des ententes ont été conclues avec un musée, la Société Saint-Jean-Baptiste et les Habitations La Traversée, à l’Espace Fullum. Les familles peuvent aussi proposer des lieux de leur choix et même organiser les funérailles dans leur maison.

« Il y en a pour tous les portefeuilles, assure Caroline Cloutier. Comme on a besoin d’une équipe pour aller faire le montage de la salle, ça coûte 5 % de plus que dans nos installations. Le musée est un peu plus cher. »

Demande en hausse

« Je crois qu’il y a actuellement une demande pour ça, comme les mariages et les autres types de cérémonie, soutient Annie Saint-Pierre, directrice générale à la Corporation des thanatologues du Québec. Et la loi le permet. Quand on dit que les rituels évoluent, ça en fait partie. »

Selon Annie Saint-Pierre, les entreprises funéraires sont toujours ouvertes aux différentes demandes des familles, mais elles ont déjà des salons bien aménagés avec de belles salles de réception.

À Québec, une hausse de 75 %

Dans la Vieille Capitale, Harmonia se spécialise dans cette offre non traditionnelle depuis près de 11 ans. L’entreprise a eu une croissance annuelle de 15 % chaque année depuis cinq ans.

« Il y a vraiment une grande demande, confie avec beaucoup d’enthousiasme Solange Pelland, conseillère funéraire principale et chef de bureau chez Harmonia. Toutes les semaines, on a des gens qui font “Hein ? Ça se peut ?” »

Harmonia mise sur des événements à la mémoire du défunt à la suite d’une crémation. L’entreprise est aussi ouverte à l’embaumement et à la mise en terre, si tel est le souhait des familles.

« Depuis janvier, on a eu quatre funérailles à la maison. Mais le monde a changé. On ne parle pas du corps étendu sur la table de la cuisine pendant trois jours avec l’armée des pleureuses et des commères du village. On parle de familles qui veulent, dans l’intimité et de façon conviviale, se remémorer les bons souvenirs entourant le défunt. »

Pour tous les goûts

Créée en 2006, l’entreprise affirme avoir fait un long travail de repérage afin de trouver des lieux adéquats, de conclure des ententes et de former une équipe prête à faire face à toutes les éventualités. Les conseillers d’Harmonia prennent le temps d’analyser les besoins, les souhaits et le budget de chaque client. 

Les familles peuvent avoir un service de traiteur, de restaurant ou même aller acheter la nourriture à l’épicerie. Les funérailles les plus chères s’élèvent à 5000 $.

« Ce n’est pas qu’un catalogue de lieux. On écoute avant d’organiser l’événement. Si on a un mélomane, on va l’amener dans une maison de la musique avec un orchestre. On a eu un amateur de voile et on l’a reçu dans un club nautique. On est partout où vous êtes. On va aller à Cuba si vous voulez. »

Harmonia est convaincue d’avoir donné le ton au marché pour les 50 prochaines années, mais reste terre à terre.

« Lorsqu’un proche décède, avant que le premier nom qui vienne à l’esprit des gens soit le nôtre, ça va prendre encore 30 à 40 ans », estime Solange Pelland.

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