OPINION

Le Québec, le Canada et le défi américain

Les relations Québec-Canada sont souvent décrites comme celles de deux solitudes. Pourtant, nous partageons de nombreuses solidarités, dont nos liens commerciaux, qui sont aussi importants que méconnus.

Le Québec doit continuer de multiplier les missions économiques en Asie, en Europe et aux États-Unis, sans nous faire perdre de vue que 40 % du total des exportations québécoises est actuellement destiné au Canada.

Nous échangeons plus de biens avec la Colombie-Britannique qu’avec la Chine, plus avec le Nouveau-Brunswick qu’avec la France et plus avec l’Ontario qu’avec l’ensemble des 28 pays de l’Union européenne. C’est, bien sûr, une conséquence de notre histoire, mais c’est aussi une réalité bien contemporaine. À preuve : de 2000 à 2015, le commerce interprovincial a crû de 3,9 % par année en moyenne.

L’avenir ne sera pas différent, et les exemples parlent d’eux-mêmes.

Le récent partenariat entre le Mouvement Desjardins et cinq centrales provinciales de l’Association canadienne des coopératives financières et du groupe CUMIS permettra de créer l’une des sociétés indépendantes de gestion de patrimoine parmi les plus importantes au Canada.

En matière de technologie verte, l’entreprise québécoise Énergir s’est associée à G4 Insights, une entreprise de la Colombie-Britannique, pour concevoir un nouveau procédé de conversion de biomasse en gaz naturel renouvelable.

L’intelligence artificielle réunit, aujourd’hui, les centres de recherche, les entreprises et les gouvernements de plusieurs provinces.

Finalement, l’Accord de libre-échange canadien, entré en vigueur le 1er juillet 2017, a permis de libéraliser davantage nos marchés publics.

Le commerce canadien se développe dans un environnement de solidarité et de stabilité.

À l’heure où certains sont tentés par le protectionnisme à l’échelle mondiale et où notre partenaire américain sème le doute et l’instabilité, plus que jamais, le contexte appelle à la solidarité entre les partenaires canadiens.

Les partenaires gouvernementaux, bien sûr, mais aussi les représentants des entreprises et des travailleuses et travailleurs qui doivent être associés à leurs démarches.

Nous devons, collectivement, prendre conscience du potentiel de la zone économique canadienne : comme source d’importation ou comme marché d’exportation pour les biens et services, d’abord ; ensuite, sur le plan de la production, puisque l’imposition de tarifs nous incite à évaluer le potentiel des chaînes d’approvisionnement qui pourraient être davantage déployées sur l’axe est-ouest ; finalement, en collaborant davantage pour maximiser notre présence et ses retombées à l’international. Ensemble, nous avons la possibilité de démontrer notre volonté de renforcer un environnement économique stable propice aux investissements.

À l’occasion du 151e anniversaire de la fédération, proposons-nous de redécouvrir ensemble nos forces, nos atouts et nos solidarités. Choisissons le rapprochement dans le respect de nos différences. Favorisons nos échanges économiques, bien sûr, mais aussi nos relations culturelles, sociales et environnementales.

Nous avons un défi à relever et un avenir à dessiner ensemble.

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