Personnalités de la semaine

Richard Ouellet et Maxime Vandal

Ils n’en finissent plus d’accumuler les honneurs. Leur entreprise, Les Ensembliers, a été choisie parmi des milliers d’autres pour participer au prestigieux Kips Bays Decorator Show House, à New York, au printemps dernier. Richard Ouellet et Maxime Vandal sont nos personnalités de la semaine.

Les Ensembliers est une firme qui intègre sous le même toit l’architecture, le design et la construction, un modèle d’affaires rarissime. Richard Ouellet est designer et Maxime Vandal est architecte.

« Notre concept rappelle la Renaissance, où le maître bâtisseur construisait ce qu’il avait décidé, dit Maxime Vandal. Cela permet de faire des projets vraiment poussés sur le plan du design car on contrôle toutes les étapes. De cette façon, le projet qu’on construit n’est pas une image diluée de notre idée de départ. La créativité garde toujours le premier plan dans tous les paramètres du chantier de construction. »

Associés depuis 12 ans, les deux hommes, qui forment aussi un couple dans la vie, ont ouvert un second bureau à Toronto l’an dernier et souhaitent percer sur le marché américain. L’année 2016, pour eux, a été une véritable tornade d’événements qui les a propulsés vers leur objectif.

D’abord, Richard Ouellet a été choisi pour concevoir la prochaine collection de tissus de la célèbre maison Brunschwig et Fils. Il fait également partie, depuis peu, d’un groupe de designers triés sur le volet par Kravet, l’un des plus grands acteurs au monde en décoration. Il se joint ainsi à des designers de renommée internationale, dont Jonathan Adler et Nate Berkus, de véritables stars aux États-Unis. Cette équipe d’élite a pour mission de créer le décor de pièces dont tous les éléments sont offerts aux professionnels de la décoration sur le site transactionnel international de Kravet, qui détient 20 % du marché mondial de cette industrie.

Toutefois, c’est leur participation au Kips Bay Decorator Show House qui constitue pour eux la plus importante consécration, et qui a représenté un immense défi cette année pour leur entreprise de 35 à 40 employés. Cet événement annuel invite des designers à concevoir, construire et décorer une pièce dans une maison entièrement vide de New York, ensuite ouverte aux visiteurs. Dans le milieu, cet événement hautement médiatisé est considéré comme l’Oscar du design. Sur 2500 dossiers de candidature, seuls une vingtaine sont choisis. Le simple fait d’y participer constitue donc une victoire en soi.

Les Ensembliers ont eu leur pièce assignée le 23 février, et ils ont eu accès au site le 1er avril. Ils devaient livrer le projet le 4 mai. Un immense défi logistique à réaliser en peu de temps, tout en continuant à mener à bien les projets réguliers de l’entreprise. Environ 75 personnes ont contribué à faire la fameuse pièce, un dressing room spectaculaire de grand luxe qui a eu beaucoup de succès.

« Le fait d’être des Québécois choisis pour un événement aussi reconnu est une belle fierté pour nous, dit Richard Ouellet. De plus, Kips Bay va certainement aider notre marque à pénétrer le marché américain. Cela nous a donné de la notoriété et permis de remporter plusieurs distinctions. »

À MONTRÉAL

Parmi leurs réalisations remarquables des Ensembliers à Montréal, on peut parler d’un condo de 6000 pi2, le projet Redpath, qui fera l’objet d’un livre. Un client leur a donné comme mandat de combiner et d’aménager trois condominiums, sur trois étages.

« Notre approche est basée sur le travail d’artisans. On veut rassembler les meilleurs artisans pour qu’ensemble, on crée quelque chose d’unique et de personnalisé. »

— Maxime Vandal

« Chaque personne impliquée dans le processus de conception bonifie l’idée de base en apportant ses commentaires. Cela apporte une valeur ajoutée au projet et une richesse dans les détails et l’exécution. »

La prochaine étape, pour eux, sera de lancer des produits à la hauteur des ambitions qu’ils nourrissent pour leur marque. Ils sont notamment sur le point de lancer une collection de tapis.

« C’est à travers des produits qu’une marque voyage et devient internationale, dit Richard Ouellet. Cela assure la pérennité d’une entreprise. »

Heureux de leurs succès, ils soulignent toutefois que ceux-ci ne sont pas arrivés du jour au lendemain.

« Pour nous, ç’a été 12 années difficiles, dit Maxime Vandal. Nous sommes partis de rien. Les choses commençaient à bien aller quand la crise économique de 2008 nous a coupé les jambes et nous avons failli tout abandonner. Au lieu de cela, nous avons acheté la plus petite et plus ingrate maison de Westmount et nous l’avons complètement transformée. Nous l’avons ouverte pour des cocktails et nous avons invité des gens pour nous faire connaître. C’est comme ça que nous avons relancé l’entreprise, un contrat à la fois. »

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