FEMMES

Weng contrarie Johaug

La Norvégienne Heidi Weng a remporté la quatrième étape féminine du Tour de ski du Canada en devançant au sprint sa compatriote Therese Johaug, hier, à Québec. Partie avec 11 s de retard sur Weng dans cette poursuite de 10 km en style libre, Johaug l’a rejointe après 2 km de course et a dicté le rythme, sans toutefois réussir à lâcher Weng, qui l’a devancée de 0,1 s sur la ligne d’arrivée. La troisième place est revenue à une autre Norvégienne, Astrid Uhrenholdt Jacobsen, reléguée à plus d’une minute. Grâce à ce succès, Weng conserve la première place au classement général du Tour du Canada avec 5,1 s d’avance sur Johaug, qui, elle, est bien placée pour remporter le globe de numéro un mondiale. — Agence France-Presse

Une machine nommée Sundby

QUÉBEC — Le 5 décembre dernier avait lieu une étape exigeante de la Coupe du monde à Lillehammer : 30 km de ski avec les meilleurs fondeurs de la planète. Ce matin-là, le skieur américain Noah Hoffman a vu une scène qu’il n’est pas près d’oublier.

À l’hôtel, le Norvégien Martin Johnsrud Sundby était en train de s’entraîner sur un tapis. Il portait une veste lestée. Dans chaque main, il tenait un poids, qu’il soulevait au-dessus de sa tête. Et il faisait tout ça en courant.

« Ce jour-là, il a gagné l’épreuve de 30 km avec 44 secondes d’avance, se souvient Hoffman. Après, avec mes coéquipiers américains, on a essayé de reproduire ce qu’il fait à l’entraînement. On n’a pas été capables de faire une seule répétition… »

Sur le circuit de la Coupe du monde de ski de fond, le meneur au classement a la réputation d’être une machine d’entraînement. Il ne recule devant rien pour acquérir un avantage sur ses concurrents et s’entraîne plus de 1100 heures par année pour rester au sommet.

« Je n’ai pas le choix de faire ça. Je n’ai pas le plus grand des talents. Mais je suis vraiment bon à l’entraînement. Je suis capable de faire les sacrifices nécessaires pour être un athlète d’élite. »

— Martin Johnsrud Sundby

Le fondeur barbu mène un Tour du Canada prudent et discret jusqu’à maintenant. Il est cinquième au classement, juste derrière Alex Harvey. Pour lui, la saison est déjà dans la poche. Son avance au classement est insurmontable.

En remportant un troisième globe de cristal d’affilée, le Norvégien va compter un globe de plus que son légendaire compatriote Petter Northug. Sa domination du ski de fond semble naturelle, mais il n’en est rien. Sundby a travaillé comme un forcené toutes les facettes de son ski.

Il y a cinq ans, ce spécialiste du style classique a décidé que lui aussi aimerait gagner en patin. Sundby est aujourd’hui une menace sur ce style. Il a même gagné deux épreuves en patin cette saison. Maintenant, à 31 ans, il tente de rester menaçant dans le sprint, un réel défi pour un fondeur vieillissant.

REPOUSSER LES LIMITES

« Il repousse les limites à l’entraînement sur tous les plans. Par exemple, il fait des sorties de trois heures avec une veste lestée de sept ou huit kilos, explique Alex Harvey. Les Scandinaves s’entraînent parfois très, très lentement en distance. Souvent, on s’entraîne plus vite qu’eux. Mais lui, quand il s’entraîne, il va vraiment vite.

« En distance, il a toujours été très bon skieur. Je pense que sa première victoire en Coupe du monde en distance remonte à 2008. Mais ce qui est impressionnant, cette année, c’est son amélioration en sprint, poursuit Harvey. Il a quand même 31 ans. Pour moi, c’est ce qui est le plus impressionnant chez lui. »

Les longues sorties, les courses lestées de poids, les heures de fou… Si le peloton entier n’imite pas le régime d’entraînement du meilleur fondeur du monde, c’est tout simplement parce que la plupart des skieurs en sont incapables.

« Les 1100 heures de Sundby, je ne pourrais pas les faire, tout simplement parce que je me blesserais ou que je serais malade, explique le Français Maurice Manificat. J’estime que 900 heures par année, c’est mieux pour moi. En fin de compte, on est tous faits différemment. Alors il faut écouter son corps. »

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