Opinion

Pas question de minimiser les risques des pitbulls

L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec réagit à notre reportage « Qui veut sauver les pitbulls ? », paru samedi

Consulté par le gouvernement au sujet de l’encadrement des chiens dangereux, l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec a soumis un rapport initial dans lequel nous référons à des études scientifiques et références de différente nature.

Il est vrai que dans la cinquantaine de références prises en compte dans le cadre du comité de travail, cinq sont des études dont le commanditaire est un lobby de défense des animaux. Indépendamment de leur valeur méthodologique ou scientifique, ces études auraient dû être exclues ou minimalement être nuancées en précisant le conflit d’intérêts de l’auteur de manière spécifique. Nous ne l’avons pas fait clairement et nous reconnaissons qu’il s’agissait d’une erreur.

Par ailleurs, l’Ordre est accusé d’avoir tiré des extraits d’études sans avoir mis en relief la contrepartie. Dans les faits, notre priorité était d’établir que d’autres races représentaient également des dangers significatifs et nécessitaient, elles aussi, une intervention. Dans le rapport et ses annexes, puis au sein du comité de travail sur la question, nous avons fait valoir ce point. Dissipons ici toute ambiguïté : l’Ordre n’a aucunement l’intention de minimiser les risques des pitbulls.

À preuve, nous recommandons que l’encadrement des chiens dangereux aille plus loin que le seul bannissement des pitbulls. Cela fait plus de 20 ans que la profession vétérinaire exige des autorités compétentes qu’un virage sérieux soit pris dans l’encadrement des chiens dangereux. Notre position déplaît à de nombreux groupes de défense et nous n’avons jamais fléchi. Nous exigeons aussi qu’une réglementation des plus stricte soit mise en place, mais surtout appliquée à l’égard des propriétaires ainsi que des éleveurs afin que les pitbulls, mais aussi d’autres chiens dangereux, soient adéquatement encadrés et que les comportements irresponsables ne soient plus tolérés.

Notre Ordre a participé à ce comité de bonne foi, en toute honnêteté, et d’aucune façon nous n’avons cédé et ne céderons à quelque pression que ce soit de groupes d’influence. Chacune de nos interventions a été faite dans le seul et unique but de mieux protéger le public.

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