3/5 En attendant le Nouvel An

Mixologue au féminin

Qu’est-ce que la période des Fêtes, sinon un parfait prétexte pour se rassembler, étirer le temps et s’offrir quelques indulgences ? Cinq mixologues triés sur le volet nous proposent, tour à tour, une création originale pour faire le pont jusqu’au jour de l’An. Aujourd’hui, le Chaï des bois de Julie Bélanger-Cateysson, du resto-bar Ludger, à Montréal.

« J’ai été vraiment chanceuse », annonce d’emblée la mixologue Julie Bélanger-Cateysson. La voie semble effectivement avoir été tracée d’avance pour cette jeune femme, qui est pourtant l’une des rares mixologues féminines à gérer l’arrière d’un bar.

À la finale régionale montréalaise du dernier concours de mixologie Made with love, qui avait lieu le 11 décembre, on ne retrouvait que quatre filles sur quarante participants. Elle a réussi à décrocher une troisième place dans la catégorie Prix du public. Pas mal, pour un premier concours à vie ! « Il y a de l’ouverture, constate-t-elle. Le milieu est en train de changer. Quand j’ai commencé dans le milieu, il y a 12 ans, il n’y avait que des gars derrière le bar. On trouve maintenant de très bonnes mixologues à Montréal. »

Rien n’annonçait qu’elle ferait un jour sa place dans cet univers. Après un baccalauréat en publicité et en marketing, elle est débarquée à New York afin de perfectionner son anglais, avec un sac à dos en guise de bagages et 200 $ en poche. Rapidement, elle s’est dégoté un boulot dans un petit bar à cocktails du Lower East Side, où le barman l’a prise sous son aile et lui a montré comment fabriquer les sirops et reconnaître les différents alcools.

Après des passages dans d’autres restos, elle a été embauchée au Ludger, dans le quartier Saint-Henri à Montréal, où on lui a donné carte blanche pour la carte des cocktails. L’ancien tenancier de bar avait laissé ses recettes. Pendant un certain temps, elle a fait du millage sur ce cahier, avant de commencer à développer ses propres recettes de cocktails : un apprentissage « sur le tas », comme elle le décrit.

« J’apprécie les cocktails amers et ceux qui sont peu allongés tout en étant smooth, dit-elle. Si on allonge trop, on perd le goût des alcools. Un bon cocktail offre aussi un juste équilibre entre le sucre et l’acidité. »

« Ce que j’aime, c’est le côté créatif de ce travail. Je regarde le menu, on me fait goûter et je vois quels cocktails ça m’inspire. Ce n’est jamais la même chose. Et tu vois tout de suite, avec le public, si tu es arrivée avec une bonne ou une mauvaise recette. Les cocktails, c’est comme pour la cuisine : si c’est raté, c’est raté ! »

Ses trois alcools fétiches pour les fêtes

Le vermouth

Un alcool qui s’est perdu avec les années, mais qu’on gagnerait, selon elle, à redécouvrir, en tant qu’apéritif ou digestif, ou marié à d’autres alcools.

Le gin Cirka

Un produit montréalais « bien balancé ».

Le whisky

Le Woodford en particulier. « Il n’est pas trop cher et présente de belles saveurs. Tu peux le prendre sur glace ou tel quel. Et il se mélange bien aux cocktails chauds. » 

Recette

Le Chaï des bois, de Julie Bélanger-Cateysson

Après une sortie en plein air ou pour clore un souper sur une note épicée, un cocktail chaud et réconfortant qui peut être servi avec ou sans alcool.

Ingrédients

1 sachet de thé chaï

1 bâton de cannelle

1 anis étoilé

1 oz de whisky Woodford

Crème fouettée

Zeste d’orange

Cannelle en poudre

Préparation

1. Faites infuser un sachet de thé chaï dans une tasse d’eau.

2. Ajoutez un bâton de cannelle et un anis étoilé pour rehausser le goût.

3. Faites bouillir le thé et les épices de 2 à 3 minutes et laissez reposer une minute. 

4. Versez dans un verre de style old fashioned.

5. Ajoutez 1 oz de whisky Woodford.

6. Garnissez de crème fouettée. Ajoutez le zeste d’orange et saupoudrez d’un nuage de cannelle en poudre.

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