Camps de jour

Le réel coût des camps d’été

Dans leurs publicités, certains camps mettent de l’avant que les sommes facturées aux parents sont admissibles au crédit d’impôt pour frais de garde et à ceux pour les activités physiques ou artistiques. Quelle économie d’impôt pouvez-vous réellement espérer ? Plusieurs éléments entrent en ligne de compte.

FRAIS DE GARDE

Le gouvernement fédéral accorde une déduction pour frais de garde, c’est-à-dire que cette somme est retranchée de votre revenu imposable. L’économie d’impôt dépend donc de votre taux d’imposition.

Le gouvernement provincial, lui, accorde un crédit d’impôt de 26 à 75 % pour les frais de garde en fonction du revenu familial net. « Les balises sont toutefois un peu différentes en ce qui concerne les camps de vacances où les enfants dorment sur place », indique Sylvain Moreau, associé en fiscalité chez Raymond Chabot Grant Thornton à Saint-Jérôme.

En effet, le gouvernement provincial limite à 125 $ par semaine les frais admissibles pour les enfants de 7 ans et plus (200 $ par semaine pour les plus jeunes) pour les séjours dans les colonies de vacances. Pour les autres services de garde, incluant les camps de jour, le maximum admissible est de 8000 $ par an pour les enfants de 6 ans et moins et de 5000 $ par an pour ceux de 7 à 16 ans.

Prenons l’exemple d’une famille où un parent gagne 60 000 $ et l’autre, 40 000 $. Ils envisagent de dépenser 1000 $ pour la garde de leur enfant de 12 ans pendant une semaine.

COÛT DU CAMP DE JOUR APRÈS IMPÔT

247 $ (économie d’impôt de 753 $)

COÛT DU CAMP DE VACANCES APRÈS IMPÔT

806 $ (économie d’impôt de 194 $)

Toute une différence !

CRÉDIT D’IMPÔT POUR LES ARTS ET LES SPORTS

Cependant, si le camp de vacances est axé sur une discipline artistique ou sportive, les parents pourraient profiter d’autres crédits d’impôt. Au fédéral, il existe un crédit d’impôt remboursable de 1000 $ par enfant pour les activités physiques, ce qui permet une économie d’impôt de 150 $. Quant au crédit d’impôt pour les activités artistiques, il est non remboursable et il est limité à 500 $ par enfant. Comme il faut tenir compte de l’abattement du Québec dans son cas, l’économie d’impôt maximale est de 63 $.

« On parle d’activités artistiques, mais c’est assez large. Cela peut comprendre une activité liée à l’écologie, par exemple. »

— André Boulais, associé chez Boulais CPA et chargé de cours en fiscalité à HEC Montréal

Le gouvernement provincial, lui, offre seulement un crédit d’impôt remboursable pour les activités des enfants. Il est établi à 300 $ par jeune de 5 à 16 ans. L’économie d’impôt maximale est donc de 60 $. « Pour 2016, le crédit passera à 400 $, précise M. Boulais. De plus, si le revenu net familial dépasse 132 650 $, on perd l’accessibilité au crédit. »

Ainsi, si la famille de tout à l’heure a choisi un camp de vacances d’équitation, par exemple, le coût après impôt diminuerait un peu plus pour atteindre 714 $, selon M. Moreau. « Les frais admissibles pour les activités physiques et artistiques doivent d’abord être déduits comme frais de garde au fédéral, précise-t-il. Le Québec nous laisse le choix. »

CAMPS HORS QUÉBEC

Votre jeune a envie d’un camp à l’extérieur du pays ? « Pour être admissibles au crédit d’impôt pour la garde d’enfant, les services doivent avoir été assurés au Canada par une personne qui y résidait », précise Geneviève Laurier, porte-parole de Revenu Québec. Un camp en Ontario pourrait donc être admissible, mais pas aux États-Unis. Deux exceptions : si le particulier vivait temporairement hors du pays ou s’il habite près de la frontière et que le camp de jour américain est situé plus près de sa résidence que tout autre camp canadien. Cette exception ne s’applique pas aux camps de vacances.

Camps d'été

Coup de pouce aux familles à faible revenu

Pour de nombreuses familles à faible revenu, seules les vacances à Balconville sont envisageables dans le budget. Heureusement pour elles, un programme d’accessibilité financière du ministère de l’Éducation permet à plusieurs jeunes de faire un séjour en camp malgré tout. « En vertu de ce programme, 70 camps membres de l’association établissent le coût des séjours en fonction des revenus familiaux, explique Éric Beauchemin, directeur général de l’Association des camps du Québec (ACQ). Sur présentation de leur déclaration de revenus, les parents peuvent obtenir un prix réduit. Cela peut même aller jusqu’à la gratuité dans certains cas. » L’an dernier, une famille de trois personnes devait avoir un revenu familial brut de 35 999 $ et moins pour avoir droit à une réduction. Le seuil était de 43 999 $ et moins pour une famille de quatre personnes et de 49 999 $ et moins pour une famille de cinq. Les personnes intéressées n’ont qu’à communiquer avec un camp offrant ce programme. Ils sont bien identifiés sur le site de l’ACQ.

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