Le Canadien

Phillip Danault : dossier réglé

Le 26 février 2016, Marc Bergevin réalisait l’un de ses bons coups comme directeur général du Canadien. Il envoyait Dale Weise et Tomas Fleischmann aux Blackhawks de Chicago et recevait en retour un choix de deuxième tour en 2018 et Phillip Danault.

Fleischmann n’a plus joué après cette saison, Weise a ensuite été confiné à un rôle très secondaire chez les Flyers de Philadelphie.

Danault, lui, s’est imposé comme un incontournable chez le Canadien. Il devait passer en arbitrage salarial vendredi, à la veille de son mariage, mais il n’aura pas à le faire. Le Québécois a signé hier un contrat de trois ans d’une valeur annuelle de 3,083 millions.

Pour bien comprendre le type de joueur qu’il est et son utilité pour le Canadien, rien comme une anecdote racontée par sa conjointe Marie-Pierre. Elle a dit qu’au moment où Danault a repris ses esprits après avoir reçu un foudroyant tir de Zdeno Chara à la tête la saison dernière, son souci semblait plutôt… statistique.

« J’espère au moins qu’ils m’ont donné mon tir bloqué », a-t-il dit. Il l’a eu. Une commentaire sans doute chargé d’ironie, pour dédramatiser la situation, mais qui permet de voir un peu mieux sa manière d’aborder chaque match.

Certains s’attendaient à ce qu’il gagne quelques dollars de plus, compte tenu de ses états de service et de la situation du Canadien au centre, mais Danault ne semble pas s’en offusquer. Il a publié sur son compte Instagram une photo où il fait le signe de 3 avec les doigts, tout sourire, aux côtés de sa conjointe et de son chien. À tout le moins, il pourra se marier l’esprit tranquille.

À son dernier tournoi de golf caritatif, Danault avait clairement manifesté son intention de rester longtemps avec le Canadien. L’un de ses agents, Stéphane Fiset, avait expliqué que le contrat n’était toujours pas signé, car le repêchage et l’ouverture du marché des joueurs autonomes occupaient toute l’attention de Marc Bergevin.

Les deux grands événements de l’été derrière lui, Bergevin a réglé les dossiers prioritaires de ses joueurs autonomes avec compensation : Joel Armia vendredi, Phillip Danault hier.

Danault a accepté un contrat qui ressemble à ceux signés l’été dernier par Erik Haula avec les Golden Knights de Vegas ou Jean-Gabriel Pageau avec les Sénateurs d’Ottawa. Dans tous les cas, l’âge est à peu près le même, tout comme la position et la production offensive. Le marché semblait dicter une telle solution. Avec un pacte de trois ans, le Canadien achète aussi une année d’autonomie à son joueur.

Quel rôle ?

Il reste maintenant à voir quel rôle occupera Danault l’an prochain. Sur papier, à moins d’une surprise, il est désormais le centre du deuxième trio, derrière Jonathan Drouin. Ce qui vient avec plus de responsabilités offensives.

« Phillip se voit comme un joueur très important dans l’organisation du Canadien. Peu importe le rôle qu’ils vont lui donner, il va embarquer là-dedans et il va faire de son mieux. »

— Stéphane Fiset, agent de Phillip Danault

Le principal intéressé avait confié à La Presse qu’il accepterait volontiers un rôle plus offensif. Il a rappelé qu’il avait bien fait il y a deux saisons entre Max Pacioretty et Alexander Radulov. Il avait conclu la saison avec 13 buts et 27 aides en 82 matchs.

L’année dernière a été plus ardue. Il a raté 15 matchs pour une commotion après le tir de Chara, puis 15 autres matchs en raison de raideurs au cou et de vertiges. Il n’a inscrit que 8 buts et 17 aides en 52 matchs. En revanche, il a gagné 52,8 % de ses mises en jeu et a été l’un des très rares attaquants du Canadien à ne pas terminer la saison dans le négatif côté différentiel. Son jeu défensif lui a valu, avec raison, plusieurs éloges.

Le mois dernier, Danault s’était toutefois promis de ne pas aborder le prochain camp de la même manière que le dernier. Il s’était présenté la saison dernière avec des attentes précises – à propos de ses partenaires de jeu, du trio dans lequel il aurait sa place. Cette approche ne l’a pas aidé, selon lui.

« Je ne ferai pas ça cette année, avait-il indiqué. Peu importe avec qui je joue, je vais pouvoir aider mon équipe à gagner. Je suis prêt à jouer un rôle plus offensif s’il le faut. Je n’aurai jamais assez de temps de glace, je pense. Peu importe où je vais jouer et dans quel rôle, je n’en aurai jamais assez. »

Danault parlera aux médias aujourd’hui.

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