réseau de la santé

Hausse marquée du nombre de congés de maladie

Le gouvernement a versé 500 millions de dollars en assurance salaire l’an dernier, une augmentation de 100 millions.

La nouvelle ministre de la Santé, Danielle McCann, est « extrêmement préoccupée » par l’augmentation fulgurante des employés en congé de maladie dans le réseau de la santé.

En entrevue avec La Presse, hier, Mme McCann a souligné que la somme versée par le gouvernement en assurance salaire a bondi de 100 millions de dollars l’an dernier, pour atteindre 500 millions.

« C’est préoccupant. Et nous, on veut soutenir notre personnel, entre autres les infirmières », a affirmé la ministre à sa sortie du congrès annuel de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ).

Pour améliorer la situation, Mme McCann veut notamment abolir le « temps supplémentaire obligatoire » (TSO). « Le TSO, il faut que ça disparaisse. Ce n’est pas des conditions pour nos infirmières », a dit la ministre.

Mme McCann estime que diminuer le nombre de postes à temps partiel pour les transformer en temps complet aidera à éliminer les heures supplémentaires obligatoires. Actuellement, 50 % des postes d’infirmières dans le réseau sont à temps partiel. « C’est énorme […] Il y a beaucoup de potentiel », a déclaré la ministre.

Celle-ci souhaite également pourvoir tous les quarts de travail et « veiller à ce que les ratios infirmières-patients garantissent une prestation de soins humains et sécuritaires et de qualité ».

Pas de grande réforme en vue

Aucune réforme majeure des structures n’est dans les plans de Mme McCann. « On en a eu tellement dans le réseau. Ça a épuisé tout le monde. C’est fini, les changements de structure pour le moment. Nous, ce qu’on va faire, c’est un changement de fonctionnement. »

Présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), Nancy Bédard se réjouit de la position de la ministre. Depuis avril, Mme Bédard a effectué une grande tournée des établissements de santé de la province et dit avoir constaté l’augmentation de la détresse chez les professionnels en soins.

« Je suis très contente que la nouvelle ministre le voie et s’y attaque. Les professionnelles en soins sont en surcharge et épuisées. Les gens tombent comme des mouches. C’est une excellente idée de s’y attaquer », note Mme Bédard.

Un homme à la tête de l’OIIQ

Pour la première fois de son histoire, l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) est maintenant dirigé par un homme. Luc Mathieu, de l’Estrie, a été élu président lundi. Plus grand ordre professionnel de la province, l’OIIQ regroupe 75 000 membres, dont 90 % sont de sexe féminin. « Je représente la profession, je ne représente pas un genre ou un autre, affirme M. Mathieu. Ce qui m’a amené à poser ma candidature, ce sont les années de réforme qu’on a eues, avec les effets néfastes que ça a eu. Je veux redonner du souffle et du dynamisme à la profession et m’assurer que les soins donnés répondent bien aux besoins de la population. »

— Ariane Lacoursière, La Presse

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.