Conférence C2 Montréal

Une image de marque forte

P.K. Subban

Ceux qui doutaient encore que P.K. Subban ne faisait pas les choses comme les autres n’ont qu’à examiner son entre-saison.

Depuis la fin du calendrier du Canadien, en plus d’avoir soutenu intensément les Raptors de Toronto, il a fait des allers-retours à Londres, assisté au dîner des correspondants de la Maison-Blanche et rencontré David Beckham, la copropriétaire des Lakers de Los Angeles Jeanie Buss ainsi que l’as du marketing Maverick Taylor, un proche de LeBron James.

Il participera à une partie de basketball caritative avec Snoop Dogg en marge du Grand Prix du Canada et animera aussi un gala Just For Laughs le 1er août.

Et bien sûr, il répond à son engagement de lever des fonds pour l’Hôpital de Montréal pour enfants.

Subban voit bien que certains craignent que son attention ne soit pas entièrement consacrée au hockey. Mais ça fait longtemps que le défenseur du Tricolore a cessé de se soucier de ces gens-là.

« Je suis très stratégique par rapport à ce que je décide de montrer aux gens. Je m’entraîne, je dors, je mange, je reçois des traitements… et dans mes temps libres, je fais des choses cool. Je ne suis pas assis dans un bateau à pêcher toute la journée, ce n’est pas mon truc. »

— P.K. Subban

« Il y en a qui préfèrent jouer au basket ou aller en vacances. Moi, je rencontre du monde cool, je me fais de nouveaux amis et je fais du réseautage. »

P.K. Subban est partout. Sa vie est dirigée de façon hyper serrée et ses apparitions publiques sont présentement documentées afin de montrer de quel été il se sera chauffé.

Sa vie est un film dans lequel nous sommes tous des figurants.

« Ma priorité demeure d’être à mon mieux lorsque la saison va commencer, assure-t-il toutefois. Tout ce que je fais est structuré en fonction d’être à mon meilleur. Mais ce n’est pas parce que vous ne le voyez pas que je ne le fais pas. »

UNE MEILLEURE PERSONNE

Hier, Subban participait à la conférence C2 Montréal pour parler des valeurs qui le motivent à s’améliorer.

« Je ne pourrais pas être comblé dans ma vie à seulement jouer au hockey, a-t-il admis durant son allocution. Je l’ai compris il y a très longtemps. Je serai comblé en ayant un impact sur les gens autour de moi. Au moment de partir, je veux pouvoir laisser un legs. Et si je peux sentir que j’ai réussi à changer le monde, ne serait-ce qu’un tout petit peu, je pourrai reposer en paix.

« Je veux exceller et être le meilleur joueur de hockey possible. Mais je veux aussi être la meilleure personne possible. »

Le défenseur-vedette a évoqué son engagement philanthropique, le temps de dire qu’il voulait donner le ton à une nouvelle génération d’athlètes, d’entrepreneurs et de gens d’affaires.

« Vous n’avez pas besoin d’attendre d’avoir 50 ou 60 ans pour redonner et aider la communauté », a-t-il dit.

À première vue, la présence d’un joueur de hockey parmi une faune de créatifs et d’innovateurs peut sembler incongrue. Après tout, il est issu d’un sport normalement très conservateur. 

Mais à mesure que Subban s’approche de la personnalité médiatique parfaite – talent, charisme, réputation, image léchée, générosité, humour… tout y est –, n’est-ce pas un aboutissement naturel que de le voir frayer avec l’intelligentsia du marketing ?

« Je viens parler de ce à quoi je crois en termes d’image de marque, a expliqué l’as défenseur en entrevue. Les gens voient le slogan Change The Game sur mes casquettes ; ils doivent comprendre que ça ne s’applique pas seulement à ce que je fais sur le plan professionnel, mais à tout ce que je fais. Je veux redonner, et redonner mieux. Je veux jouer au hockey et je veux jouer mieux. Je veux mousser ma marque et le faire de la bonne manière.

« Pourquoi se contenter de viser haut quand on peut viser la lune ? Je veux faire les choses comme elles n’ont jamais été faites auparavant. »

PAS LA TÊTE À LA COUPE DU MONDE

Même au milieu d’un parterre de professionnels dans le vent, P.K. Subban se démarquait. Car ce n’est pas un joueur de hockey, c’est une star. Son aura dépasse la patinoire. Même si tout ce travail sur son image de marque lui servira bien au-delà de Montréal – au-delà du hockey, peut-être –, il est ironique de constater qu’au moment où des rumeurs d’échange ont commencé à suinter sur les réseaux sociaux, Subban semble s’être enraciné plus que jamais dans la communauté.

En fait, s’il y a un endroit où son statut de star peut s’être effrité quelque peu, c’est sur la glace. Sa fin de campagne en queue de poisson et cette lancinante blessure au cou qui l’a forcé à faire l’impasse sur le Championnat du monde pourraient jouer contre lui aujourd’hui alors qu’Équipe Canada s’apprête à annoncer les sept derniers membres de sa formation en vue de la Coupe du monde.

« Je n’ai pas choisi de ne pas aller aux Mondiaux, précise-t-il. Si j’avais été en santé, j’y serais allé. Je n’ai jamais renoncé à une occasion de représenter mon pays.

« Mais mon esprit n’est pas au hockey pour le moment. C’est l’entre-saison, et on verra ce qui sera décidé demain, nous a-t-il dit. Aujourd’hui, je participe à C2. »

Peut-être se doute-t-il qu’il pourrait être laissé de côté par Équipe Canada. Mais Subban va s’en remettre. Et sa marque aussi.

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