LECTURE HOPE

Après le bonheur et l’amour : l’espoir

Hope, le grand livre de l’espoir

Leo Bormans

Éditions de l’Homme, 352 pages

Après avoir exploré le bonheur et l’amour dans Happiness et Love, Leo Bormans se penche cette fois-ci sur l’espoir, avec Hope. Dans ce tout nouveau livre, il a une fois de plus demandé à une centaine d’experts du monde entier de faire part de leurs recherches sur ce thème universel. Nous nous sommes entretenue avec lui.

À la suite des attentats de Paris, est-ce important de garder espoir ?

Oui. Je pense que l’espoir va devenir le mot de l’année. On en a besoin. Le contraire de l’espoir n’est pas le désespoir, mais bien la peur et l’angoisse qui nous paralysent. Quand on a peur, on ne fait plus rien. Il y a beaucoup d’experts qui étudient l’espoir et on apprend qu’il se transmet, qu’il est motivant et inspirant, que c’est une source de résilience, de succès et de paix. On trouve dans le livre des notions concrètes sur l’espoir qu’on peut utiliser dans notre vie quand, par exemple, on reçoit un diagnostic de cancer ou qu’on traverse une période difficile. Ça fait partie de la vie que de franchir des obstacles et il faut toujours passer à travers en gardant espoir.

L’espoir est-il universel ?

Oui, j’ai fait le tour du monde pour parler de ce thème, qui est le dernier volet de la trilogie. Le bonheur, c’est l’ultime motivation de nos actions, le sentiment suprême est l’amour, et l’espoir est le moteur de nos actions. C’est le carburant qui fait tourner le moteur. Ça va au-delà de l’optimisme. L’espoir, c’est l’optimisme avec des manches retroussées. Les recherches ont montré que les hauts niveaux d’espoir sont universels. Il n’est pas un luxe, mais une ressource psychologique universelle que l’on trouve aux quatre coins du monde. On le voit en ce moment dans ce qui se passe après les attentats. Les gens ont un grand besoin d’attachement. Ils veulent être ensemble, solidaires, plus forts que tout, et souhaitent prendre leur vie en main. Si nous perdons l’espoir, nous restons enfermés dans l’adversité et l’impuissance.

Les écoliers optimistes réussissent mieux que les écoliers moins optimistes, selon vous. Pourquoi ?

Les études montrent que l’espoir est positivement associé à l’estime de soi, à la satisfaction dans la vie, à la santé mentale et à la réussite scolaire chez les écoliers. Les jeunes qui ont un haut niveau d’espoir sont plus forts sur le plan psychologique. Vu que l’espoir est malléable et qu’une personne pessimiste peut apprendre à devenir optimiste, les jeunes ont besoin d’un effort de la part des adultes qui prennent soin d’eux. Les parents offrent un modèle d’espoir tout comme les enseignants en stimulant le mode de pensée optimiste chez les enfants. On voit aussi dans les études que les jeunes qui sont pleins d’espoir vivent plus longtemps – six ou sept ans de plus – que les autres.

Quel rôle joue l’espoir dans notre vie au quotidien ?

Il est une dimension essentielle du bien-être et de la réussite dans la vie. C’est une force. Je donne des formations à des patrons et des employés et nous voyons que les gens pleins d’espoir ont plus de succès dans leurs études, dans leur travail, dans leur couple, et sont moins malades. C’est ce qu’on appelle le possibilisme. C’est une combinaison de croire et d’agir. C’est croire que l’avenir sera meilleur et d’agir en conséquence. Si vous êtes sur la table d’opération et que vous pensez que vous allez mourir, vous aurez en effet plus de chances de mourir ! Quand on pense que le ciel va tomber sur notre tête, il y a plus de chances que ça arrive !

Est-ce un devoir moral que d’avoir de l’espoir ?

On ne peut jamais obliger quelqu’un d’être heureux ou plein d’espoir. Nous pouvons toujours découvrir en nous de nouvelles sources de forces personnelles. C’est ce qui est formidable ! L’espoir est un choix et il s’apprend. Quand on veut, on peut. Vous savez, les personnes qui ont de grands espoirs parviennent à réaliser leurs rêves. L’espoir est contagieux et l’espérance est une aptitude qui peut s’acquérir. C’est une bonne nouvelle.

Vous avez reçu, dans votre village en Belgique, des réfugiés syriens et afghans. Que vous ont-ils appris ?

J’habite un village de 10 000 habitants en Belgique et notre village a accueilli 500 réfugiés syriens et afghans. Certains utilisent ma salle de bains, car ils n’en ont pas. Lorsque je discute avec eux, je réalise qu’ils sont ici parce qu’ils sont pleins d’espoir pour leur avenir, ils veulent comme vous et moi être heureux avec leur famille et bâtir une vie ici. Ils veulent avoir une vie meilleure et ils sont sur la bonne voie.

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