Opinion  Montréal

Quand le Plateau étouffe ses commerçants

Le Plateau s’attaque aux locaux vacants. Apparemment, M. Ferrandez n’a pas fini d’étouffer ses commerçants.

J’ai en location un local commercial coin Roy et Saint-Denis. Géographiquement, c’est l’un des plus beaux endroits de Montréal. J’y suis depuis maintenant quatre ans. Peu à peu, lentement, doucement, les affiches « local à louer » sont apparues. Cette semaine, un ami qui est rentré au Québec après un long voyage de deux années n’en croyait pas ses yeux. « Mais que se passe-t-il ? », qu’il me dit. « On dirait une ville qui devient fantôme ».

Les commerçants abandonnent la rue Saint-Denis, étouffés par les comptes de taxes. Et le maire Ferrandez qui en rajoute. Il va taxer encore plus les locaux vacants !

Les propriétaires sont abandonnés. J’ai la chance d’être ami avec le mien. Il ne sait plus que faire. Les locateurs potentiels s’enfuient quand ils voient le compte de taxes à venir. J’ai la chance d’avoir un local au deuxième étage. Je paie 6000 $ de taxes par année, plus le loyer (environ 2000 $ par mois) et le chauffage. Mon voisin du bas paie 4500 $ de loyer par mois, plus 12 000 $ en taxes. Le propriétaire, qui reçoit une facture de taxes municipale et scolaire de 31 200 $, assume la différence, soit 13 200 $. Tous se promènent les oreilles basses, comme on dit. Et la grande nouvelle de vendredi dernier, la Ville va taxer les propriétaires négligents. Mais qui est vraiment négligent dans ce dossier ?

Monsieur Ferrandez se promène en habit afin de dénoncer les graffitis. Quand s’attaquera-t-il aux vrais problèmes ? Un, à ces pollueurs (graffitis) qui n’en finissent plus d’abîmer nos murs et nos vitrines, et deux, à trouver une solution avec les propriétaires, afin de ramener les commerçants sur cette belle artère de Montréal.

De plus, des travaux importants s’en viennent rue Saint-Denis en septembre. Et les taxes qui ne baisseront pas pour autant. C’est un arrêt de mort imminent pour de nombreux commerçants.

Sur quelle planète M. Ferrandez vit-il ? Comment prend-il ses décisions ? A-t-il déjà été en affaires ? Quelqu’un a déjà dit « le boutte du boutte, c’est le boutte ». Cessez de nous étouffer…

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