ARTÈRES COMMERCIALES  AVENUE VICTORIA

C’est tout à fait ça

434

Un vêtement tout mignon d’Electrik Kidz ? Un bijou écolo Ada-Jito ? Une carte de fête singulière ? Partageant son local avec Motif, C’est tout à fait ça déploie dans un espace tout blanc des cadeaux originaux. « Plusieurs de mes fournisseurs n’avaient pas de points de vente sur la Rive-Sud, dit la copropriétaire Sylvie Tessier. On y expose nos coups de cœur d’artisans et designers canadiens. Quand on dit que ça vient d’ici aux clients, ça double le coup de cœur ! » Pour des cadeaux qu’on ne recevra pas en double !

ARTÈRES COMMERCIALES  AVENUE VICTORIA

La rue du village

La Presse vous présente chaque semaine une artère commerciale à travers ses détaillants incontournables, originaux ou charmants. Aujourd’hui, l’avenue Victoria, à Saint-Lambert.

L’avenue Victoria vit-elle un renouveau ? Plusieurs adresses ont ouvert leurs portes depuis le début de 2015, aux côtés des vénérables Histoire de pâtes, L’Échoppe des fromages et magasin Taylor (1920). Pour une charmante boutique comme Aza & Bela qui a rendu l’âme, des boutiques de vêtements, accessoires et produits québécois proposent du neuf à la clientèle lambertoise. 

« Un beau ménage s’est fait ces dernières années, juge l’opticienne Marie-Sophie Dion des bars à lunettes qui portent son nom. Certaines boutiques cadeaux ne correspondaient pas aux désirs des gens. Aujourd’hui, les commerces ciblent davantage les jeunes professionnels et les familles. »

« Il y a un renouveau. La Ville a investi dans la Corporation. Il y a un plan stratégique depuis deux ans pour soutenir la croissance. »

— Vincent Trudel, président par intérim de la Corporation de développement économique de Saint-Lambert

« On appuie les événements majeurs comme Saint-Lambert en fête à la fin d’août qui permet une visibilité non négligeable aux commerçants avec ses 60 000 visiteurs. On opère un marché les jeudis, un succès cette année avec 32 producteurs et transformateurs. Aussi, on organise des petits-déjeuners réseautage. Une centaine de personnes sont venues aux activités. On essaie d’être un catalyseur et d’amener les commerçants à travailler ensemble. »

La Corporation planifie aussi une campagne publicitaire d’achat local, à la fin d’août. « Plus de 40 commerçants veulent participer, ajoute Vincent Trudel. C’est un premier essai. Ce n’est rien d’original, mais c’est une série d’activités qui permettent à tous de se rassembler autour d’une même vision : le meilleur produit et le meilleur service à la clientèle. »

DES TRAVAUX QUI ONT FAIT MAL

Cinq ans après qu’on ait éventré l’artère commerciale de Saint-Lambert, pour des travaux de réfection, on souhaite que la clientèle reprenne ses aises ! « Les travaux sur Victoria ont été mortifères, lance Max Dubois, propriétaire de L’Échoppe des fromages. Ils ont tué le centre-ville. Certains détaillants ont perdu leur clientèle. Heureusement, quand la rue a été transpercée, j’ai développé la livraison, la clientèle corporative, les cocktails… Et j’ai maintenu mon chiffre d’affaires. »

« La réfection de la voirie a été dure pour plusieurs, ajoute Audrey Martineau-Dumas, copropriétaire du magasin de bières et saucisses Les Assoiffés. Certains ont fermé. Ce fut long, tout un été pour la première phase, de Desaulniers à Green, et les gens ont pris l’habitude d’aller ailleurs. À nous maintenant de les reconquérir ! »

Les commerçants se lancent main dans la main avec Vincent Trudel. « Il a à cœur le village, estime Claude Leclerc, copropriétaire de la boutique-resto Histoire de pâtes. On l’a senti tout de suite. La rue a changé beaucoup, notamment grâce à l’association des gens d’affaires, et c’est bénéfique. On sent un dynamisme. »

« Vincent Trudel écoute beaucoup, est humble, met les forces de chacun de l’avant et éteint les ego », ajoute Max Dubois.

CLIENTÈLE FIDÈLE

Les 450 commerces, places d’affaires et de services que compte Saint-Lambert attiraient 80 % de ses citoyens, et ce, environ 10 fois par mois, selon une étude d’Altus de 2008. Séduire la clientèle est un travail quotidien, alors qu’on achète de plus en plus sur l’internet et qu’on travaille à 10 minutes du quartier DIX30. « Le DIX30 a un effet d’attraction assez élevé, concède Vincent Trudel. Mais son arrivée a dû affecter davantage les détaillants de Montréal, car nous n’avons pas tout à fait la même offre. »

« La clientèle lambertoise est fidèle et sensibilisée aux produits locaux. »

— Audrey Martineau-Dumas, copropriétaire du magasin de bières et saucisses Les Assoiffés

« Elle m’a suivie quand j’ai ouvert mon commerce après avoir passé 10 ans à L’Échoppe des fromages. Beaucoup disent que le DIX30 va tuer Victoria, mais je crois au commerce local. Si on dynamise l’offre, les gens vont venir. »

La beauté de l’artère et de ses bâtiments, dont on peut constater leur évolution sur des photos au magasin Taylor, n’est pas à négliger en termes de pouvoir d’attraction. Tant pour la clientèle que les commerçants. Le taux d’inoccupation oscille autour de 5 %, selon la Corporation, malgré des baux qui se comparent à certaines artères commerciales de Montréal. 

« L’aspect village de Victoria est intéressant, ajoute Marie-Hélène Langevin, propriétaire de la boutique déco Motif. Je ne me voyais pas m’installer sur un grand boulevard où on ne circule qu’en voiture. C’est une rue où il fait bon marcher. »

« Elle a un certain charme grâce à ses édifices, décrit Marie-Sophie Dion. Elle me fait penser à une vieille artère de la Nouvelle-Angleterre. Elle a un cachet champêtre malgré sa proximité avec Montréal. »

ARTÈRES COMMERCIALES  AVENUE VICTORIA

Motif

434

Chez Motif, Marie-Hélène Langevin promet de confectionner des coussins et édredons comme on n’en voit pas ailleurs. Elle produit ses imprimés, selon les désirs de la clientèle. « Les couleurs sont illimitées, dit la designer textile. Les clients viennent et disent : j’ai fait les boutiques et je ne trouve rien ! Je fais les couleurs, je modifie les compositions, je vais très loin dans mes dessins. Le végétal est souvent présent. » Les coussins, par exemple, se vendent de 70 $ à 90 $. « Et ils ont un effet instantané pour rehausser un divan ! »

ARTÈRES COMMERCIALES  AVENUE VICTORIA

AUGUST NO 916

578

Les designers des maillots de bain originaux et lingeries Mimi Hammer, Camille Forcherio et Joao Crisostomo, montrent leurs créations depuis quelques mois sur Victoria, dans un ancien salon de coiffure. Leur local boisé et aéré de 1200 pi2 au décor « d’inspiration Pinterest » présente aussi des vêtements de griffes québécoises et indépendantes d’ailleurs telles Atelier B., Betina Lou, Rachel F et Alternative Apparel. « Notre atelier se trouve derrière, explique Joao Crisostomo. On ne voulait pas juste vendre des maillots en ouvrant la boutique, mais aussi offrir une vitrine à des marques qu’on aime. »

ARTÈRES COMMERCIALES  AVENUE VICTORIA

Marie-Sophie Dion Bar à lunettes

402

On s’attable à un bar pour essayer les articles de Marie-Sophie Dion. À Saint-Lambert comme dans les autres magasins de l’opticienne, un lustre de 200 lunettes Théo, Anne & Valentin et Eyeworks trône au centre de l’espace dépouillé. « Je ne veux rien sur les murs, raconte Marie-Sophie Dion. Chez nous, c’est nous qui vous servons ! En face de la clientèle, on peut juger plus rapidement de ce qui convient ou non. » Au premier regard, les montures colorées avec un « je-ne-sais-quoi » peuvent sembler hors de prix. « On rejette celles trop chères, clame toutefois Marie-Sophie Dion. On veut que les étudiants, par exemple, puissent acheter nos montures. »

ARTÈRES COMMERCIALES  AVENUE VICTORIA

L’Échoppe des fromages

12, rue Aberdeen

Un pique-nique à l’agenda ? Pourquoi ne pas passer chez L’Échoppe des fromages pour constituer votre panier de produits fermiers ? Depuis un quart de siècle, L’Échoppe, « fidèle servante de la fromagerie fermière », publicise la production des fromagers d’ici. Son propriétaire a toutefois su adapter et multiplier ses services au fil des ans. « J’ai notamment développé les dégustations, dit Max Dubois, sixième de sa descendance à faire des affaires sur Victoria et ses environs ! Il y a 25 ans, les gens achetaient du Saint-André. Ils ont peu à peu développé d’autres goûts. Ils ont soif de découvertes ! »

ARTÈRES COMMERCIALES  AVENUE VICTORIA

Histoire de pâtes

458

Pour souligner son 20e anniversaire, Histoire de pâtes ramènera très bientôt les prix de ses pâtes simples à ceux de 1995 ! Le choix ne manque pas dans cette boutique-resto du midi qui propose une cinquantaine de pâtes de semoule de blé dur aux formes diverses et une vingtaine de sauces faites sur place. Les plats préparés à emporter (lasagnes, pâtes farcies au poulet, risotto) font l’envie de la clientèle. « Une tendance lourde, admet le copropriétaire Claude Leclerc. Ils représentent le tiers de nos ventes. » Autrement, il y a les huiles, antipasti et desserts pour faire giguer les papilles.

ARTÈRES COMMERCIALES  AVENUE VICTORIA

LES ASSOIFFÉS

540

Avec ses 250 bières de 29 microbrasseries québécoises (Farnham Ale & Lager, Kruhnen de Blainville, À l’abri de la Tempête des Îles de la Madeleine…), il y a moyen de se désaltérer chez Les Assoiffés ! Aussi, de se sustenter grâce aux saucisses de la Charcuterie Stefan Frick de Lacolle, derrière le comptoir. « La niche de la microbrasserie n’était pas exploitée à Saint-Lambert quand on s’est établi en décembre dernier », estime la copropriétaire Audrey Martineau-Dumas. Pour montrer allégeance à la boutique, on peut s’acheter un t-shirt Les Assoiffés dans l’espace-boutique à l’entrée, où l’on trouve par ailleurs des articles signés M Création Recyclées !

ARTÈRES COMMERCIALES  AVENUE VICTORIA

Les Flaireuses

414

Elles viennent d’arriver sur Victoria, Les Flaireuses, avec leurs bijoux Hipanema, Anne-Marie Chagnon, Josh, leurs thés Sloane Fine et leur ligne de maquillage Paul & Joe (premier endroit au Québec à la tenir) ! « Mon premier métier, c’est maquilleuse, raconte la copropriétaire Valérie Kordonourys. J’ai travaillé dans de beaux magasins, tel Ogilvy. J’aime les choses plus rares et les emballages attrayants, féminins. » Leur local exigu, charmant comme tout, renferme un nombre incalculable d’idées-cadeaux et gâteries (porcelaine fine, pochettes, soins)… qui sentent souvent très bon !

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.