11e FOIRE PAPIER

Acheter de l’art, c’est payant !

Le rendez-vous annuel des amateurs d’œuvres d’art sur papier est de retour ! La 11e foire Papier de l’Association des galeries d’art contemporain aura lieu en fin de semaine dans les grands espaces de l’Arsenal. Avec la présence de 40 galeries d’art québécoises et canadiennes, les créations de 300 artistes et, pour la première fois, un droit d’entrée pour soutenir l’organisation de l’événement.

Une foire de taille humaine

Les kiosques de 40 galeries d’art présenteront, du 19 au 22 avril, des œuvres de quelque 300 artistes, cette année. Un nombre identique à celui de l’an dernier qui n’est pas synonyme de stagnation, estime Nikolaos Karathanasis, directeur général de l’Association des galeries d’art contemporain (AGAC). « L’important est d’avoir une foire de taille humaine pour permettre aux visiteurs de faire le tour correctement, dit-il. Pour qu’ils aient le temps de parler aux galeristes et de rencontrer les artistes. »

Ventes records en 2017

Les galeristes de Papier ont vendu pour 1,2 million de dollars d’œuvres d’art l’an dernier – un nouveau record –, même si la fréquentation avait atteint environ 18 000 visiteurs, en deçà des attentes (20 000 personnes), mais en progression par rapport à 2016 (17 000). L’AGAC voudrait maintenir l’achalandage de la foire. La nomination de Nikolaos Karathanasis, qui a travaillé 10 ans dans le domaine de la fiscalité, coïncide toutefois avec l’introduction d’un droit d’entrée pour Papier, fixé à 10 $ pour une journée et à 8 $ pour les étudiants. Un tarif qui pourrait décourager quelques amateurs. « Il y aura probablement un petit impact, dit M. Karathanasis. Mais ceux qui viennent chaque année à la foire vont continuer à venir. »

Pourquoi un droit d’entrée ?

« Cela n’a pas été une décision facile à prendre, dit Nikolaos Karathanasis. On a beau avoir des subventions et des commanditaires, l’organisation de la foire entraîne des coûts extrêmement élevés. Il ne faut pas oublier que Papier est organisé par un OBNL, donc c’est un modèle d’affaires audacieux et on veut rendre la foire pérenne. On a opté pour un prix d’entrée bas qui donne quand même accès à 300 artistes et à un programme éducatif important avec des tables rondes tous les jours. »

Les femmes en art contemporain

Outre trois visites guidées, neuf tables rondes sont organisées cette année. Sur l’art numérique, l’art-thérapie, les collections d’entreprises ou encore la place des femmes en art contemporain, sujet abordé samedi à 11 h 30. La conférence évoquera comment les femmes artistes, galeristes, conservatrices ou critiques d’art se positionnent sur la question. Pour en débattre, l’artiste Olivia Boudreau, la professeure d’histoire de l’art Esther Trépanier et la directrice de la galerie Trois Points, Émilie Grandmont-Bérubé. « Même si on a atteint la parité dans les écoles d’art depuis le début des années 80, les artistes femmes sont toujours sous-représentées, autant en galerie que dans nos musées, dit Mme Grandmont-Bérubé. On parle d’environ 30 % dans les deux cas, proportions étonnamment semblables à celles du début du siècle passé. »

Activités VIP

Des achats d’œuvres d’art par des entreprises seront, cette année encore, activés lors de la soirée VIP de jeudi. Partenaire de Papier, la Banque Nationale achètera des œuvres et a mobilisé ses employés pour venir à la foire, affirme Nikolaos Karathanasis. Les détenteurs de billets VIP ont accès cette année à un grand nombre d’activités : visites de collections privées d’entreprises et d’institutions et d’expositions muséales (Musée d’art contemporain et Musée des beaux-arts de Montréal) ou de centre d’art (1700 La Poste) et d’ateliers d’artistes (Celia Perrin Sidarous, Andréanne Godin, Dominique Pétrin).

Controverses

Une table ronde intitulée Limiter les dégâts risque d’être très suivie, samedi à 15 h. Organisée par la fondation DHC/ART, elle abordera (en anglais) les controverses dans l’art contemporain et la façon dont elles sont traitées. Avec la participation de l’historien de l’art Daniel Fiset, de la commissaire et écrivaine Nasrin Himada, de l’historienne de l’art Julia Roberge Van Der Donckt et de la modératrice Cheryl Sim, directrice générale de DHC/ART. La table ronde examinera des cas récents de controverse dans l’art contemporain.

Femmes artistes autochtones

Organisée par la Biennale d’art contemporain autochtone (créée par Art mûr), la table ronde « Indigenous Women in Contemporary Art » abordera les préjudices subis par les femmes artistes autochtones en ce qui a trait à l’accès à la reconnaissance du monde de l’art contemporain. Elle sera animée par les artistes d’origine crie Niki Little et Becca Taylor, avec les invitées Camille Larivée, coordonnatrice du Collectif des commissaires autochtones, et l’artiste Caroline Monnet.

Un Jérôme inédit

Le kiosque de la galerie D’Este présentera un collage de grand format jamais exposé de l’artiste Jean-Paul Jérôme (1928-2004), intitulé Le Griffon. Selon sa nièce Dominique, c’est à la suite d’un problème de santé que Jérôme a commencé à créer de petits collages. « De fil en aiguille, il a découvert une technique qui lui offrait toutes les possibilités de création au sein de sa démarche, dit le commissaire Simon Morin-Plante. Les collages sont devenus de plus en plus grands, comportant de plus en plus d’éléments. Créé en 2000, Le Griffon est une œuvre charnière dans la fin de carrière de l’artiste. » Parmi les 300 artistes exposés à Papier 18, citons Sonny Assu, Rachel Pease, Marc Séguin, Skawennati, Luce Meunier, Yannick de Serre, Louis Bouvier, Kittie Bruneau, Maria Hupfield, Lorna Bauer, Pierre Dorion, Natalie Reis, Jana Sterbak, Kent Monkman et Eik Olson. Bonne visite !

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