Industrie pharmaceutique

Shire quitte Montréal

La fusion de Shire Pharma et de Baxalta fait des victimes à Montréal. Shire a fait savoir hier qu’elle fermait son bureau de l’arrondissement de Saint-Laurent, où travaillent 65 personnes, de même que celui de Mississauga en Ontario, qui a 25 employés. Les activités de ces deux bureaux seront relocalisées à Toronto d’ici l’automne 2017, a précisé Shire hier dans un communiqué. « Toronto est la ville la plus peuplée du Canada et propose la plus importante grappe de biotechnologies au pays », justifie l’entreprise. Le groupe irlandais Shire a fait l’acquisition plus tôt cette année de son concurrent américain Baxalta dans le but de devenir un leader mondial du traitement des maladies rares. La transaction de 32 milliards a été conclue au début de l’année et finalisée en juin dernier. Depuis, Shire « procède à l’analyse de ses sites à l’échelle de l’entreprise », et l’annonce d’hier est un résultat de cette analyse. — Hélène Baril, La Presse

PROJET DE TRAIN DE LA CAISSE DE DÉPÔT

« Il doit y avoir du contenu local », dit ABB

Pour pousser plus loin son expertise dans l’électrification des transports, le Québec devrait exiger une part de contenu local dans le projet de train électrique de la Caisse de dépôt.

Daniel Simounet, vice-président du secteur des transports pour la région des Amériques chez ABB, ne comprend pas pourquoi le Québec ne saisirait pas cette rare occasion.

« Ça nous inquiète, explique-t-il lors d’un entretien avec La Presse. Notre position, c’est que si vous voulez développer une filière de l’électro-mobilité, il doit y avoir du contenu local. »

En annonçant son projet de train de 5,5 milliards, la Caisse de dépôt a fait savoir qu’elle lancerait des appels d’offres internationaux sans exiger de contenu local, afin de maximiser la concurrence.

ABB estime que ce serait une erreur. « Sans contenu québécois, il n’y a pas de développement d’expertise locale », estime son vice-président. 

« Il faut favoriser ou exiger du contenu local, parce qu’en ne faisant rien, il n’y a pas de développement. »

— Daniel Simounet

Le Québec est bien placé dans la course actuelle à l’électrification des transports, croit Daniel Simounet. Il aurait tort de ne pas profiter du projet de train électrique pour améliorer son expertise.

UN ATOUT

La multinationale dont le siège social est en Suisse a bien sûr des raisons de s’intéresser de près au projet de train qui reliera la Rive-Sud et l’aéroport de Montréal en passant par le centre-ville. ABB ne construit pas de trains, mais elle espère participer à ce superprojet, avec ses systèmes de propulsion et de recherche pour véhicules électriques.

Si une part de contenu local était envisagée, ABB aurait un atout, selon Daniel Simounet, avec son centre d’excellence nord-américain en infrastructures de transport ferroviaire, qui est établi à Montréal.

Sa technologie conçue au Québec qui permet de récupérer l’énergie perdue lors du freinage des trains vient d’être retenue par la Southeastern Pennsylvania Transportation Authority.

ABB a également l’œil sur le corridor d’autobus sur Pie-IX, qui doit être électrifié, pour lequel elle propose une technologie de recharge qui vient d’être choisie par les Transports publics genevois, à Genève. L’entreprise emploie 2800 personnes au Québec.

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