La cosméto au naturel Nordora

La force régénératrice de la forêt boréale

Les cosmétiques font un retour aux sources avec des rituels simplifiés et des ingrédients plus près de la nature. Notre journaliste explore ce courant à travers des petits pots nouveaux, de nouvelles entreprises, des recettes beauté et des soins « verts ».

Étés chauds, hivers rigoureux, variations importantes de température… Notre forêt boréale survit dans des conditions extrêmes.

Intrigués par ses capacités régénératrices, des chercheurs québécois ont découvert dans nos arbres des molécules aux propriétés étonnantes, qui constituent l’essence de la nouvelle gamme de soins anti-âge 100 % naturels Nordora.

LA GENÈSE

Derrière Nordora, deux hommes : Pascal Ranger et Greg Benanti. Le premier a travaillé notamment comme vice-président marketing pour L’Oréal, à New York. À son retour au Québec, il a une ambition : se consacrer au développement d’un produit cosmétique efficace qui serait aussi 100 % naturel. Originaire de France, M. Benanti vit au Québec depuis 10 ans et connaît M. Ranger depuis des années. Issu du domaine de la direction artistique, il s’est occupé de la création de l’identité visuelle de la marque. 

« Notre nature subit un des pires environnements de la planète, mais tout survit malgré tout et se régénère tous les printemps. »

— Pascal Ranger, président de Nordora

Les deux hommes avaient une vision commune de la cosmétique au naturel et ont décidé de se lancer en affaires il y a trois ans. « J’avais le sentiment qu’on pouvait créer des produits efficaces, mais sans utiliser d’ingrédients de synthèse ou de molécules qui proviennent de la pétrochimie. Et qu’on pouvait trouver ici, au Québec, des matières premières pour créer ces produits », résume M. Ranger.

LA RECHERCHE

Première étape : trouver des actifs efficaces issus de la nature québécoise. Bien vite, les recherches des deux hommes les ont menés à la rencontre de chercheurs d’ici qui ont fait de la nature québécoise leur terrain de jeu. « Nous avons découvert qu’il y a plein de laboratoires au Québec qui œuvrent pour dénicher ces magnifiques composantes que la nature nous donne », raconte M. Ranger. 

Si Nordora a collaboré avec plusieurs laboratoires – souvent associés à des universités –, c’est surtout les travaux de la Dre Mariana Royer, doctorante en chimie des produits naturels et présidente des Laboratoires Bio ForeXtra à Lévis, qui ont servi à la création des produits Nordora. « C’est en voyant le climat ici et ces arbres qui se régénèrent chaque printemps qu’elle a eu l’idée d’étudier leurs molécules », détaille M. Benanti. 

En tout, la Dre Royer a consacré huit années de sa vie à ces recherches, sur lesquelles porte d’ailleurs son postdoctorat. « Nous avons trouvé des actifs dans les arbres, mais il y a aussi énormément de laboratoires qui travaillent sur les extraits de plantes et aussi d’algues », ajoute M. Ranger, qui travaille déjà au développement d’autres produits.

LES ARBRES

Ce que Mariana Royer et d’autres laboratoires québécois ont découvert, c’est le pouvoir régénérateur et protecteur de certaines molécules contenues dans les arbres de la forêt boréale. Les chercheurs se sont intéressés à la « peau » des arbres, leur écorce. 

En tout, 12 arbres ont été analysés et 6 ont été retenus pour leurs molécules très actives, qui sont reconnues par la peau humaine : le pin gris, l’épinette blanche, le bouleau jaune et blanc, ainsi que l’épinette noire et l’érable rouge. Ces deux derniers arbres, véritables emblèmes de la nature québécoise, sont particulièrement intéressants grâce à leurs propriétés à la fois antioxydantes, anti-inflammatoires et antirides, puisqu’elles stimulent la production de collagène. 

L’épinette noire contient d’ailleurs 10 fois plus de resvératrol que le pépin de raisin, un ingrédient fort utilisé par l’industrie cosmétique, alors que l’érable rouge est une des sources naturelles les plus riches en polyphénols, une famille de puissants antioxydants. « Les recherches ont démontré que les molécules trouvées dans les arbres sont similaires, voire supérieures aux molécules synthétiques qu’on trouve sur le marché », affirme M. Benanti, qui ajoute que tous les résultats ont été prouvés en laboratoire.

NATURELS ET EFFICACES

La mission de Nordora est claire : offrir des produits 100 % naturels, mais efficaces. Une alliance désormais possible grâce aux avancées technologiques, constate M. Ranger. « On a désormais la capacité et le savoir-faire d’aller chercher ces molécules de façon naturelle, en utilisant de l’eau, de l’alcool, des méthodes d’évaporation et de macération qui ne font aucunement appel à de la pétrochimie, tout en maintenant la molécule active. On est aussi capables de faire des crèmes et des sérums qui sont aussi agréables à utiliser que de la synthèse, qui pénètrent bien et ne laissent pas la peau collante. Le naturel est rendu là. » 

Les listes d’ingrédients sont courtes (et compréhensibles, puisque traduites en français !), avec plusieurs ingrédients issus de l’agriculture biologique et des agents de conservation naturels, comme le sel d’acide de citron. Côté écoresponsable, aucun arbre n’est abattu pour fabriquer les produits Nordora, puisque l’entreprise utilise des écorces d’arbres déjà utilisés par l’industrie forestière. « C’est écologique, puisqu’on prend des écorces qui, de toute façon, ne seraient pas utilisées », affirme M. Ranger.

LES PRODUITS

La gamme comprend cinq produits pour le visage :  une crème (offerte en trois versions : peau normale, sèche ou sensible), un sérum, une crème pour le contour des yeux, un gel exfoliant (contenant des particules d’écorce d’érable rouge) et un lait démaquillant. « On parle d’anti-âge, mais ce qu’on a entre les mains, ce sont des produits régénérants et de protection, qui aident la peau à se conserver. Il n’y a pas d’âge pour ça ! », résume M. Ranger, qui ajoute que si la gamme a été pensée pour la gent féminine, beaucoup d’hommes l’utilisent également. 

Lancés au printemps, les produits se détaillent entre 18 $ et 60 $. Ils sont en vente en ligne ainsi que dans des marchés de produits naturels, comme les supermarchés Avril et les Marchés Tau.

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