ÉDUCATION

Pour en finir avec les grandes questions

Pour ou contre la sucette, le cododo, les devoirs ? Sur toutes ces questions, et mille autres, le débat fait rage. Mais savez-vous quoi ? En fin de compte, ça ne change rien. Ou presque.

« Les études démontrent que toutes ces petites choses que l’on vit dans notre enfance n’auront finalement pas vraiment d’effet sur le reste de notre vie », déclare Alison Gopnik, psychologue et spécialiste du développement des enfants.

Le saviez-vous ? Certains débattent même de la position d’un enfant dans une poussette : face à la rue ou au parent ?

« Mais toutes ces petites choses qui stressent les parents de la classe moyenne, il n’y a pas la moindre preuve que cela aura une influence sur l’avenir de l’enfant. »

— Alison Gopnik

Elle sait de quoi elle parle. Car comme tous les parents, Alison Gopnik n’y a pas échappé. Dans The Gardener and the Carpenter, l’auteure raconte s’être demandée quand laisser son garçon se rendre seul à l’école, à 8 ans ou avant ? Aurait-elle dû forcer son plus jeune à lire davantage ? Et son premier de classe, aurait-il fallu lui donner plus de temps pour jouer ou alors pour étudier ? Et si elle ne s’était pas séparée, est-ce que ses enfants se seraient développés autrement ? Seraient-ils devenus de meilleurs adultes ? « Il n’y a tout simplement pas de réponse. Tout dépend de l’enfant, du contexte. Mieux vaut suivre son intuition ! », conseille-t-elle, tout simplement.

Ce qui compte, bien sûr, ce sont de grandes variables dans la vie d’un enfant : un milieu socioéconomique faible, une garderie de piètre qualité, des parents peu disponibles, « ça, ce sont des choses qui auront un impact à long terme », résume-t-elle.

Avec votre conjoint, conclut-elle, vous posez-vous toutes ces questions ? « On ne se demande pas si on a fait de notre mari un meilleur homme ? Ce serait creepy ! poursuit-elle. On dit plutôt qu’on a vécu beaucoup de choses ensemble, qu’on a une relation solide, ce devrait donc être la même chose avec les enfants ! »

Pour ou contre les écrans ?

C’est la question du moment : quoi penser de l’effet de la technologie sur le développement de nos enfants ? Alison Gopnik propose un regard très terre à terre : « Vous savez, c’est une question qu’on se pose depuis la nuit des temps ! » Pour les hommes de la préhistoire, illustre-t-elle, une simple porte, et même une poignée, ce sont des avancées technologiques. « Est-ce qu’on se demande comment on fait pour gérer les portes ? », pouffe-t-elle. Philosophiquement, elle poursuit : « Depuis les temps immémoriaux, on a appris à gérer les technologies. Les enfants vont apprendre à leur manière. » Ce qui ne veut pas dire qu’il faille abdiquer et les laisser faire ce que bon leur semble : « Véhiculez vos valeurs, suggère-t-elle. Mais il sera du ressort des générations futures de décider comment elles vont interagir avec la technologie. Et cela va être très différent de comment nous, on interagit avec cette même technologie. »

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