À VOTRE TOUR

Quand les médecins arrivent bons derniers

Mon dentiste a une adresse courriel, mon ostéopathe, ma massothérapeute, mon spécialiste financier, mon notaire, les avocats, les professeurs, les comptables, les restaurateurs, etc. Ils utilisent tous les courriels dans le cadre de leur travail.

En fait, allons-y plutôt par la négative, quel professionnel n’utilise pas d’adresse courriel aujourd’hui ? Aucun, sauf les médecins !

Croyez-le ou non, en 2015, je dois encore faxer un document à mon médecin. Je vous avoue que lorsque la secrétaire médicale m’a dit, le plus sérieusement du monde : « Madame, vous devrez faxer votre document », j’ai failli répondre, ironiquement : « Quoi, vous voulez dire envoyer le tout par pigeons voyageurs ? ».

Toujours en 2015, plusieurs cliniques sans rendez-vous nous obligent encore à faire la file dès 6 h pour avoir une consultation dans la journée. Et, histoire vraie, ma belle-mère doit, quant à elle, appeler à 4 h pour avoir un rendez-vous à sa clinique médicale !

À quand un service à la clientèle minimal dans notre système de santé public ? On oublie que les médecins donnent un service à la population.

Malheureusement, on dirait que toute l’approche « client » a été oubliée. Nous, les patients, sommes aussi des clients. D’ailleurs, je n’ai jamais rencontré un médecin qui s’est excusé d’un retard d’une heure selon l’horaire prévu. C’est drôle, car moi, jamais je n’oserais faire attendre mes clients pendant une heure sans leur faire mes excuses. Et, pire encore, mes clients me laisseraient sûrement tomber si j’étais constamment en retard, car cela est un manque flagrant de respect.

Mais, comme il y a une pénurie de médecins – à tout le moins une pénurie d’accès – , nous acceptons cette situation. Nous ne devrions pas tolérer ça. À quand l’obligation des médecins d’utiliser certaines technologies de base comme le courriel ou un formulaire en ligne pour la prise de rendez-vous ?

À écouter mes proches, mes amis et mes collègues de travail, tous s’entendent pour dire que nous sommes très loin de l’informatisation dans le domaine de la santé et d’un vrai service à la clientèle ! Alors que les médecins ont probablement toujours été les premiers de classe au secondaire, au collégial et à l’université, force est d’admettre qu’ils arrivent bons derniers à ce niveau.

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