blackface de justin trudeau

« Ce qui compte, c’est l’homme qu’il est maintenant », dit Sophie Grégoire

Sophie Grégoire n’a pas hésité à se porter à la défense de son mari en acceptant pour la première fois de revenir publiquement sur la controverse du blackface qui a fortement perturbé la campagne de Justin Trudeau, il y a quelques jours.

« Ce qui compte, c’est l’homme qu’il est maintenant », a-t-elle confié, se disant convaincue que les électeurs feraient la part des choses le 21 octobre prochain en confiant un second mandat à son mari à la tête du pays. La Presse a rencontré Mme Grégoire à l’Université McGill, hier, en marge d’un rassemblement non partisan d’une organisation féminine.

« Je pense que les Canadiens savent que mon Justin, c’est un homme avec de l’intégrité, capable de dire : “Je m’excuse, c’était une erreur.” Je n’entends pas tellement de politiciens dire ça. » 

« Justin est prêt à [s’excuser] parce qu’il sait qui il est et ça ne vient pas compromettre son intégrité et ses valeurs. » — Sophie Grégoire

Le premier ministre sortant a été plongé dans l’embarras pendant la deuxième semaine de campagne après que le magazine américain Time eut publié une photo de lui, visage grimé de maquillage brun et costumé en personnage d’Aladin lors d’une soirée organisée à l’école où il enseignait à Vancouver, en 2001. Il avait alors 29 ans.

Les médias ont ensuite révélé deux autres épisodes où M. Trudeau arborait un blackface : une fois alors qu’il était au Collège Jean-de-Brébeuf, et une autre alors qu’il était guide de rivière dans les années 90. Le chef libéral s’est excusé à de multiples reprises après ces révélations, convenant que ces agissements étaient racistes et avaient « profondément blessé des gens qui vivent tous les jours avec de l’intolérance ».

« L’homme avec qui je suis a des valeurs extraordinaires et c’est un champion de l’inclusion », a affirmé Mme Grégoire.

Même si elle admet qu’il est « difficile » de voir les valeurs de celui qui partage sa vie remises en doute sur la scène publique, l’ancienne animatrice estime que c’est pendant ces moments plus éprouvants qu’il est important de « [nous] rappeler qui [nous sommes] » et les raisons pour lesquelles « [nous sommes] là ».

Pas de stratégie

Celle qui multiplie les efforts pendant la campagne électorale, un peu partout sur le terrain, assure que ses présences n’ont rien de stratégique. « Ça n’est pas comme une grande stratégie », illustre-t-elle lorsqu’on lui demande comment elle prévoit s’impliquer lors de ces journées déterminantes pour l’avenir politique de son mari.

« Je n’ai pas de stratégie derrière la tête », lance-t-elle. « On y va avec ce qu’on ressent naturellement […] Je veux servir, je veux aider », ajoute celle que l’on verra de temps à autre aux côtés de Justin Trudeau, mais sans plus.

« J’ai des qualités à partager et j’ai une équipe qui m’épaule et qui sait où je peux le plus contribuer. »

— Sophie Grégoire

Elle croit que sa place est davantage sur le terrain si elle veut arriver « à prêter main-forte au plus de gens possible », plutôt que de systématiquement suivre le chef libéral.

Hier, elle a notamment fait campagne aux côtés de Marc Miller dans Ville-Marie–Le Sud-Ouest–Île-des-Sœurs, et mercredi, elle s’est faite présente pour souligner la fête des Franco-Ontariens. Aujourd’hui, elle marchera avec Justin Trudeau lors de la grande marche pour le climat.

Sophie Grégoire affirme d’ailleurs que les élections de 2019 sont « excessivement importantes dans notre histoire », notamment en matière de lutte contre les changements climatiques, « où on ne peut plus régresser ».

Analyse

Les astres favorables au Bloc québécois

Ottawa — Pour s’assurer que le Bloc québécois est bel et bien « sorti du cimetière » – expression utilisée par le chef lui-même durant une récente entrevue à La Presse –, Yves-François Blanchet a pris soin d’attacher solidement le wagon bloquiste au train caquiste en appuyant toutes les demandes du premier ministre du Québec, François Legault.

M. Blanchet a donc pris sous son bras l’ensemble de ces demandes, présentées au début de la campagne fédérale, alors que le chef libéral, Justin Trudeau, s’y est montré réfractaire. Au passage, le chef bloquiste s’est félicité de voir qu’il y avait une « convergence » entre les valeurs du gouvernement caquiste et celles du Bloc québécois.

Entre autres choses, M. Legault a demandé aux chefs de s’engager à ne pas contester la Loi sur la laïcité de l’État québécois (loi 21) devant les tribunaux, à instaurer une déclaration de revenus unique, à accorder au Québec des pouvoirs accrus en matière d’immigration et à accepter que la loi 101 s’applique aux entreprises de compétence fédérale qui sont installées sur le sol québécois. Le chef du Parti conservateur, Andrew Scheer, a fait savoir qu’il appuyait les trois premières demandes.

Le Bloc québécois a aussi indiqué qu’il comptait utiliser tout rapport de force qui lui serait accordé, advenant l’élection d’un gouvernement minoritaire le 21 octobre, pour faire respecter les exigences de François Legault par Ottawa.

Incursion en Ontario

À quelques jours du premier débat en français de la campagne, sur les ondes de TVA, tout sembler baigner dans l’huile pour le chef bloquiste. À un point tel qu’il s’est même permis cette semaine de faire une incursion à Casselman, à une heure de route d’Ottawa, dans l’Est ontarien, afin de dévoiler des engagements dont pourraient profiter les minorités francophones dans l’ensemble du pays.

Bien installé devant l’imposant drapeau franco-ontarien, il a proposé de rendre obligatoire le bilinguisme pour les juges de la Cour suprême du Canada, d’accorder plus de pouvoirs au commissaire aux langues officielles et de donner plus de mordant à la Loi sur les langues officielles.

De mémoire, jamais un chef bloquiste ne s’était rendu auparavant à l’extérieur des frontières du Québec durant une campagne électorale afin de prendre des engagements.

Évidemment, le Bloc québécois ne présente des candidats qu’au Québec.

Fort en verve, doué pour répondre aux questions des médias et habile pour aligner les engagements de son parti avec ceux du gouvernement Legault, Yves-François Blanchet est en train de donner un second souffle à sa formation politique, qui était au bord de l’implosion il y a quelques mois à peine sous la houlette de l’ancienne leader Martine Ouellet.

Jusqu’ici, il a connu un parcours sans faute même s’il doit encore justifier à l’occasion la pertinence du Bloc québécois à Ottawa. Des promesses comme celle de créer une péréquation verte pour récompenser les provinces qui s’attaquent sérieusement aux changements climatiques en réduisant les émissions de gaz à effet de serre ont suscité la curiosité.

A contrario, les autres leaders ont connu leur part de problèmes depuis le déclenchement des hostilités, en particulier le chef libéral Justin Trudeau (l’affaire SNC-Lavalin, le blackface, des promesses peu détaillées), tandis que le chef conservateur Andrew Scheer s’est retrouvé sur la défensive dans des dossiers tels l’avortement et l’environnement.

Il faut dire que le Bloc québécois a été quasi ignoré par les autres partis politiques depuis le début de la campagne. Mais cela risque de changer prochainement. Car un sondage Léger mené pour Le Devoir et publié mercredi comportait de bonnes nouvelles pour le Bloc québécois. Le parti souverainiste se trouve maintenant en tête dans les intentions de vote chez les électeurs francophones, à 29 %, trois points d’avance sur les libéraux (26 %) et cinq points d’avance sur les conservateurs (24 %). Dans le cas des libéraux, il s’agit d’un recul de quatre points de pourcentage chez les électeurs francophones en une semaine.

« Yves-François Blanchet a eu la vie facile jusqu’ici. Il se présente comme monsieur Environnement. Mais il a quand même un bilan pas très reluisant comme ministre de l’Environnement dans le gouvernement de Pauline Marois », a lancé un stratège libéral hier, en transmettant à La Presse des déclarations de M. Blanchet datant de mai 2013 où ce dernier disait vouloir être un « partenaire de prévisibilité » pour les entreprises pétrolières qui souhaitaient exploiter d’éventuelles réserves d’or noir au Québec.

Luttes à trois

À l’échelle du Québec, les troupes de Justin Trudeau demeurent en tête avec 32 % des appuis, neuf points d’avance sur le Bloc québécois et le Parti conservateur, à 23 %. Le Nouveau Parti démocratique est bon quatrième avec 9 %, tandis que le Parti vert récolte 8 % et que le Parti populaire du Canada doit se contenter de 3 %.

En somme, le Parti libéral domine dans l’île de Montréal, tandis que le Parti conservateur règne en maître dans la région de Québec (44 % selon Léger).

Mais dans le reste de la province, des luttes à trois serrées se dessinent entre les bloquistes, les conservateurs et les libéraux qui pourraient s’étirer jusqu’à tard dans la soirée du 21 octobre.

Les astres semblent donc s’aligner pour que le Bloc québécois sorte du coma parlementaire dans lequel il se trouve depuis la vague orange de 2011, quand il n’avait remporté que quatre sièges même s’il avait récolté 23,5 % des voix. En 2015, il avait fait mieux en faisant élire 10 députés avec seulement 19,3 % des suffrages. Mais il n’avait toujours pas de chef élu aux Communes, et le statut de parti reconnu, qui est lié à l’élection d’au moins 12 députés, lui avait de nouveau échappé.

Les experts en sondages calculent que tout parti politique qui obtient au moins 25 % des appuis entre dans une « zone payante » qui se traduit par des gains de plusieurs sièges. Yves-François Blanchet s’est fixé comme objectif de remporter la victoire dans au moins 20 circonscriptions.

Dans les rangs caquistes, on appréhende l’élection d’un large contingent de députés bloquistes à la Chambre des communes. Car si ces nouveaux députés du Bloc québécois pourraient être des alliés à Ottawa pour un certain temps, ils deviendraient inévitablement des adversaires en se rangeant résolument derrière le Parti québécois aux prochaines élections provinciales au Québec.

Un Bloc québécois ragaillardi pourrait donc être un couteau à double tranchant pour les troupes de François Legault.

Circonscription de Vimy

L’Association libérale critique le processus de nomination du PLC

L’Association libérale de la circonscription de Vimy avait bien mis en garde le Parti libéral que le « traitement tardif » de la candidature de la députée sortante, Eva Nassif, avait « des conséquences préjudiciables » et « entravait » le travail des membres à la veille du déclenchement des élections générales.

Dans une résolution adoptée par les libéraux de l’association de Vimy, le 13 août dernier, les membres avertissent la formation politique que la lenteur du processus de nomination de la candidate libérale « paralyse » leur travail. Dans le document, obtenu par La Presse, l’association déplore également le « mutisme » du parti sur l’affaire.

« On a écrit au parti, on voulait savoir le pourquoi de l’histoire, on n’a jamais eu de réponse. Puis on a appris [qu’Eva Nassif] démissionnait, mais on n’a jamais su pourquoi. »

— Giuseppe Margiotta, président de l’Association libérale de la circonscription de Vimy

M. Margiotta indique qu’une copie de la résolution a été envoyée au parti.

Mercredi, Eva Nassif a déclaré dans les pages du Globe and Mail avoir été forcée de céder sa place dans Vimy parce qu’elle avait refusé de se porter publiquement à la défense de Justin Trudeau, que l’opposition conservatrice qualifiait de « faux féministe », dans la foulée de l’affaire SNC-Lavalin, l’hiver dernier. Le chef libéral a nié le jour même ces allégations.

M. Margiotta affirme avoir appris la nouvelle dans le quotidien, précisant que Mme Nassif n’a pas offert d’explications sur les motifs de sa démission, annoncée le 22 août sur Facebook. Il l’avait d’ailleurs rencontrée dans une activité quelques jours après. « Tu voyais qu’elle était triste, elle ne voulait pas parler de ça », dit-il

« On ne sait pas ce qui s’est passé »

Le Parti libéral a confirmé hier avoir communiqué à Mme Nassif que sa candidature n’avait pas été retenue, le 21 août. Dans une lettre publiée sur le réseau social le lendemain, elle évoquait des raisons personnelles, mais n’en précisait pas la nature. Elle remerciait sa famille, ses électeurs et ses collègues, sans nommer Justin Trudeau.

« Franchement, on ne sait pas ce qui s’est passé », se désole M. Margiotta, qui attend toujours des éclaircissements du Parti libéral. Il s’explique mal le retard du Comité du feu vert, chargé d’approuver les candidatures, surtout dans le cas d’une députée sortante. Il assure que les documents de Mme Nassif étaient conformes.

Le président déplore également qu’aucune course à l’investiture n’ait été organisée après le départ de Mme Nassif.

Une source libérale a indiqué à  La Presse que la formation se trouvait « en urgence électorale » et que la candidate Annie Koutrakis avait « été choisie » pour défendre les couleurs du Parti libéral dans Vimy.

Dans le Globe and Mail, Eva Nassif a aussi allégué avoir été victime d’intimidation et de harcèlement par les trois autres députés libéraux sortants de la région de Laval, Yves Robillard, Angelo Iacono et Fayçal El-Khoury. À ce sujet, M. Margiotta indique que l’association libérale n’avait pas été mise au courant.

Il se souvient d’un seul épisode où elle aurait glissé qu’ils « lui faisaient la vie dure », sans plus. Les trois hommes n’ont pas réagi à ces allégations, ni Justin Trudeau. Eva Nassif n’a pas donné suite à nos demandes d’entrevue.

femmes candidates

Le NPD et les verts touchent à la parité, les conservateurs sont loin du compte

Il reste encore 72 heures aux partis pour présenter des candidats aux élections, mais la tendance est déjà bien nette : le nombre d’hommes dépasse encore largement le nombre de femmes au sein des principales formations politiques.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD), avec 49,1 % de candidatures féminines, est bon premier avec une quasi-parité à l’échelle nationale. À l’opposé, à 31,5 %, le Parti conservateur fait mieux qu’en 2015, mais rate considérablement la « zone paritaire » de 40 % que se sont fixée les partis depuis quelques années.

Le Parti vert s’approche lui aussi d’une note parfaite avec une représentation à 47,8 % féminine. Le Bloc québécois, à 43,6 % – sur 78 candidats –, et le Parti libéral, à 39,6 %, complètent le tableau. Au moment de publier, il manquait toujours deux candidats aux libéraux ; ils pourraient donc franchir la barre symbolique des 40 % d’ici lundi à 14 h, heure limite du dépôt des candidatures auprès d’Élections Canada.

Atteindre la parité était « une priorité » pour le NPD, affirme son chef adjoint Alexandre Boulerice.

« C’est plus que symbolique, c’est comme ça qu’on veut faire de la politique. »

— Alexandre Boulerice, chef adjoint du NPD

Le retard dans le recrutement du NPD a été souligné à de multiples reprises depuis le début de la campagne. La volonté du parti d’assurer la représentativité des genres, orientations sexuelles et ethnicités, entre autres, a été invoquée.

Or, trouver des gens « dans des communautés où il n’est pas traditionnellement facile de se présenter en politique, ça prend du temps », souligne M. Boulerice.

« Ça implique de parler à beaucoup de gens. Oui, ça alourdit le processus, mais au final, on est plus représentatifs de la société moderne. »

Au Québec, le parti présente un groupe de candidats totalement paritaire : 39 femmes et autant d’hommes.

Lieutenant québécois du Parti conservateur et responsable du recrutement dans la province, Alain Rayes affirme avoir lui aussi eu comme objectif d’augmenter le nombre de femmes parmi les candidats du parti. Avec 38,5 % de femmes candidates (30 sur 78), le bilan du parti est meilleur au Québec que dans l’ensemble du Canada – 105 sur 337, soit 31,5 %. Mais dans les deux cas, la zone paritaire est ratée.

M. Rayes précise néanmoins que la performance conservatrice à cet égard est bien meilleure qu’aux dernières élections générales. En effet, l’équipe de Stephen Harper n’avait présenté que 11,5 % de femmes au Québec et 20 % au Canada.

Le bonnet d’âne parmi les partis qui présentent des candidats partout au pays revient toutefois au Parti populaire du Canada, dont plus de 80 % des représentants sont des hommes. Le porte-parole Martin Masse nous a signifié par courriel que le parti était « très à l’aise » avec le recrutement de ces candidats et qu’il n’avait pas imposé de « quotas de sélection ».

Pas un mythe

Malgré l’écart séparant la récolte de leurs partis respectifs, MM. Boulerice et Rayes dressent le même constat : recruter des femmes est plus complexe que recruter des hommes. C’était vrai jusqu’en 2015. Ce l’est toujours en 2019.

Ce n’est pas un mythe, confirme Katherine Sullivan, doctorante en science politique à l’Université de Montréal, qui s’intéresse notamment aux enjeux de genre dans la sphère publique.

Pour tous les députés, une vie en politique active implique de longues heures de travail, souvent jusqu’à tard le soir et pendant les week-ends, loin de la maison et de la famille. À cet égard, un constat persiste : « Un homme se dégage plus facilement de sa responsabilité qu’une femme », constate Mme Sullivan.

Alexandre Boulerice et Alain Rayes ont d’ailleurs remarqué que la difficile conciliation travail-famille était au sommet des inquiétudes exprimées par les candidates potentielles. « Il y a des mesures en place, comme le fait de pouvoir allaiter à la Chambre des communes, mais il faudra aller plus loin », admet M. Rayes.

En outre, reprend Mme Sullivan, les femmes sont largement plus ciblées par la critique en général et sur les réseaux sociaux en particulier.

« Ce sont les politiciennes qui reçoivent le plus de menaces de mort, de commentaires de trolls, qui sont jugées sur leur apparence plutôt que sur leurs décisions politiques », énumère la chercheuse. 

« Elles doivent constamment convaincre l’électorat et leur parti qu’elles sont compétentes. »

— Katherine Sullivan, doctorante en science politique à l’Université de Montréal

Le positionnement des partis sur l’axe gauche-droite n’est pas, selon les recherches, un facteur lié à la présence des femmes dans leurs troupes, signale l’experte. « C’est quelque chose qui évolue dans le temps, selon les valeurs des partis », dit-elle.

N’empêche, « si les droits reproductifs des femmes ou leur implication dans la société ne sont pas une priorité pour un parti », il serait surprenant que cette formation politique investisse temps et efforts pour recruter davantage de femmes, ajoute-t-elle.

Enfin, conclut Katherine Sullivan, peut-être les formations politiques devraient-elles reconsidérer la « zone paritaire » comme objectif suffisant à atteindre. À ses yeux, il y a encore beaucoup d’« éducation politique » à faire.

« On ne peut pas dire qu’on va en faire juste un peu pour être égaux : il faut être complètement égaux, tranche-t-elle. Tant que les revenus des hommes et des femmes seront inégaux, que leurs droits seront inégaux, il n’y aura pas de représentation suffisante à la Chambre des communes. »

— Avec la collaboration de William Leclerc et Serge Laplante, La Presse

Élections fédérales 2019

Les nouvelles du jour

Parti conservateur

Scheer promet une enquête sur l’affaire SNC-Lavalin

De passage dans Papineau, circonscription de Justin Trudeau, Andrew Scheer ne pouvait envoyer un message plus clair : il promet de faire la lumière sur l’affaire SNC-Lavalin en lançant une « enquête judiciaire » sur « ce scandale de corruption » qui a plongé le gouvernement Trudeau dans une longue crise l’hiver dernier. S’il est élu, le chef conservateur présentera une « loi anti-obstruction » dont l’objectif sera de permettre à la GRC d’avoir accès à l’information confidentielle du cabinet. « Cela empêchera les politiciens corrompus de se cacher derrière la confidentialité du cabinet pour échapper aux enquêtes policières », a-t-il lancé. — Fanny Lévesque, La Presse

Parti libéral

Camping et terres protégées

Justin Trudeau a promis qu’un gouvernement libéral assurerait la conservation et la protection de 25 % des terres et de 25 % des océans du pays d’ici 2025, se donnant l’objectif d’atteindre les 30 % en 2030. À la fin de 2018, Environnement Canada rapportait un bilan de 11,2 % d’aires protégées sur le territoire et de 7,9 % des eaux océaniques. Un peu plus tard, le chef libéral a promis d’élargir le programme d’initiation au camping de Parcs Canada pour permettre à plus de jeunes d’en bénéficier. De plus, les libéraux proposent la création d’un nouveau programme appelé « Expérience Canada », qui offrira à 75 000 familles à faible revenu de passer jusqu’à quatre jours par année dans un parc national ou provincial. — La Presse canadienne

Nouveau Parti démocratique

Singh continue sa campagne sur le logement abordable

Le chef néo-démocrate a de nouveau fait campagne sur le thème du logement abordable, hier. Jagmeet Singh a promis non seulement qu’un gouvernement néo-démocrate construirait 500 000 logements abordables et sociaux, mais aussi qu’il offrirait une « prestation locative » – une aide financière d’un maximum de 5000 $ destinée aux locataires qui consacrent plus de 30 % de leur revenu à leur loyer. Le coût estimé de cette prestation locative s’élèverait à 1,35 milliard par année, dont 450 millions proviendraient de la contribution des provinces. — La Presse canadienne

Bloc québécois

Un projet de loi pour le vote à visage découvert

Le Bloc s’est engagé hier à déposer un projet de loi pour que le vote et les services publics fédéraux soient offerts et reçus à visage découvert. Son chef Yves-François Blanchet a invoqué des « enjeux de sécurité et de rigueur dans la prestation de services par l’État ». « L’obligation de se découvrir le visage n’est pas liée en soi à la religion du citoyen. En outre, rien ne justifie que ce soit différent lorsque les Québécois et les Québécoises reçoivent des services du gouvernement fédéral », a-t-il dit. Un peu plus tard, il a demandé aux chefs fédéraux de s’engager plus clairement à ne pas participer à une contestation de la Loi sur la laïcité de l’État du Québec. — La Presse canadienne

Parti vert

May est prête à défaire un gouvernement sans plan climatique

Le Parti vert du Canada a prévenu qu’il n’appuierait jamais un gouvernement minoritaire sans plan crédible et vérifiable en matière d’environnement, quitte à forcer la tenue de nouvelles élections. Cela comprend notamment la promotion de projets liés aux énergies fossiles comme l’agrandissement de l’oléoduc Trans Mountain, a expliqué la cheffe de la formation politique, Elizabeth May, hier, de passage dans la métropole. L’avertissement de Mme May survient alors que plusieurs sondages suggèrent que le Parti libéral et le Parti conservateur sont à égalité dans les intentions de vote, ce qui pourrait se traduire par l’élection d’un gouvernement minoritaire. — La Presse canadienne

Au Québec aujourd’hui

Justin Trudeau, Yves-François Blanchet et Elizabeth May participeront à la grande marche sur le climat de Montréal, tout comme le chef adjoint du NPD Alexandre Boulerice, tandis que Jagmeet Singh sera de la marche satellite de Victoria, en Colombie-Britannique. Faute de compter sur Andrew Scheer, les conservateurs seront néanmoins représentés à Montréal par Joël Godin, député sortant qui était responsable de l’environnement dans l’opposition officielle à Ottawa. Maxime Bernier a pour sa part décliné l’invitation, lui qui fera campagne dans sa circonscription de Beauce. — La Presse

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.