Chronique

Aucune raison de renouer avec 13 raisons

Quelle déception. C’en est fâchant, même. Autant la première saison de 13 Reasons Why avait secoué ses fans et déclenché des controverses, autant la deuxième rebrasse la même soupe télévisuelle, maintenant diluée, réchauffée et peu savoureuse.

Comme dirait un dragon désabusé devant une invention broche à foin : je passe, je n’ai pas le réseau de contacts pour vous aider.

Honnêtement, il n’y a aucune raison valable de se farcir les 13 heures de cette télésérie de Netflix, offerte en français et en anglais. Je me suis rendu à mi-chemin dans l’espoir que le produit s’améliore, comme à l’émission Les chefs !, mais non.

C’est redondant, peu intéressant, pas nécessaire. Bref, Netflix n’aurait jamais dû commander cette suite.

Un peu comme TVA qui espère prolonger la popularité de Fugueuse pour un autre tour de piste. Parfois, il vaut mieux partir au sommet que de tirer sa révérence au fond du fossé (ou sous un viaduc glauque dans Rosemont).

La deuxième saison de 13 Reasons Why démarre cinq mois après la fin de la première. Le procès intenté contre l’école secondaire fréquentée par Hannah Baker s’amorce, ce qui nous replonge dans la cyberintimidation et le « slut shaming » vécus par l’adolescente. Le récit n’avance plus. Il recule. Encore et encore.

Et au lieu d’écouter un côté de cassette par épisode – un procédé scénaristique vraiment original utilisé dans la première année –, nous entendons maintenant le témoignage d’un élève par épisode.

Ça sent la formule plaquée et ces témoignages n’apportent presque rien de nouveau à l’histoire. D’ailleurs, les nombreux segments tournés en cour frôlent le ridicule tellement ils n’ont aucune crédibilité ou vraisemblance.

Toujours hanté par le suicide d’Hannah, Clay Jensen découvre, dans son casier, des polaroïds qui lui révèlent que d’autres adolescentes de Liberty High auraient été agressées par la vedette de l’école, Bryce le douchebag. Est-on vraiment surpris ?

Le plus gênant dans 13 Reasons Why 2, c’est le retour d’Hannah Baker… sous forme de fantôme. Sérieux, là. C’est Ghost, ou quoi ? Seul Clay voit Hannah, qui lui prodigue des conseils amoureux et le guide dans son enquête pour pincer le visqueux Bryce. Difficile de ne pas décrocher ou pouffer de rire.

En parallèle, plusieurs amis d’Hannah reçoivent des menaces, ce qui évoque le Blackhood de Riverdale ou le mystérieux « A » dans Pretty Little Liars. Ça ne fonctionne pas du tout. On ne sait plus quelle émission on regarde. Il est temps d’ajourner tout ça, merci.

La fureur, pour la dernière fois

Les réseaux sociaux ont pris feu quand Véronique Cloutier a ressuscité La fureur pour surprendre Mariloup Wolfe à son émission 1res fois en février dernier. Radio-Canada a entendu les cris et les S.O.S. de son public et ramènera la mythique émission musicale pour une seule fois, le samedi 5 janvier 2019, afin de célébrer ses 20 ans.

Oui, Véronique Cloutier tiendra les manettes de cette Fureur spéciale de 90 minutes et exécutera la célèbre chorégraphie d’ouverture. Chantez, dansez !

Il y aura des danseurs et des danseuses sur des podiums. Et les cris de ralliement des gars et des filles retentiront de nouveau dans le studio 42. Tout ça en direct, bien évidemment.

Quatre équipes s’affronteront en jouant à la chanson arrêtée ou au questionnaire musical : deux équipes de gars, deux équipes de filles. Pour chacun des sexes, il y aura une formation de vétérans et une autre composée de recrues. Sébastien Benoit et Élyse Marquis, deux des meilleurs joueurs de La fureur, ont déjà confirmé leur présence en tant que capitaines des vétérans. Qui seront les recrues ?

Des noms circulent déjà, dont ceux de Jay Du Temple, Katherine Levac, Phil Roy, Pier-Luc Funk, Maripier Morin et Sarah-Jeanne Labrosse.

À part les looks, La fureur a bien vieilli, note Véronique Cloutier. « L’ambiance électrisante de l’émission, je ne l’ai jamais retrouvée ailleurs. Rien n’est arrivé à la cheville de La fureur », affirme la blonde animatrice.

En 10 ans en ondes à Radio-Canada, La fureur a diffusé 2300 chansons, dont 71 % en français. Le vieux décor de La fureur a bien sûr été détruit et l’équipe en « patentera » un similaire pour le grand retour.

Les producteurs de KOTV ont aussi dû racheter les droits à Endemol pour cette Fureur spéciale, qui ne sera pas offerte en rattrapage. Il faudra la regarder en direct ou l’enregistrer. Les licences pour les pièces musicales coûteraient une fortune si Radio-Canada mettait l’émission sur son site web ou sur Tou.TV. C’est exactement pour cette raison qu’En direct de l’univers n’apparaît pas non plus en ligne.

De toute façon, le 5 janvier 2019, c’est très loin. On aura le temps de s’en reparler d’ici là – et de profiter de l’été qui est enfin arrivé.

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