Forum sur l'aide médicale à mourir

Vers un élargissement pour les personnes atteintes de maladies neurocognitives ?

Les 200 participants au Forum national sur l’évolution de la Loi concernant les soins de fin de vie, qui se tenait lundi à Montréal, ont manifesté majoritairement leur appui à l’élargissement de l’aide médicale à mourir (AMM) pour les personnes atteintes de maladies neurocognitives, comme l’alzheimer. Mais plusieurs questions et inconforts demeurent.

« On devra administrer l’aide médicale à mourir à des patients qui ne comprendront pas ce qui se passe, sur la base de papiers signés il y a cinq ans… Que dit-on à quelqu’un à qui on va donner l’aide médicale à mourir, mais qui ne comprend pas ? », a demandé le président de l’Association des neurologues du Québec, le Dr François Evoy.

Les participants au Forum devaient entre autres discuter de la possibilité de permettre à un patient de signer une demande anticipée d’aide médicale à mourir après avoir obtenu un diagnostic de maladie neurodégénérative.

La députée péquiste Véronique Hivon a reconnu que la question était très complexe. « Pour y arriver, il faut être sûr d’avoir un niveau de confort. Il faut être sûr que ce n’est pas un droit théorique. Qu’il va y avoir des médecins qui vont pouvoir l’appliquer. »

Le Dr Yves Robert, secrétaire du Collège des médecins du Québec, reconnaît que la « barrière humaine la plus forte, c’est de causer la mort à quelqu’un qui ne sait pas ce qu’on lui fait ». Actuellement, seulement 3 % des médecins procèdent à l’aide médicale à mourir au Québec.

Pour le Dr Alain Naud, médecin de famille, les lois doivent être faites « dans l’intérêt des patients » et non pas en fonction du fait que ce sera difficile de trouver les ressources pour les appliquer.

Le Dr Naud et d’autres participants ont proposé que toute personne recevant un diagnostic de maladie neurocognitive doive obligatoirement attendre un certain temps avant de rédiger une directive anticipée d’aide médicale à mourir. « Parce qu’au départ, il y a un choc à absorber », dit le Dr Naud.

Plusieurs participants ont souligné qu’il faudra clairement identifier la personne chargée d’activer la demande d’aide médicale à mourir le temps venu. Certains ont ajouté qu’il faudrait prévoir des mesures pour éviter, comme c’est parfois le cas pour le don d’organes, qu’on ne respecte pas la volonté du patient si la famille s’y oppose.

Québec recule

Plus tôt dans la journée, la ministre de la Santé, Danielle McCann, a annoncé qu’elle retardait l’accès à l’aide médicale à mourir pour les personnes atteintes de maladie mentale, le temps de mener une vaste consultation sur le sujet.

Mardi dernier, la ministre McCann avait annoncé que dès le 12 mars, le critère d’être en « fin de vie » ne serait plus nécessaire au Québec pour avoir accès à l’AMM. La levée de ce critère aurait eu comme conséquence que certaines personnes atteintes de troubles mentaux auraient été admissibles à l’AMM.

« On va instaurer une période de consultation et de réflexion sur cette question très sensible et complexe », a dit la ministre McCann, qui a demandé au Collège des médecins de surseoir aux demandes d’AMM à compter du 12 mars pour les personnes atteintes de maladie mentale grave seulement. La ministre a toutefois rappelé que Québec attend également la décision du gouvernement fédéral dans ce dossier.

Sainte-Anne-des-Monts

Une affaire de disparition devient un dossier de meurtre

Deux individus ont été accusés de meurtre au second degré et de complicité après le fait lundi, relativement à l’assassinat d’un homme de 27 ans commis la semaine dernière à Sainte-Anne-des-Monts, en Gaspésie, dont le corps n’a toujours pas été retrouvé au moment d’écrire ces lignes.

Ces arrestations font suite à une série de perquisitions et d’examens de scènes de crime effectués notamment à Sainte-Anne-des-Monts, jeudi dernier.

À l’origine, l’affaire a été présentée aux médias comme une histoire de disparition, mais l’enquête a suffisamment évolué au cours de la fin de semaine pour que les enquêteurs des Crimes contre la personne de la Sûreté du Québec appréhendent les deux suspects, Steve Lévesque et Maxime Labrie, pour le meurtre de Maxime Lepage.

Ce dernier est le fils de Martin Lepage, arrêté en compagnie d’un complice en juillet 2018, au large de la Martinique, à bord d’un voilier transportant 1500 kilogrammes de cocaïne évalués à 100 millions de dollars.

Martin Lepage et Langis Bélanger, tous les deux originaires du Bas-Saint-Laurent, se trouvaient à bord d’un voilier baptisé Livie – dont le port d’attache était à Gaspé – lorsqu’ils ont été arraisonnés par les marins et douaniers français. 

Mais au moment où ils étaient escortés par les autorités françaises et se dirigeaient vers Saint-Martin, les deux Québécois auraient mis le feu à l’embarcation, vraisemblablement pour que les 53 ballots de cocaïne à bord coulent, et que la preuve disparaisse. 

Les marins français sont toutefois parvenus à circonscrire les flammes et à récupérer les 1500 kg de poudre blanche. 

Une dette possible

Même si d’autres hypothèses pour expliquer le crime sont envisagées, les enquêteurs devront déterminer si le meurtre de Maxime Lepage et la saisie des 100 millions de cocaïne pourraient avoir un lien, et si une dette peut être à l’origine de l’homicide. 

Maxime Lepage aurait été tué mardi ou mercredi dernier, à Sainte-Anne-des-Monts, où ont eu lieu les recherches. On ignore pour le moment comment le crime a été commis. 

Les deux suspects sont connus de la police en matière de stupéfiants. 

Lévesque, 46 ans, résidant de la région de Montréal, et Labrie, 29 ans, de Rimouski, ont été respectivement accusés de meurtre au second degré et de complicité après le fait, lundi après-midi, au palais de justice de Sainte-Anne-des-Monts.

Nos sources n’excluent pas que le crime puisse également avoir été commis dans un contexte de contrôle du territoire de trafic de drogue. La région de Sainte-Anne-des-Monts serait contrôlée par des membres de la section South des Hells Angels, d’après nos informations. 

Il est possible que d’autres évènements violents aient été commis dans le même contexte au cours des derniers mois. 

D’après nos sources, une certaine instabilité dans le milieu du trafic de stupéfiants régnerait en Gaspésie et dans le Bas-du-Fleuve depuis l’opération Oursin, effectuée en février 2019 par l’Escouade nationale de répression du crime organisé (ENRCO). À l’issue de cette enquête, les policiers ont démantelé un réseau de trafic de drogue relié aux Hells Angels baptisé «  Réseau de l’Est  » et qui aurait contrôlé la distribution de stupéfiants dans le Bas-du-Fleuve, en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.

Montréal veut multiplier les voies de circulation réservées aux autobus

L’administration de Valérie Plante veut multiplier les voies de circulation réservées aux autobus à Montréal. Pour y parvenir, un nouveau règlement sera soumis aux élus du conseil municipal, mardi, retirant ce pouvoir aux arrondissements pour les grands axes routiers montréalais afin de le confier à la ville-centre.

Lors d’un entretien avec La Presse, le responsable de l’urbanisme et de la mobilité au comité exécutif de la Ville de Montréal, Éric Alan Caldwell, a expliqué que les 300 nouveaux autobus commandés en 2018 et attendus d’ici un an augmenteront de 15 % le parc d’autobus.

« C’est un bond substantiel. L’idée, c’est de faire en sorte que l’augmentation de service ne se fasse pas juste avec l’arrivée d’autobus, mais aussi avec l’augmentation de voies réservées, avec la mise en place d’un système performant. On regarde les axes où ça fera une grande différence », explique-t-il.

Selon des données de l’Enquête origine-destination, dévoilée la semaine dernière, l’achalandage dans les autobus a augmenté de 14 % entre 2003 et 2008, mais de tout juste 5 % de 2013 à 2018.

À l’heure actuelle, le pouvoir de délimiter des voies réservées pour les autobus relève des arrondissements. Dans certains cas, des corridors prioritaires peuvent être fracturés, selon les visions locales. M. Caldwell explique qu’il y a une nécessité d’instaurer une « cohérence », comme pour les voies cyclables, sur l’ensemble du territoire.

« Notre administration a été claire sur le fait qu’on voulait que l’autobus aide à la mobilité des Montréalais. On le fait avec plus d’ambitions pour le nombre d’autobus et les voies réservées. Les arrondissements seront dans le coup, mais il y aura une coordination de la ville-centre. »

Des annonces à venir

Prochainement, la Société de transport de Montréal (STM) entend dévoiler des indicateurs de performance des voies réservées. Selon la Ville de Montréal, les voies réservées ont déjà démontré une meilleure fiabilité du service, un temps de parcours réduit et une sécurité accrue dans les déplacements.

Sans dévoiler l’ensemble des grandes artères qui seront visées par l’ajout de corridors dédiés à l’usage des autobus, il est déjà établi au comité exécutif que la voie réservée de la rue Sherbrooke sera optimisée. On entend aussi accélérer l’aménagement du service rapide par bus (SRB) du boulevard Pie-IX. D’autres voies réservées sont dans la ligne de mire pour devenir permanentes ; les axes Côte-Vertu, Henri-Bourassa et Côte-des-Neiges également.

« Pour les gens qui prennent l’autobus, on doit faire en sorte que ce soit un service fiable et performant. L’autobus ne doit pas être un service de seconde zone. L’autobus est essentiel à la mobilité, il faut être en mesure de faire des choix », a ajouté M. Caldwell.

Affaire de harcèlement

« C’est l’impasse », selon Valérie Plante

La mairesse Valérie Plante déplore « l’impasse » régnant dans l’affaire de harcèlement ayant mené à l’expulsion de la mairesse de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce du caucus de Projet Montréal. Selon elle, la mairesse d’arrondissement Sue Montgomery a non seulement brisé les règles de confidentialité en dévoilant certaines informations, elle fait aussi de « l’aveuglement volontaire. » « C’est l’impasse. Je suis déçue que la mairesse ne réalise pas sa responsabilité morale et légale de mettre fin à ce climat de harcèlement », a lancé Mme Plante à quelques minutes de l’ouverture du conseil municipal de la Ville de Montréal. À la suite d’une enquête du Contrôleur général de Montréal, la mairesse Sue Montgomery a refusé de montrer la porte à sa directrice de cabinet, Annalisa Harris, pour des allégations de harcèlement psychologique.

— Sara Champagne, La Presse

Accident de motoneige

Les deux corps repêchés ont été identifiés

L’identité des deux motoneigistes français dont les corps ont été repêchés dimanche dans les eaux de la rivière Grande Décharge, au Lac-Saint-Jean, a été dévoilée. Il s’agit de Julien Benoit, 34 ans, et de Yan Thierry, 24 ans. Leurs corps ont été retrouvés flottant à proximité l’un de l’autre, à environ 6 km du point de recherche initial. Selon le journal local Dernières Nouvelles d’Alsace, deux gendarmes de Sainte-Marie-aux-Mines et le maire de Sainte-Croix-aux-Mines ont annoncé la nouvelle à la famille de Julien Benoit dimanche soir. Il allait devenir père pour la première fois. « J’ai pleuré avec eux, a raconté le maire Jean-Marc Burrus, qui connaissait personnellement le jeune homme. Toute la population de Sainte-Croix est sous le choc, tout le village est en deuil. Julien, c’était un jeune qui avait toujours le sourire. Il aimait faire la fête, il a fédéré beaucoup de monde autour de lui. C’était un bon camarade. » 

— Anne-Marie Gravel, Le Quotidien

Tri des matières recyclables

Montréal envisage le recours aux cols bleus

L’administration Plante envisage de confier à moyen terme les opérations de ses deux centres de tri de matières recyclables à des cols bleus plutôt qu’à un gestionnaire externe. « C’est clairement un modèle qui nous intéresse », a déclaré la mairesse Valérie Plante lors d’un point de presse à l’hôtel de ville, lundi, dans la foulée de l’annonce de l’entreprise française TIRU de son intention de mettre fin à ses activités au Québec. Les cols bleus ne pourraient toutefois pas être une solution à court terme, précise la mairesse. Valérie Plante a cependant réitéré que la collecte et le tri des matières recyclables seront maintenus quoi qu’il advienne, affirmant que « plusieurs » opérateurs sont prêts à prendre la relève de TIRU. Il reste cependant à déterminer qui assumera les coûts de la « transition » qu’impose la fin imminente des activités de TIRU, pour laquelle aucune date précise n’a filtré.

— Jean-Thomas Léveillé, La Presse

COURSE À LA DIRECTION DU PLQ

L’« équipe Rizqy-Cusson » invitée à changer de ton

Des députés libéraux n’ont guère apprécié la sortie de l’aspirant à la chefferie du Parti libéral du Québec, Alexandre Cusson, et de la députée, Marwah Rizqy, qui ont reproché dimanche à Dominique Anglade, seule autre candidate en lice dans la course à la direction, de « vivre dans le déni » à propos de l’enjeu de l’éthique. « La qualité première d’un chef, c’est sa capacité à rassembler et le type de campagne qui a été abordé [dimanche] par l’équipe Rizqy-Cusson, ce n’est certainement pas une façon de rassembler les membres du Parti libéral », a critiqué la députée Marie Montpetit, à l’entrée du caucus présessionnel de sa formation, lundi. Alexandre Cusson a décidé de placer l’éthique au cœur de sa campagne, et il a voulu en faire la démonstration lors de son lancement, dimanche à Québec. Seule partisane de M. Cusson montée sur scène, Marwah Rizqy s’est dite « fière d’être avec un homme qui n’a pas peur de parler d’éthique ».

— Fanny Lévesque, La Presse

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