EN BREF

La Guinness devient végétalienne

Les végétaliens et végétariens vont pouvoir bientôt tremper leurs lèvres dans une Guinness, le groupe ayant annoncé qu’il renonçait à utiliser une colle de poisson utilisée jusqu’ici pour filtrer cette bière. Diageo, qui possède la célèbre brasserie dublinoise fondée en 1759, renonce à utiliser l’ichtyocolle, une colle de poisson obtenue à partir de la vessie natatoire de poisson et qui est communément utilisée pour filtrer la bière. Le processus sera opérationnel avant la fin de l’année 2016.

— Agence France-Presse

Stratégies

Uni-Sélect passe la vitesse supérieure

Après s’être soumis à une mise au point majeure de son plan d’affaires, le distributeur de pièces automobiles Uni-Sélect caresse à nouveau l’ambition d’opérer une expansion à l’échelle continentale.

Et ce, dans un contexte financier et économique favorable comme rarement auparavant, affirme son nouveau président et chef de la direction, Henry Buckley.

« Depuis la vente de notre division de pièces aux États-Unis [pour 340 millions US en février 2015], nous avons retrouvé des capacités financières qui nous permettent d’investir de façon opportuniste dans des acquisitions de croissance, mais aussi de gérer nos stocks de façon plus avantageuse pour nos clients et face à nos concurrents », résume M. Buckley lors d’une récente entrevue avec La Presse Affaires, sa première depuis son entrée en poste en août dernier.

Il succédait alors à Richard Roy, qui présidait Uni-Sélect depuis 2008. Auparavant, Henry Buckley avait passé un an comme chef de l’exploitation de ce plus gros distributeur canadien de pièces et d’outils dans le marché des milliers de réparateurs et de carrossiers d’automobiles encore indépendants, au Canada et aux États-Unis.

Il avait été embauché à ce poste en 2014 par le conseil d’administration d’Uni-Sélect dans le but d’épauler le recentrage des priorités d’affaires. Une démarche rendue nécessaire après quelques années de résultats mitigés dans certaines divisions et, du coup, d’une stagnation de la valeur en Bourse.

Un an et demi plus tard, le plus gros élément de ce recentrage – la vente de la filiale de distribution de pièces aux États-Unis pour s’y recentrer sur la filiale FinishMaster de peintures et d’outils pour carrossiers – commence déjà à porter ses fruits.

MOINS DE REVENUS, PLUS DE BÉNÉFICES

Dans ses plus récents résultats trimestriels, Uni-Sélect affiche certes une baisse de ses revenus totaux, mais aussi une belle remontée de ses principales marges bénéficiaires d’exploitation.

À ce rythme, Uni-Sélect pourrait terminer son exercice 2015 avec son meilleur bénéfice annuel (ajusté d’éléments comparables) de son histoire, soit autour de 75 millions US. Et ce, malgré un repli de l’ordre de 20 % de ses revenus bruts qui oscillent autour des 1,4 milliard US, conséquence du délestage de la distribution de pièces d’autos aux États-Unis.

Cette meilleure performance d’exploitation s’est manifestée en force parmi les investisseurs en actions d’Uni-Sélect. Après des années de stagnation, sa valeur boursière a plus que doublé, à 1,4 milliard, au cours des dix derniers mois.

Pour les dirigeants d’Uni-Sélect, ce bond de valeur boursière, même très encourageant à court terme, rehausse d’autant les attentes envers les prochains résultats.

« La meilleure façon de récompenser les actionnaires d’Uni-Sélect, c’est de générer de la croissance rentable de nos résultats avec la meilleure réalisation possible de notre plan d’affaires. »

— Henry Buckley, président et chef de la direction d’Uni-Sélect

Entre-temps, la croissance interne des revenus chez Uni-Sélect – provenant des activités poursuivies – a repris du mieux, défiant même la moyenne observable dans les principaux marchés où elle fait affaire.

ACQUISITIONS

Uni-Sélect a aussi redynamisé ses ambitions de croissance externe, soit des acquisitions à des fins de consolidation dans ses marchés actuels. Mais aussi les acquisitions d’expansion dans des marchés encore sous-exploités dans son vaste réseau de distribution, qui s’étend à la grandeur du Canada et dans les États américains les plus populeux.

Aux États-Unis, dans son importante division de produits de peinture automobile FinishMaster, Uni-Sélect est rendue cette année à sept acquisitions de grossistes régionaux dans cinq États, jusqu’en Californie et au Wisconsin.

Ce réseau de distribution de FinishMaster compte désormais 170 établissements commerciaux dans 28 États, dont trois nouveaux centres de distribution ouverts depuis l’an dernier dans la région du « Mid-Atlantic ».

Pour la suite, le président d’Uni-Sélect prévoit ce réseau « à plus de 200 » établissements à moyen terme.

Au Canada, dans ses activités principales de distribution de pièces et d’outils pour les réparateurs et les carrossiers d’automobiles, Uni-Sélect a réalisé cette année cinq acquisitions de commerces régionaux au Québec, en Nouvelle-Écosse et en Colombie-Britannique.

Elle s’est aussi dotée d’un nouveau centre de distribution d’envergure à Milton, près de Toronto, au cœur du plus gros marché régional de l’automobile au pays et près des principaux transporteurs de colis.

Selon Henry Buckley, Uni-Sélect entend continuer de privilégier ce type d’acquisitions de croissance afin de tirer parti le plus possible « de la phase de consolidation qui s’amorce dans ce marché au Canada ».

Cette croissance est recherchée à deux niveaux.

D’une part, Uni-Sélect entend poursuivre de plus belle ses efforts de recrutement de nouveaux commerces affiliés à ses enseignes, quitte à les ravir aux distributeurs concurrents.

D’autre part, Uni-Sélect surveille attentivement les occasions d’acquisitions de commerces régionaux de pièces d’autos susceptibles d’être convertis en succursales dites « corporatives ».

Uni-Sélect compte une trentaine de ces succursales, un nombre qu’elle compte augmenter à une cinquantaine d’ici deux ans. Avec un potentiel de 200 à plus long terme.

FORCES

• Bilan presque sans dette et pouvant mobiliser près de 300 millions US pour investir en acquisitions de croissance et en optimisation d’inventaires courants

• Culture d’affaires entrepreneuriale persistante proche de celle prévalant parmi sa vaste clientèle de commerces régionaux de pièces d’autos indépendants des gros fabricants

FAIBLESSES

• Taille et moyens encore limités face à quelques gros concurrents américains, s’ils décidaient d’investir davantage dans le marché canadien

• Valeur boursière élevée (+ 115 % en 2015, multiple cours/bénéfice à 19 fois) qui pourrait être vulnérable au moindre accroc de prochains résultats ou des marchés financiers

CE QUE DISENT LES ANALYSTES

« Les récents résultats forts d’Uni-Sélect démontrent les bénéfices de son recentrage d’affaires. »

— Leon Aghazarian, Financière Banque Nationale

« Après la vente de sa division de pièces d’autos aux États-Unis, Uni-Sélect se retrouve en solide position pour redéployer ses ressources plus efficacement et faire croître ses affaires de façon interne et par acquisitions. »

— Anthony Zicha, Marchés des capitaux Scotia

« En dépit de ses récents résultats étincelants et de ses perspectives positives, notre recommandation envers les actions d’Uni-Sélect est rabaissée au “neutre” en raison de leur potentiel limité de plus-value additionnelle. »

— Benoit Poirier, Valeurs Mobilières Desjardins

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