réseau électrique métropolitain

Une coalition veut arrêter le train de la Caisse

Une coalition de groupes environnementaux et de citoyens, appuyée par un grand syndicat, déposera ce matin une demande de jugement en « nullité » au palais de justice de Montréal dans le but de faire arrêter le projet de Réseau électrique métropolitain (REM) de la Caisse de dépôt.

Les demandeurs, qui incluent la Coalition Climat Montréal, estiment que les consultations autour du REM ont été bâclées et que le « grand nombre d’informations manquantes » rend le processus illégal. Ils demanderont à la Cour supérieure du Québec de déclarer invalides toutes les consultations faites depuis le premier jour dans le dossier du REM.

« Ce qu’on veut, c’est que le projet soit arrêté, que toute l’information soit rendue publique, par exemple en ce qui concerne l’impact du REM sur les tarifs des autres sociétés de transport, et qu’ensuite une nouvelle consultation publique ait lieu », a expliqué à La Presse l’un des demandeurs dans ce dossier, qui a voulu attendre le dépôt de la requête avant de donner son identité.

La procédure juridique reprend certains arguments du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement. Le BAPE a refusé de donner son feu vert au projet de REM en janvier dernier, en raison notamment du manque d’information sur les impacts environnementaux, sur les coûts et sur l’étalement urbain. « De A à Z, rien n’a été fait dans les règles de l’art », a fait valoir l’un des demandeurs.

Le projet de REM pourrait se retrouver sur la glace pendant plusieurs mois, si jamais le tribunal accueille favorablement la requête pour jugement déclaratoire en nullité qui sera déposée ce matin. L’avocat qui pilote la procédure n’a pas rappelé La Presse hier.

Appui du SCFP

En plus de l’organisme Coalition Climat Montréal, une dizaine de citoyens de la région montréalaise figurent parmi les demandeurs dans cette cause. Ils sont appuyés par Trainsparence, un groupe opposé au REM, ainsi que par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).

Les opposants au REM tiendront une conférence de presse à 11 h ce matin devant le palais de justice de Montréal, dans le but d’exposer leurs arguments, a confirmé hier une source bien placée au SCFP. « On appuie le fait qu’il va y avoir cette action. »

Cette procédure juridique survient alors que la Caisse de dépôt a entamé des pourparlers avec Ottawa et Québec en vue de boucler une partie du financement de son projet de train électrique. La facture prévue du REM, qui doit connecter la Rive-Sud, l’Ouest-de-l’Île et l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau au centre-ville de Montréal, dépasse maintenant les 6 milliards de dollars.

Or, l’un des problèmes du REM, selon ses détracteurs, est le risque d’explosion des coûts. Au début de l’année, la Coalition Climat Montréal et Trainsparence ont réclamé une commission parlementaire pour évaluer les autres options possibles en transports en commun à Montréal.

« C’est un mauvais projet, qui utilise une technologie trop chère et qui a un mauvais tracé. »

— Un des plaignants

Une représentante de Trainsparence a de son côté avancé à La Presse que le projet de la Caisse « va coûter une fortune aux contribuables ». Elle s’interroge sur le tracé choisi ainsi que sur les rendements financiers prévus par la Caisse de dépôt.

« On sait qu’il existe des projets de meilleure qualité pour cette ville, des projets de transports qui donneraient accès à du transport pour tous les Montréalais, pas juste certaines sections, sans détruire des espaces verts », a-t-elle affirmé.

Maxime Chagnon, porte-parole de la Caisse de dépôt, a refusé de formuler des commentaires, hier, sur une procédure qui n’a pas encore été déposée au tribunal.

— Avec William Leclerc, La Presse

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