Croissance économique

Vers un sommet en 20 ans

On le répète sur tous les tons, Montréal va bien. La région connaît en fait ses meilleurs jours en 20 ans, soutient Mario Lefebvre, économiste invité à une conférence sur l’immobilier ayant réuni plus de 500 participants au Palais des congrès, hier.

3 % de Croissance réelle

La région de Montréal connaîtra une croissance réelle de son économie de 3 % en 2017, du jamais vu en 20 ans. « Ce n’est plus de la prévision ; 2017 est presque dans le sac, dit Mario Lefebvre, vice-président Recherche, Marchés immobiliers mondiaux, chez Ivanhoé Cambridge. À moins que les derniers mois soient apocalyptiques – mais je ne vois pas pourquoi –, on va avoir une excellente année 2017. »

De l’avant-dernier rang au peloton de tête

De 2006 à 2015, l’économie de Montréal a piétiné. Elle a connu une croissance de moins de 1,5 % par an, pendant 10 ans. Parmi les 13 plus grandes régions urbaines du Canada, Montréal s’est classé à l’avant-dernier rang au cours de la période, devançant seulement Hamilton. En 2017, Montréal dépasse la moyenne nationale et se classe au 6e rang.

150 000 emplois

La région a été le théâtre de la création nette de près de 150 000 emplois dans les dernières années. Ce qui a fait dégringoler le taux de chômage dans les 6 %, sous la moyenne nationale. En moyenne, l’emploi a crû au rythme de 1,5 % par an dans la région depuis 2009.

Pas de surconstruction à l’horizon

Les voyants sont au vert dans l’industrie de la construction. Il se construit 20 000 logements par an, ce qui correspond exactement à la croissance du nombre de ménages. La population augmente en moyenne de 1,1 % par an depuis 2009. Dans les années 90, en comparaison, Montréal connaissait une croissance annuelle de sa population de 0,4-0,5 %.

Citation

« La population est vieillissante. Ça va nous prendre de la main-d’œuvre. Ouvrons nos portes toutes grandes à l’immigration. J’ai tellement de mal à comprendre comment il se fait qu’au Québec, on débat encore sur : est-ce qu’on ne fait pas entrer trop d’immigrants par année au Québec ? Le problème, il n’est pas là. Il est dans les programmes d’intégration. »

— Mario Lefebvre, économiste

Revenu disponible

Autre bonne nouvelle, le revenu après impôt des ménages montréalais progresse de 3,5 % par an depuis 10 ans. Après l’inflation, ça correspond à une hausse réelle de 1,5 % par an du revenu disponible depuis 10 ans.

Incertitudes

Certains secteurs tourneront toutefois au ralenti. Avec l’endettement des ménages, le Conference Board s’attend à une croissance timide en 2018 des ventes au détail. Le secteur manufacturier pourrait par ailleurs souffrir de la renégociation de l’ALENA et des tarifs imposés sur les avions de Bombardier. Le secteur de l’administration publique, de son côté, devrait renouer avec la croissance après six années d’austérité. « On a vertement critiqué le programme d’austérité du gouvernement du Québec, dit M. Lefebvre. Aujourd’hui, on l’applaudit. C’était la chose à faire. Maintenant, le gouvernement a la capacité d’intervenir dans l’équation économique. Ce que bien des pays ne peuvent pas faire. »

2 %

L’embellie se poursuivra en 2018. La croissance prévue se chiffre à 2 %, soit exactement la moyenne nationale. « Les économistes du Conference Board sont les premiers à admettre dans leur rapport que s’il y a des risques sur Montréal, ce sont des risques à la hausse, dit M. Lefebvre. Le momentum de la deuxième moitié de l’année est épatant à Montréal et je pense que ça va se transporter en 2018, et je ne serais pas surpris si on avait une révision de ces prévisions l’année prochaine. »

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.