CIUSSS DU NORD DE MONTRÉAL
Le PQ dénonce le lien entre une administratrice et le Parti libéral
La Presse
La nomination au nouveau conseil d’administration du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du nord de Montréal d’une propriétaire de garderie autrefois liée au Parti libéral est dénoncée par l’opposition.
Propriétaire de trois garderies subventionnées dans le nord de la métropole, Joséphine Primiani a été nommée au conseil d’administration du CIUSSS en raison de ses compétences en « gouvernance ou éthique ».
En 2010, le Parti québécois avait évoqué le fait que M
Primiani avait siégé à l’exécutif du Parti libéral de la circonscription de Lafontaine de l’ex-ministre de la Famille, Tony Tomassi, en 2006. Selon le registre du directeur général des élections, M Primiani a donné 2330 $ au Parti libéral de 2006 à 2014.Pour Diane Lamarre, porte-parole du Parti québécois en matière de santé, cette nomination est inacceptable. « Vraiment, si tu es nommée pour tes compétences en gouvernance et éthique, tu dois te positionner de façon à être hors d’attaque sur ces questions », plaide M
Lamarre.Au cabinet du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, on explique que chaque membre indépendant des conseils d’administration des établissements de santé a été choisi au terme d’un appel de candidatures. Un groupe d’experts indépendants issus de l’École nationale d’administration publique (ENAP) ou de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP) a ensuite analysé toutes les candidatures et transmis des recommandations au ministre.
« En ce qui a trait à M
Primiani, sa candidature a bel et bien été recommandée par le comité d’experts indépendants. »— Joanne Beauvais, porte-parole du ministre Gaétan Barrette
Selon elle, M
Primiani a « déposé toute la documentation requise ». « Dans les documents soumis par M Primiani, aucune mention n’est faite d’un lien entre celle-ci et le Parti libéral du Québec », note M Beauvais, qui ajoute que M Primiani « n’a jamais été accusée ou reconnue coupable d’une infraction criminelle ».M
Primiani affirme quant à elle ne plus être impliquée auprès du Parti libéral et être « dérangée de voir que certains évoquent ces liens ». « J’ai des garderies depuis 1987. Je n’ai jamais eu de faveur. J’ai obtenu mes permis, car je fais l’inclusion des enfants handicapés dans mes garderies », dit-elle.Sans se prononcer sur le cas de M
Primiani, le professeur à l’Institut de santé publique de l’Université de Montréal Damien Contandriopoulos note qu’avec l’avènement de la loi 10 qui a modifié la configuration du réseau de la santé, les nominations des membres indépendants des conseils d’administration des établissements de santé découlent directement du bureau du ministre de la Santé.Pour M. Contandriopoulos, le risque d’un tel système, « c’est que les nominations soient partisanes ». « Pour finir, on risque d’avoir des C.A. composés de gens qui ont été choisis avant tout parce qu’on peut présumer qu’ils appliqueront les directives du ministère de la Santé à la lettre, sans pensée critique et sans risque de contestation », dit M. Contandriopoulos.