Loisirs

Montréal met fin au Programme de réfection des terrains de balle

L’administration Plante a décidé de mettre fin au Programme de réfection des terrains de balle mis en place par l’ex-maire Denis Coderre. Montréal cessera ainsi de réhabiliter en priorité les aires destinées au baseball pour laisser aux arrondissements le soin de décider du type de plateaux sportifs qu’ils souhaitent rénover.

Grand amateur de balle, le maire Coderre avait mis en place en 2015 un programme pour accélérer la réfection des terrains de la métropole voués à ce sport. Cette décision avait été prise dans le cadre de la stratégie pour attirer une nouvelle équipe professionnelle de baseball. Montréal prévoyait ainsi des investissements de 17,9 millions pour réhabiliter ces aires de jeu, soit les deux tiers des fonds alloués à la réfection de l’ensemble des plateaux sportifs.

Mercredi, le nouveau plan d’investissements de l’administration Plante est venu sonner le glas de ce programme voué exclusivement au baseball. En 2018, 20 terrains de balle seront rénovés, mais ensuite, « en 2019, ce programme sera intégré dans le programme des plateaux sportifs. Ça va donner plus de flexibilité aux arrondissements. Ils connaissent mieux leurs besoins, ils savent quels plateaux ont besoin de plus d’amour », dit Rosannie Filato, élue responsable du sport.

Cet autre programme sera ainsi responsable de l’entretien de l’ensemble des 1300 terrains sportifs que la Ville de Montréal gère sur l’île, des patinoires au basketball en passant par le baseball.

En éliminant la priorité accordée au baseball, les arrondissements seront libres de déterminer quel type de plateaux sportifs ils souhaitent réhabiliter en priorité.

« Les arrondissements voyaient qu’il y avait des besoins ailleurs que dans le baseball. Mais si un arrondissement pense que les besoins sont plus urgents dans le baseball, il pourra le faire. »

— Rosannie Filato

La Ville de Montréal doit adopter plus tard cette année un « plan directeur sportif et du plein air urbain » pour dicter la marche à suivre, un exercice en élaboration depuis 2008. Plutôt que d’y aller terrain par terrain, le plan proposera de procéder parc par parc.

Baseball Québec craint toutefois que l’abolition du programme de réfection des terrains de balle ne finisse par relancer la lente disparition de ces aires de jeu freinée en 2015. Dans les 10 années précédentes, leur nombre avait fondu de 58, pour en laisser un total de 165.

« J’ai hâte de voir comment ça va se traduire sur les terrains de balle. Quand il y avait une politique qui venait du central, du maire directement, tout le monde suivait ce guide. En renvoyant cela en arrondissement, c’est certain que c’est beaucoup plus de travail de représentation pour nous. On retombe un peu dans l’inconnu », dit Maxime Lamarche, directeur général de Baseball Québec.

L’organisation qui fédère ce sport souligne que les besoins de réfection des terrains de balle sont majeurs, la majorité ayant été aménagée il y a plus de 50 ans. Certains sont en place depuis 80 ans, dit-il.

Baseball Québec dit connaître un regain d’intérêt depuis quelques années. De 18 000 joueurs de balle il y a 10 ans, on en a dénombré 32 000 l’été dernier. Mais ce retour en force du baseball est freiné par le manque de terrains disponibles pour jouer, déplore Maxime Lamarche.

Montréal aménagera une patinoire réfrigérée par an

Si Montréal abandonne les trottoirs chauffants, la métropole ne renonce pas pour autant aux patinoires réfrigérées. L’administration Plante a donné le feu vert à un projet pour aménager chaque année une de ces surfaces réfrigérées au cours des 10 prochaines années.

Les fortes variations de température l’hiver donnent de plus en plus de maux de tête à la Ville de Montréal pour la gestion de ses 262 patinoires extérieures. L’hiver dernier, la métropole a connu pas moins de sept épisodes de redoux ayant mis à mal leur surface. Janvier 2018 aussi a été particulièrement difficile, alors que l’île a connu trois de ces épisodes de gel-dégel.

Après des années d’étude, la Ville de Montréal a donc décidé de miser sur des patinoires réfrigérées pour mettre en échec les changements climatiques. Leur système de réfrigération devra être assez puissant pour assurer une saison de patinage du 15 décembre au 15 mars, prévoit-on.

Présentement, seulement 8 des 262 patinoires de Montréal sont réfrigérées, alors qu’on en compte plus d’une cinquantaine à Toronto. « Il faut augmenter la cadence. Il faut s’adapter aux changements climatiques », dit Rosannie Filato, élue responsable des sports.

La Ville prévoit ainsi la mise en place d’un programme permettant l’aménagement d’une patinoire réfrigérée chaque année. La première devrait être installée en 2019, et le programme doit s’étendre au moins jusqu’en 2027.

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