Personnalité de la semaine  

Kristopher Letang

Dimanche dernier, le 12 juin, le défenseur Kristopher Letang aidait les Penguins de Pittsburgh à remporter la Coupe Stanley. Une conquête inattendue, dont le Québécois a été un rouage essentiel. Kristopher Letang est notre personnalité de la semaine.

Letang a joué un rôle prépondérant dans cette conquête, lui qui a marqué le but le plus important de sa carrière au cours de cette série. C’était en deuxième période du sixième match de la grande finale, à San Jose. Son but donnait l’avance 2-1 aux Penguins, qui allaient finalement l’emporter 3-1, battant ainsi les Sharks en six matchs.

C’était la deuxième fois de sa carrière que le Québécois soulevait la Coupe Stanley. Il avait également aidé les Penguins à l’emporter en 2009. Mais si on lui demande quelle victoire est la plus spéciale à ses yeux, il n’y a aucun doute dans sa réponse.

« Celle de cette année est la plus satisfaisante. Ma première Coupe, c’était à ma deuxième année. Et à ma première saison, on avait perdu en finale. C’était comme si on tenait ça pour acquis, qu’on ne sentait pas à quel point c’était dur de gagner. Cette fois, ça fait sept ans qu’on essaie. En plus, on a gagné avec une équipe que beaucoup de gens ne voyaient même pas en séries, avec Sidney Crosby, qui était un joueur fini, selon plein de gens. »

Il y a aussi ses problèmes de santé des dernières années qui remettent ce triomphe en perspective. En janvier 2014, le jeune homme alors âgé de 26 ans a subi un AVC, qui allait mettre un terme à sa saison, et qui ferait alors peser un doute sur la suite de sa carrière.

Et en 2015, c’est une commotion cérébrale qui l’a mis sur la touche.

« Après l’AVC que j’avais subi, ma commotion de l’an passé m’a vraiment fait très peur. C’était une des pires, j’ai eu de la misère à m’en remettre, je ne savais même pas si j’allais pouvoir jouer cette année. »

— Kristopher Letang

Et encore cette année, il admet avoir joué en dépit de plusieurs blessures, même qu’il a été opéré à un pied tout juste avant le début des éliminatoires. C’est pourquoi il entend se reposer avant d’amorcer son entraînement estival. « Je prends ça relax ! », avoue-t-il.

« Ma femme pourrait t’en parler plus en détail, les deux derniers mois, j’étais extrêmement stressé, je voulais vraiment bien jouer. En soulevant la Coupe Stanley, c’était tout un poids qui s’enlevait de mes épaules. Je ne pensais à rien en particulier, j’étais juste content de relâcher la tension. »

EN ATTENDANT LA RECONNAISSANCE

Choix de troisième tour des Penguins en 2005, Letang a gravi les échelons du hockey assez rapidement pour un défenseur, position où l’apprentissage est généralement plus long.

Après trois saisons à Val-d’Or dans les rangs juniors, il est passé en coup de vent dans la Ligue américaine, pour se retrouver dès l’âge de 20 ans à temps plein dans la Ligue nationale.

Depuis ce temps, il accumule les bonnes saisons et s’est forgé la réputation d’être l’un des meilleurs défenseurs offensifs de la LNH. Mais la reconnaissance, elle, tarde à venir. Encore cette année, malgré sa récolte de 67 points, il n’a pas été retenu parmi les trois finalistes pour le trophée Norris, remis au meilleur défenseur du circuit.

Et quand Équipe Canada a complété sa formation en vue de la Coupe du monde de septembre prochain, on n’a pas jugé bon de lui faire signe.

Cela dit, bien des joueurs de hockey échangeraient volontiers des honneurs individuels contre ses deux bagues de la Coupe Stanley.

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