Efficaces en bibitte !

Toujours selon la FAO, pour produire un kilo d’insectes pour la consommation, les éleveurs auront besoin de deux kilos de nourriture. À titre de comparaison, les éleveurs de bœuf auront besoin de huit kilos de nourriture pour chaque kilo de viande produit. De plus, l’élevage d’insectes requiert beaucoup moins d’eau que celui du bétail, sans compter que sa production de gaz à effet de serre est minime comparativement à celle des animaux, principalement les ruminants. D’un point de vue nutritionnel, ils ne sont pas piqués des vers. Les insectes sont non seulement riches en protéines, mais aussi en fibres, qui sont inexistantes dans la viande. Ils sont également faibles en gras et contiennent de précieux nutriments, comme le fer et le magnésium. 

Faire du neuf avec du vieux

Si l’idée de manger des bestioles en fait grimacer plusieurs ici, les insectes font déjà partie des habitudes alimentaires de plus de 2 milliards de personnes dans le monde, selon l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Bien connus de la cuisine mexicaine et thaïlandaise, par exemple, les insectes piquent la curiosité de plus en plus de chefs et d’entreprises en alimentation. Bien au-delà de la volonté de pallier les problématiques de malnutrition dans les pays en développement, ils sont aussi une solution de rechange à envisager pour réduire considérablement l’impact qu’engendre l’élevage de bétail sur les changements climatiques.

L’avant-gardisme au menu

Les insectes sont loin d’être le porc effiloché de tous les menus. En Europe toutefois, l’entomophagie, l’action de manger des insectes, est de plus en plus populaire. À Nice, par exemple, le chef étoilé David Faure du restaurant Aphrodite sert une mousse de petits pois truffée de vers de farine. Il a d’ailleurs créé un menu tout spécial intitulé « Alternative Food », dans lequel les insectes sont à l’honneur dans chaque plat. Au Québec, Gourmex – spécialisée dans l’importation de produits gourmets mexicains – fournit les avant-gardistes en insectes, comme le restaurant La Selva, rue Marie-Anne à Montréal, qui conçoit chaque mois un menu six services tout en insectes pour 40 $ par personne. 

Nutrition

La protéine de l’heure : les insectes

L’élevage de bétail est polluant, la planète se réchauffe et la population mondiale ne cesse de croître. Plusieurs experts évoquent l’idée, d’ici quelques années, de se tourner vers les insectes pour faire le plein de protéines. Survol de la situation.

Les précoces

Au-delà de la fameuse dégustation d’insectes à l’Insectarium de Montréal qui a eu cours de 1993 à 2005, le marché est encore très niché pour le moment. Les insectes sont surtout transformés en farine, pour apaiser le dédain que nous avons presque tous à l’idée de manger des bibittes. Parmi les quelques entreprises qui ont osé lancer le bal, notons uKa protéine, qui se spécialise dans les barres nutritives faites avec de la farine de grillons, mais aussi d’autres insectes bien apparents. Au goût, ce sont surtout les autres ingrédients qui prennent le dessus : cerises, graines de tournesol et de citrouille, pâte de dattes… Dans la même veine, Tarzan Nutrition n’utilise que de la farine de grillons pour faire ses barres et biscuits. Dans les deux cas, ils sont surtout en vente en ligne, au coût approximatif de 3 $ la barre.

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