Technologies

Montréal champion des diplômés en TI et ingénierie

Bonne nouvelle pour les entreprises québécoises qui peinent à trouver des employés dans les technologies de l’information et en ingénierie. Selon le dernier rapport CBRE, Scoring Canadian Tech Talent, c’est le Grand Montréal qui détient le plus important bassin de diplômés universitaires spécialisés dans ces domaines. Dans le top 10 des métropoles canadiennes, Montréal arrive au premier rang, avec 4319 diplômés en 2017, suivie de Toronto, avec 4104, et de Vancouver, au troisième rang. Toujours selon les données compilées par CBRE, c’est à Ottawa que le salaire moyen dans les technologies de l’information est le plus élevé. Il s’élève à 87 000 $ contre 80 106 $ à Vancouver, 75 634 $ à Montréal et 69 950 $ à Québec.

— Isabelle Dubé, La Presse

Médias  Relance du Groupe Capitales Médias

« Je ne m’y attendais pas et je ne le méritais pas »

La présidente du conseil d’administration de Capital régional et coopératif Desjardins (CRCD), Sylvie Lalande, a démissionné mercredi, après plus d’une semaine d’échanges tumultueux entre le gouvernement Legault, Pierre Karl Péladeau et elle-même au sujet de la reprise du Groupe Capitales Médias.

La tempête l’a prise par surprise. « Je ne m’y attendais pas et je ne le méritais pas », a déclaré en entrevue avec La Presse Mme Lalande, qui reste présidente du conseil d’administration du Groupe TVA.

La gestionnaire dit avoir maintenant les coudées franches pour entamer un processus judiciaire contre Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation.

Situation intenable

Tout a débuté le 20 novembre, après que Desjardins eut annoncé ne pas avoir l’intention d’investir dans le sauvetage du Groupe Capitales Médias. Déçu de la décision, Pierre Fitzgibbon a déclaré la semaine dernière, en point de presse, que la présence de Mme Lalande à la tête de CRCD créait une « apparence de conflits d’intérêts ».

La déclaration a provoqué une vive réaction de la part de Pierre Karl Péladeau, qui a accusé le ministre d’avoir tenu des propos « rétrogrades ». Mme Lalande a quant à elle répliqué par une mise en demeure sommant le ministre de s’excuser. Rapidement, cependant, Desjardins a annoncé la réouverture du dossier.

En mêlée de presse jeudi dernier, François Legault a laissé entendre qu’il pourrait « réexaminer » les crédits d’impôt dont bénéficie CRCD. Dimanche, M. Péladeau est revenu à la charge contre François Legault et M. Fitzgibbon, les accusant d’« intimider » Desjardins.

Puis, jugeant que la situation était intenable, et estimant que la situation pouvait mettre « en péril » la mission du CRCD, Mme Lalande a quitté hier le poste qu’elle y occupait depuis près de trois ans.

« Le fait que, moi, j’ai pris la décision de poursuivre le ministre Fitzgibbon, ça me mettait dans une position totalement incompatible. »

— Sylvie Lalande, présidente du conseil d’administration du Groupe TVA

« On ne mord pas la main qui nous nourrit. C’était malaisant », a déclaré Mme Lalande à La Presse.

Fitzgibbon réagit sur Twitter

Pierre Fitzgibbon a réagi au départ de Mme Lalande en début de soirée mercredi sur Twitter.

« Je suis désolé que l’impact de mes questions légitimes sur l’apparence de conflit d’intérêts de Mme Lalande ait pu lui porter offense. Ce n’était pas mon intention », a écrit le ministre.

Sylvie Lalande n’a pas semblé convaincue. « Je prends acte de son tweet, mais je maintiens qu’un ministre de sa stature qui utilise un point de presse pour semer le doute dans la tête de tous les Québécois aurait dû vérifier avant de faire de telles insinuations. 

« Ce qui est fatigant, pour moi, c’est le mot “légitime”. À partir du moment qu’il dit qu’il est légitime, il peut dire n’importe quoi, n’importe comment, à n’importe qui. »

« Je ne pense pas qu’il était légitime de faire des insinuations sans avoir fait les vérifications d’usage avant. »

— Sylvie Lalande

« Le moteur de ma décision, c’est le fait que je voulais être libre de poursuivre le ministre. Ne plus être dans le portrait va me permettre d’avoir le champ libre pour travailler à rétablir ma réputation, rétablir mon intégrité, sans mettre en porte-à-faux CRCD.

« Disons que c’est un geste de bonne gouvernance », a-t-elle ajouté.

Mme Lalande nie toute apparence de conflit d’intérêts depuis le début de cette histoire. Questionnée sur l’avenir du Groupe Capitales Média, elle dit ne pas en connaître grand-chose. « C’est un dossier que je n’ai jamais vu », a-t-elle soutenu.

L’administratrice s’est réjouie de la défense qu’a portée M. Péladeau à son égard. « Quand il a vu la façon dont M. Fitzgibbon m’a instrumentalisée, il s’est indigné, et je le remercie de s’être porté à ma défense. »

Pour l’instant, Sylvie Lalande est déterminée à aller de l’avant dans sa poursuite contre M. Fitzgibbon. Cependant, elle insiste qu’il ne faudrait qu’une seule chose pour mettre un terme aux recours : « Il a juste à dire : “Je m’excuse” », a-t-elle expliqué.

Des mots magiques qu’a refusé de prononcer M. Fitzgibbon jusqu’ici.

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