Le Canadien
En quête d’un attaquant et d’un défenseur
Collaboration spéciale
Même si le Canadien trône actuellement en tête dans l’Est, Marc Bergevin doit trouver un moyen de donner un peu de tonus au groupe actuel sans trop hypothéquer son avenir.
C’est ce qui explique les mouvements de personnel et les changements de trios des dernières semaines : on cherche à mieux comprendre ce que l’on a en main avant de bouger.
De toute évidence, on cherche à la fois un attaquant et un défenseur. Une compilation des chances de marquer (les tirs au but obtenus de l’enclave) et des entrées de zone en possession de rondelle au cours des 25 derniers matchs donne une idée assez nette des principaux contributeurs du club, ce qui permet de se faire une idée du profil des joueurs recherchés.
Il y a Max Pacioretty et il y a les autres. Plus précisément, un groupe de sept attaquants, parmi lesquels on retrouve Christian Thomas, génère environ cinq chances de marquer à l’heure.
C’est encourageant pour le jeune ailier droit, mais ce n’est pas une très bonne nouvelle pour le Canadien, puisque Thomas demeure à ce stade-ci un joueur de quatrième trio. Parce que Dale Weise traîne un peu de la patte malgré de nombreuses minutes de jeu aux côtés de Tomas Plekanec et David Desharnais, ce sont essentiellement Pacioretty, Alex Galchenyuk, Brendan Gallagher, Jiri Sekac et Plekanec qui obtiennent régulièrement des chances de marquer.
Ce n’est tout simplement pas suffisant. Si Pierre-Alexandre Parenteau revient en pleine santé, si Thomas continue à prendre de la place et si Lars Eller retrouve son élan, le CH est en bonne position. Mais ça commence à faire beaucoup de « si ».
On a vu Michel Therrien muter Eller à l’aile droite lors du dernier match – une manœuvre inattendue, mais peu susceptible d’être répétée et probablement destinée à le secouer. Dans les faits, l’entraîneur a besoin d’Eller et de Jacob De La Rose au centre, ne serait-ce que parce que Manny Malhotra semble désormais au bout du rouleau.
Pas besoin d’un Phil Kessel ou d’un Thomas Vanek, mais au moins d’un ailier capable de compenser l’absence de Parenteau et, éventuellement, repousser Weise ou Brandon Prust vers le quatrième trio.
La contribution offensive des défenseurs est plus difficile à évaluer. C’est pourquoi, en plus des chances de marquer et des entrées de zone en possession de rondelle, j’ai noté au cours des 25 derniers matchs les moments où un défenseur, par une passe, a relancé l’attaque et permis à un joueur d’entrer en zone adverse en possession de la rondelle.
Si Emelin n’est pas le plus grand passeur, Beaulieu et Markov ont certainement des aptitudes reconnues de ce côté. Pourtant, les trois gauchers obtiennent moins de relances que le moins performant des droitiers, Tom Gilbert. Il y a ici, de toute évidence, un effet de système : ce sont les défenseurs postés du côté droit qui tentent la longue passe.
Marc Bergevin n’a donc pas simplement besoin d’un quelconque défenseur : il doit trouver un droitier capable d’exécuter la longue passe en zone neutre. La blessure subie par Sergei Gonchar, son ralentissement manifeste des dernières semaines, les performances en dents de scie de Tom Gilbert, le fait que Mike Weaver soit un passeur des plus limités : tous ces éléments se conjuguent pour lui forcer la main. D’ici la date limite des transactions, ce sera probablement l’objet de ses tractations les plus intenses.