L’Impact 

Garde frustré par les arbitres et l’attitude de ses joueurs

Rémi Garde est suffisamment indisposé par l’arbitrage en MLS qu’il en est au point où des explications sont nécessaires. Mais le nouvel entraîneur-chef de l’Impact est conscient que le travail des officiels est loin d’être le seul problème de sa troupe. Il croit aussi que ses joueurs doivent détester davantage la défaite.

Garde a affirmé hier qu’il prévoyait rencontrer le directeur général de l’Organisation des arbitres professionnels, Howard Webb.

« C’est nécessaire pour savoir comment les choses fonctionnent, parce que ce n’est pas clair », a-t-il affirmé avant l’entraînement de sa troupe.

L’Impact a concédé cinq penaltys en sept rencontres depuis le début de la campagne et a été victime de deux cartons rouges.

« Dans un contexte idéal, il faut éviter de placer le match entre les mains de l’arbitre et nous devons faire un meilleur travail à ce niveau-là, a indiqué le défenseur latéral Daniel Lovitz, victime d’une décision de l’arbitre Allen Chapman sur un penalty accordé au Los Angeles FC, samedi dernier. Mais si vous regardez à travers la ligue, ce qui vaut un carton rouge dans un match n’est pas nécessairement appelé dans un autre quelques heures plus tard. C’est frustrant. »

Et pour Garde, la situation dure depuis le début de la saison et ne survient pas nécessairement uniquement lors des fautes potentiellement majeures.

« Depuis le début de la saison, tout ce qui est litigieux va en notre défaveur. C’est frustrant. »

— Rémi Garde, entraîneur-chef de l’Impact

« Si l’on revient au match contre les Red Bulls [il y a deux semaines au New Jersey], poursuit Garde, je vous invite à regarder les situations de penaltys qui ne sont pas accordés à la 84e et à la 86e minute contre Lovitz. Je ne vois pas de différence entre la situation sur Lovitz contre les Red Bulls et celle qui a valu un carton rouge à Víctor Cabrera [samedi contre le LAFC]. Je ne vois pas de différence non plus entre la situation de Cabrera et ce qui a valu un jaune au gardien de Los Angeles. »

Contraint de se défendre à 10 lors de deux de ses trois derniers matchs, le Bleu-blanc-noir a subi trois revers consécutifs par un score combiné de 12-4. La fiche du club est maintenant de 2-5-0 et Garde souhaite voir certaines choses changer dans la mentalité de sa troupe.

« Le groupe est jeune en matière de vécu, mais il y a ce niveau d’exigence que nous devons élever tous ensemble », a-t-il affirmé.

« un formidable moteur »

« Haïr la défaite quand on est un sportif professionnel, c’est un formidable moteur, a-t-il ajouté. On ne peut pas traverser le match en disant qu’on va jouer à la “ba-balle”, qu’on va avoir le ballon tout le temps, c’est impossible. L’adversaire a le droit à ses temps forts. C’est dans ces moments-là que c’est un ressort important pour un sportif professionnel de se dire qu’il ne veut pas perdre. »

Garde a mentionné les buts accordés par l’Impact à la suite de coups de pied de coin contre les Red Bulls et le Los Angeles FC comme exemples où cette haine de la défaite doit ressortir et aider à ne pas flancher.

« Nous n’avons pas une agressivité suffisante pour défendre », a-t-il expliqué.

Selon Garde, la solution passe par l’expression de ce même désir à l’entraînement.

« On travaille bien et dur, mais si on accepte à l’entraînement d’encaisser trop de buts dans certains exercices que l’on fait, ce n’est pas une bonne répétition pour ce que l’on veut faire ou produire le jour des matchs. »

— Rémi Garde, entraîneur-chef de l’Impact

N’empêche que tout n’est pas une question d’attitude. Garde est aussi revenu sur des éléments techniques et tactiques à améliorer.

« Tous les joueurs perdent aussi le ballon trop facilement, a-t-il ajouté. Quand je parle d’exigence, c’est aussi cette exigence quand on veut récupérer le ballon. Contre certaines équipes, c’est difficile de le récupérer parfois, et je voudrais que ce soit la même chose pour nous. Quand on a la chance de posséder le ballon, de ne pas le perdre bêtement et rapidement par des erreurs techniques. Évidemment que l’envie est quelque chose qui est important, mais on ne peut pas non plus oublier la technique et la tactique. »

La lune de miel de Garde semble donc bel et bien terminée.

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